Lors des débats sur le budget 2025-2026 ce mardi 17 juin à l’Assemblée nationale, le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, a qualifié l’exercice de « plus grande trahison électorale de notre histoire ». Il a accusé le gouvernement de l’Alliance du Changement de rompre avec ses promesses et de démanteler l’État-providence.
D’emblée, Joe Lesjongard a qualifié le budget de « budget de rupture à la FMI » , une expression, a-t-il rappelé, « empruntée à Paul Bérenger » lors d’un discours en 2006. Selon lui, ce budget est à l’opposé de la plateforme électorale sur laquelle le gouvernement a été élu. « Vous avez trahi ce peuple ! Vous avait fait des promesses pour gagner les élections mais vous saviez que vous n’alliez pas les tenir », a-t-il martelé.
Le leader de l’opposition a vivement critiqué ce qu’il nomme des « mesures anti-sociales » qui, selon lui, mèneront à un « drame humain pour des milliers de familles mauriciennes ».
Parmi les mesures les plus fustigées figurent : l’abolition de la pension de vieillesse pour les 60 à 65 ans, une décision qu’il qualifie « d’une des plus injustes » et d’une des plus grandes erreurs politiques depuis l’indépendance. Il a dénoncé un manque total de consultation préalable avec les syndicats et la société civile.
Parmi les autres mesures qu’il fustige, le leader de l’oopposition évoque la fin des subventions, annoncée de manière « déguisée » selon lui, sur des produits de première nécessité comme le riz, la farine et le gaz ménager. Il a également souligné que 61 000 familles bénéficiant du tarif social du CEB et 60 000 familles recevant 6 mètres cubes d’eau gratuits seront directement impactées. Un point que le ministre de l’Énergie, Patrick Assirvaden a réfuté en le traitant de menteur, affirmant que cela n’a pas été dit dans l’exercice budgétaire.
Il cite aussi « l’arrêt de projets d’infrastructure majeurs, incluant le programme de 12 000 logements sociaux, qui est remplacé par un objectif de 1 050 unités sur cinq ans, et la mise en suspens de l’extension du Metro ».
Contrant l’argument du gouvernement sur l’état des finances publiques « la caisse vide », Joe Lesjongard a affirmé que la dette publique a au contraire augmenté de 96 milliards de roupies durant les sept premiers mois du nouveau mandat. Il a également cité plusieurs indicateurs économiques, comme les réserves internationales et les investissements directs étrangers, qui témoignaient selon lui d’une économie « résiliente et robuste » en novembre 2024.
Vers la fin de son intervention, Joe Lesjongard a suggéré qu’il s’agissait « fort probablement » du dernier mandat pour plusieurs membres de l’Assemblée. Faisant référence à leurs carrières politiques, il a déclaré qu’à la fin de ce mandat, ils allaient « raccrocher« .Il a ensuite interpellé les plus jeunes élus, affirmant que ce serait à eux de « porter ce fardeau d’avoir aboli cette pension ».
Le leader de l’opposition a conclu son intervention en prévenant le gouvernement de la colère grandissante de la population face à ce qu’il considère comme un budget qui « va appauvrir la population » et qui risque de provoquer une « crise sociale sans précédent ».