COMMISSION D’ENQUÊTE DOMAH — Gobin : « Recours à STAR Initiative pour retracer ces Assets de Britam »

En parallèle avec l’enquête policière préconisée dans le rapport de la Commission d’enquête Britam et celle de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), le gouvernement veut recouvrer les avoirs portés manquants de l’ordre de Rs 1,9 milliard. L’Attorney General’s Office aura recours à la Stolen Assets Recovery (STAR) Initiative pour tenter de retrouver ces fonds qui auraient été perdus dans le cadre de la vente des actions détenues par le défunt groupe BAI au sein de Britam Kenya.

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C’est la première fois que Maurice sollicite l’intervention des Nations Unies à travers ce programme, piloté par la Banque mondiale et l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC), a déclaré l’Attorney General, Maneesh Gobin, lors d’un point de presse tenu au PMO samedi avec, pour unique thème, les conclusions de la commission d’enquête Domah, rendues publiques mardi dernier.

L’Attorney General s’est attardé sur certains points du rapport de la commission d’enquête et a évoqué cette malversation alléguée et ce « manque à gagner de Rs 1,9 milliard », lors de la vente des actions que la BAI détenait au sein de Britam Kenya. Selon lui, « les responsables doivent répondre de leurs actes dans un État de droit ».

« Si ce que nous lisons dans le rapport est établi par une institution responsable d’une enquête criminelle, alors l’argent doit être quelque part. S’il n’est pas à Maurice, il est à l’étranger. La victime, c’est le peuple mauricien », soutient-il. Il a expliqué que le bureau de l’Attorney General a déjà activé les contacts à l’international et sollicité un recours à travers la STAR Initiative des Nations unies, qui est un programme d’assistance technique donnée avec le concours de la Banque mondiale et de l’UNODC aux pays « pour retracer des avoirs et les retourner dans le pays qui en a été victime ». Maneesh Gobin anticipe une réponse positive de cette instance dans les jours à venir. Selon lui, « le peuple mauricien doit retrouver l’argent qui s’est évaporé ».

Pour sa part, le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, a mis en exergue les conclusions du rapport de la commission d’enquête, avançant de mauvaises pratiques par l’ancien ministre Roshi Bhadain. « Toutes les pratiques de la bonne gouvernance ont été bafouées », a-t-il affirmé.

Il revient sur le fait que le conseil des ministres d’alors avait demandé à l’administrateur de l’ex-BAI de transférer les avoirs du groupe à la NPFL, une compagnie d’État. « On a vu un ministre ignorer une décision du Cabinet pour faire les choses à sa manière, et ce, jusqu’à la vente de ces actions, dont la NPFL aurait dû être propriétaire », a déclaré le ministre Seeruttun, rappelant qu’il y avait plusieurs offres d’achat de ces actions de Britam Kenya qui étaient sur la table et que celles-ci se chiffraient « de Rs 2,4 milliards à Rs 4,3 milliards ».

Il rappelle par ailleurs que les Sud-africains de MMI Holdings avaient fait une offre à Rs 4,3 milliards, mais que les autorités kényanes avaient imposé que les actions restent au Kenya, ne voulant pas vendre à des firmes étrangères. « À un moment donné, le ministère des Services financiers a pris les choses en main et a discuté directement avec l’homme d’affaires Peter Munga », a-t-il soutenu. Selon lui, le conseil des ministres « n’était pas au courant » de ces discussions. « On a empêché que les informations arrivent jusqu’au gouvernement. Une vente qui devait se faire à Rs 4,3 milliards s’est finalement faite à Rs 2,4 milliards. Il y a Rs 1,9 milliard de manque à gagner, qui aurait servi à rembourser les victimes du Super Cash Back Gold et du Bramer Asset Management », déclare le ministre Seeruttun, avant de trouver « inacceptable » que « les fonctionnaires aient été tenus l’écart » dans le cadre de cette transaction.

Quant au ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, il a pris pour cible l’ancien ministre Roshi Bhadain en s’appuyant sur les conclusions du rapport de l’ancien juge Domah et de ses deux assesseurs, Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul. « Les termes utilisés par l’ex-juge Domah pour décrire ce que l’ex-ministre dit dans son audition sont troublants et choquants », a-t-il déclaré. Selon lui, le leader du Reform Party « doit venir s’expliquer et donner des réponses, au lieu d’insulter, menacer et enclencher une opération “zet labou” sur tout le monde ».

Il estime que Roshi Bhadain et son ancienne équipe « doivent fournir » des explications sur cette transaction Britam. « Quand une personne tombe dans l’insulte, c’est qu’elle se sent acculée. On n’a pas besoin d’attaques, mais de réponses pour savoir où ces Rs 1,9 milliard sont passées », a laissé entendre Bobby Hurreeram, tout en disant s’étonner que les autres partis de l’opposition « continuent de soutenir le leader du Reform Party ».

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