Énergie, vie chère et jet privé : Le Reform Party dénonce « l’inaction du gouvernement »

Le Reform Party a tenu une conférence de presse ce samedi 18 octobre pour aborder plusieurs sujets d’actualité, dont la crise énergétique, l’atterrissage d’un jet privé en provenance de Madagascar et la révision du seuil d’enregistrement à la TVA.

- Publicité -

Le leader du Reform party, Roshi Bhadain, a critiqué l’Alliance au pouvoir pour n’avoir pas tenu ses promesses électorales concernant le secteur de l’électricité. Il a rappelé que le gouvernement s’était engagé à réduire les tarifs, mais qu’en réalité, « la seule chose qui a été réduite, c’est l’approvisionnement en électricité ».

Il a dénoncé ce qu’il décrit comme un dysfonctionnement profond du système politique et administratif, estimant que « l’on peut changer de gouvernement sans jamais obtenir de véritable changement, car le système lui-même reste défaillant ».

- Publicité -

Selon lui, le pays fonctionne sous un système fragilisé par l’incompétence et la corruption, qui s’étend jusque dans le secteur de l’énergie. Il a par ailleurs rappelé qu’il n’y avait aucun directeur général à la CEB pendant neuf mois, malgré les alertes répétées du Premier ministre adjoint.

Abordant l’affaire de l’atterrissage du jet privé en provenance de Madagascar, Roshi Bhadain a vivement critiqué la réaction des autorités. Il a jugé inacceptable que le Premier ministre adjoint, alors qu’il assurait l’intérim du chef du gouvernement, ait affirmé n’être pas au courant de cet atterrissage.

- Advertisement -

« Ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable dit ne pas être au courant. On se souvient déjà du cas de Narain Jasodanand, et même le Premier ministre avait tenu le même discours », a déclaré Roshi Bhadain.

Le leader du Reform Party a également évoqué le rôle du directeur de la compagnie AHL, qui aurait reçu un appel pour obtenir l’autorisation d’atterrir.

Il a aussi soulevé la question de  qui aurait communiqué avec le Prime Minister’s Office (PMO) afin d’obtenir cette autorisation. Roshi Bhadain s’interroge sur les influences exercées et les personnes impliquées dans cette affaire, estimant qu’il est incompréhensible qu’un Premier ministre par intérim puisse ne pas être informé d’un atterrissage de cette nature

Le secrétaire général du parti, Ryad Soobratty, a longuement commenté la décision du gouvernement d’abaisser le seuil d’enregistrement à la TVA, passé de 6 à 3 millions de roupies. Selon lui, cette mesure a des répercussions directes sur les petites et moyennes entreprises, contraintes désormais de s’enregistrer.

« Quand le seuil baisse, beaucoup de petites entreprises doivent désormais s’enregistrer à la TVA. Cela augmente leurs charges et finit par se répercuter sur les prix. Au final, c’est le consommateur qui paie la différence », a-t-il souligné.

Pour illustrer ses propos, il a cité un exemple parlant :« Le 30 septembre, une personne pouvait manger deux dholl puri et boire un alouda pour 85 roupies. Le 1er octobre, la même consommation coûte 102.50 roupies. La différence de 17.50 roupies va directement dans les caisses de l’État », a-t-il indiqué.Ryad Soobratty a également déploré que, malgré la stabilisation du taux de change du dollar, aucune baisse des prix ne soit observée.

« Même si la roupie s’est légèrement appréciée, les prix en rayon restent inchangés. Le consommateur ne profite pas de cette amélioration », a-t-il ajouté.

Il a par ailleurs attiré l’attention sur la réduction de la CSG Allowance, qui passera de Rs 2 000 à Rs 1 000 à partir de janvier 2026. « Cette décision aura un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages, déjà fragilisé par la hausse du coût de la vie. Elle ne pourra être compensée ni par le salaire minimum, ni par la compensation salariale, qui ne dépassera pas 5 %. » Il a ajouté que les PME devront injecter davantage de liquidités pour faire face à leurs charges, ce qui, à terme, se répercutera encore sur les prix.

Pour sa part, Bashir Jahangeer, ancien parlementaire et expert du secteur énergétique a dénoncé l’absence d’investissement dans la production d’électricité au cours des douze dernières années.« Depuis douze ans, la CEB n’a pas renforcé sa capacité de production. Les équipements sont vieux et aucun nouveau moteur n’a été mis en place », a-t-il déploré.

Il a souligné que la Central Electricity Board (CEB) n’a pas augmenté sa capacité énergétique depuis plus d’une décennie, et que plusieurs de ses machines sont désormais obsolètes. Selon lui, les problèmes de délestage que connaît le pays ne datent pas d’hier, mais résultent d’un manque de planification à long terme.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques