« Le ministre utilise des méthodes non-conventionnelles pour convaincre la population que son budget est avec le peuple ». C’est ce qu’estime Farhad Aumeer du parti Travailliste. Il considère qu’il y a eu manipulation de chiffres concernant la dette publique qui en fait est près des 105% du PIB.
Par ailleurs, le Dr Aumeer, qui s’apprêtait à faire usage du kreol en citant certaines gens de peu pour mieux traduire leur souffrance, a été interpellé par le Speaker lui rappelant que s’il peut intervenir en français, la langue officielle demeure l’anglais. Il avait à peine eu le temps de dire dans la langue du peuple : « mo zanfan dormi la mwatie vantr ranpli, mo ris diab par lake ». Il a de fait dû se rabattre sur le français.
Farhad Aumeer se dit convaincu qu’une réduction de 10% sur le prix du carburant est facilement réalisable considérant les réserves dont dispose le ministre des Finances dans les Special Funds ». Au ministre du Commerce, il a lancé : « Vous serez connu dans la postérité comme le père des taxes sur taxes cautionnant les augmentations successives du carburant ».
Il estime que l’accompagnement financier proposé dans le budget est insuffisant « surtout que le pouvoir d’achat a baissé d’au moins 25% et notre roupie s’est dépréciée de 45% vis-à-vis du dollar depuis 2015 ». Il souligne que 36 500 ménages vivent avec des revenus mensuels de Rs 13 100. « Have you ever asked yourselves how you can run a family’s monthly budget on such figure and what is really left for food and basic commodities at the end of the day after paying rent?”, se demande-t-il en plaidant pour des Special Food Vouchers.
L’orateur a dénoncé les gaspillages des fonds publics en citant « la dégringolade de nos réserves à la Banque centrale et détournements de fonds dont ont été victimes les contribuables depuis l’arrivée de ce gouvernement », dont l’affaire BAI, Safe City, Air Mauritius, Betamax, la Santé, Saint–Louis Gate. Il regrette que le ministre des Finances n’ait pas dit grand-chose concernant la nécessité de contrôler les dépenses publiques en réclamant un projet de loi à ce sujet.
Au chapitre de la Santé, le député travailliste se demande « s’il y a un pays dans lequel le ministre de la Santé a été accusé d’allégations de corruption et de gaspillage de fonds publics et est toujours assis sans vergogne et boulonné au siège ministériel et à ses privilèges ».
Par ailleurs, il se demande encore « comment des gens peuvent-ils être arrêtés ou condamnés à une amende pour avoir osé manger sans leur masque, alors que le ministre était à une fête démasquée sans distanciation pour chanter koukouroukoukou’ et que certains de ses collègues marchent démasqués dans les supermarchés comme s’ils étaient au-dessus de la loi ? ».
L’orateur s’interroge encore sur le fait que le « High Level Committee sur COVID 19, présidé par notre Premier ministre, n’a rien vu ni entendu concernant le changement dramatique du prix de la dose de Molnupiravir cotée à Rs 9.30 un jour pour être achetée à Rs 79.90 le lendemain pour un montant total de Rs 79 millions. Le PM en tant que président de ce comité nous fait croire qu’il n’était simplement pas au courant de cette malversation et donc quelqu’un a autorisé ce hold-up de l’argent du peuple. Une enquête est initiée et l’enquêteur n’est autre que l’ICAC et la suite de ce tragique feuilleton n’est pas si difficile à savoir ».
Farhad Aumeer déplore que le budget ait fait l’impasse sur la pénurie de médicaments dans les hôpitaux. Il s’en est également pris au ministre au sujet de la Fertility Unit et de faux espoir aux futures mamans.