Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, réclame une baisse immédiate de Rs 2 au moins du prix du litre de l’essence à la pompe. C’était lors d’une rencontre avec la presse vendredi.
Sa demande fait suite à l’annonce du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, que le prélèvement de Rs 2 destiné à l’achat des vaccins contre le Covid-19 a été réalloué aux subventions sur d’autres produits de première nécessité.
« Le coût de la vie est monté en flèche en partie en raison du prix exagéré de l’essence. Si nous comparons le prix de l’essence au salaire moyen des Mauriciens, nous constaterons que ce prix est le plus élevé dans le monde », a-t-il dit.
Par ailleurs, le leader du PMSD se dit stupéfait par l’évolution du fléau de la drogue à Maurice. « La situation est la pire qu’on ait connue dans l’histoire du pays et la drogue a pénétré dans toutes les circonscriptions de l’île. Elle est pire que la situation prévalant sous l’ancien gouvernement », s’insurge-t-il. Les derniers chiffres officiels, datant de 2019, indiquent que les délits de drogue s’élevaient alors à 5 000, contre 3 500 en 2015. « En quatre ans, il y a eu une hausse de 40% des délits de drogue. En 2022, c’est encore pire », s’étonne-t-il.
Il est revenu sur sa Private Notice Question (PNQ) au Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur le nombre de cas de drogue enregistrés. « C’est ainsi que nous avons appris qu’il n’y a eu aucune condamnation. Sur les 120 cas enregistrés depuis 2017, il n’y a eu aucune condamnation ou poursuite », fait-il ressortir en ajoutant que c’est surtout les consommateurs qui sont arrêtés.
Xavier-Luc Duval a, d’autre part, condamné avec force les fracas du Deputy Chief Whip Kenny Dhunoo, en particulier la violence avec laquelle il a bousculé un ressortissant indien « venu à Maurice pour gagner sa vie, et qui voulait que tout le monde respecte le protocole établi ». Il a trouvé « inconcevable que les employés du groupe CIEL, que ce soit à Wellkin ou Darné, n’aient pas réagi en guise de solidarité avec leur collègue indien, qui a subi des menaces de la part des autorités avec des pressions pour qu’il ne fasse aucune déclaration à la police ». Il a terminé son intervention en condamnant les propos du Premier ministre que ce soit dans la forme ou dans le fond lors de ses réunions politiques à travers l’île.
De son côté, Paul Bérenger s’est également dit choqué par l’attitude du Premier ministre lors des sorties politiques. De plus, selon lui, si le MSM organise ses manifestations dans les infrastructures du gouvernement, « toutes les difficultés sont créées en vue d’empêcher l’organisation d’un congrès prévu pour l’Entente de l’Espoir ». Finalement, un congrès sera organisé dans une salle municipale à Quinze-Cantons vendredi prochain.
Le leader du MMM s’est aussi longuement appesanti sur la situation concernant la fourniture d’électricité. Il a relevé qu’après la récolte sucrière, Terragen, qui génère actuellement l’énergie électrique à partir de la bagasse, cessera sa production, « ce qui entraînera un manque de 60 MW sur le marché, alors que la hausse de tarifs des carburants est dans l’air ». Soutenant que le CEB est sur la corde raide, il estime que les planteurs et producteurs de cannes ne devraient pas payer les fruits de l’incompétence.
Paul Bérenger a conclu son intervention sur la situation aux Comores, où l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi est placé en résidence surveillée depuis quatre ans. Il a lancé un appel au président Azali pour qu’il libère l’ex-président Sambi ou le traduise devant une Cour de justice.
Interrogé par la presse au sujet du financement de son parti, il a déclaré que le gouvernement dispose de la Mauritius Revenue Authority et de la police pour vérifier les comptes du MMM. « Pourquoi n’ouvre-t-il pas une enquête ? » se demande-t-il tout en faisant état que son parti a reçu de l’aide par courrier et que ses comptes peuvent être vérifiés.
Pour sa part, Nando Bodha a aussi dénoncé la vulgarité de langage du Premier ministre. Il a aussi constaté qu’en dépit des compétences existant dans le pays, le gouvernement « n’a trouvé personne d’autre pour être posté à la CWA, alors que dans le port, il a placé Ashit Gungah comme président de la MPA, bien qu’il n’ait aucune expérience dans le domaine ». Il a finalement considéré que le projet d’étendre le métro jusqu’à Côte-d’Or n’a pas de justification avec « un gaspillage de fonds et une aggravation du poids de la dette, s’élèvant déjà à Rs 500 milliards ».