MUNICIPALES: Aimée baigne dans la confusion totale, a déclaré Bérenger

Paul Bérenger, leader de l’Opposition et du MMM, trouve que le ministre des Administrations régionales, Hervé Aimée « baigne dans la confusion totale » au sujet des municipales en créant l’impression que la nouvelle loi sur les Administrations régionales allait être présentée mardi et que le renvoi de ces municipales prévues pour cette année, débattu. Or, explique-t-il, l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour mardi ne prévoit que la circulation du nouveau projet de loi. « Entre-temps et, par la faute du gouvernement,  les maires et autres adjoints-maires se retrouvent dans l’illégalité », estime le leader de l’Opposition qui appelle ainsi tout un chacun, à « prendre ses responsabilités ».
M. Bérenger salue ce qu’il qualifie « d’excellent travail » de l’équipe de parlementaires de l’Opposition lors de l’examen en comité, cette semaine, des dotations budgétaires des différents ministères. Citant son expérience personnelle, il affirme que jamais depuis 1976, il n’aura vu une aussi bonne prestation des parlementaires de l’Opposition. Il en veut pour preuve que ces travaux du Committee of Supply auront duré à ce stade 28 heures et 35 minutes et se seront étendus sur trois jours, du 21 au 23 novembre.
« Méconnaissance des dossiers des ministres »
Paul Bérenger rappelle qu’en tant que leader de l’Opposition, c’est lui qui intervient en premier lors des débats sur le budget ou de tout autre projet de loi et que c’est toujours lui qui mobilise l’attention par ses Private Notice Questions (PNQ). Il explique que lors de ces travaux en comité, ce sont cette fois les députés de l’Opposition qui ont eu l’occasion de donner « le meilleur d’eux-mêmes ».
En contraste à ce qu’il appelle le « travail extraordinaire » des parlementaires de l’Opposition, M. Bérenger trouve que ces travaux du Committee of Supply ont étalé au grand jour la « méconnaissance des dossiers » de nombre de ministres qui, selon lui, ont été « incapables de répondre » aux questions de l’Opposition. Il trouve cela « particulièrement grave » au niveau des secteurs du Tourisme et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), compte tenu du fait que, prévient-il, la crise en Europe nous frappera de plein fouet en 2012.
Sur le même sujet, le leader de l’Opposition dénonce le renvoi à mardi de l’examen en comité des dotations de deux derniers petits ministères. Une démarche qui, selon lui, ne visait qu’à empêcher l’Opposition de venir de l’avant avec une nouvelle PNQ et des PQ, les interpellations parlementaires n’étant pas à l’agenda lors des travaux du Committee of Supply. Paul Bérenger dit comprendre que la Majorité gouvernementale veuille « se sauver » après la « raclée » qui, dit-il, lui a été administrée par l’Opposition durant la semaine.
Au sujet des municipales, M. Bérenger trouve que le ministre des Administrations régionales, Hervé Aimée, « baigne dans la confusion totale » et a créé une « confusion générale » en donnant l’impression que la nouvelle loi sur les  Administrations régionales allait être présentée mardi de même que le renvoi des municipales prévues cette année allait être débattu. Se fiant à son Order paper, le leader de l’Opposition explique que l’ordre du jour ne stipule, en fait, que la circulation du nouveau Local Government Bill de même que le Constitution (Amendment) Bill qui prévoit une meilleure parité en matière de candidature hommes/femmes aux prochaines municipales. « Il est clair qu’Aimée n’a rien compris et créé la confusion totale », commente-t-il.
Alors que le mieux qui puisse être fait est de proposer les deux projets de loi pour une première lecture lors d’une prochaine séance de l’Assemblée nationale, Paul Bérenger affirme qu’entre-temps, les maires et autres adjoints-maires se retrouvent dans une situation d’illégalité « par la faute du gouvernement » dans la mesure où la loi prévoit que de nouvelles élections mairales doivent avoir lieu chaque année entre le 21 et le 24 novembre.  « Chacun doit prendre ses responsabilités », déclare le leader de  l’Opposition qui dit « faire confiance » au Speaker pour que la loi soit respectée.
Elaborant sur le nouveau projet de loi des Administrations régionales qui ne sera que circulé mardi, M. Bérenger n’y voit que la même « simagrée » comme l’an dernier quand les municipales avaient été, une première fois, renvoyées. Ainsi, explique-t-il, 2011 sera remplacé par 2012. Ce qui, de l’avis du leader de l’Opposition, constitue « une honte » et « un viol de la démocratie ».
« Parité de candidatures pour le Parlement aussi »
Par rapport à la Constitution (Amendment) Bill qui vise à permettre de fixer un nombre minimal de candidatures féminines aux municipales, Paul Bérenger réaffirme l’intention de l’Opposition MMM de venir de l’avant avec un amendement pour que la même disposition soit aussi appliquée pour les législatives. « Si, dit-il, le Premier ministre et le gouvernement sont sérieux, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’acceptent pas cet amendement car ce qui est bon pour les Administrations régionales devrait l’être encore mieux pour le Parlement ».
De manière générale, par rapport à la nouvelle loi des Administrations régionales,  le leader de l’Opposition réaffirme sa position pour que les députés puissent être candidats aux municipales. Il trouve aussi « ironique » que le gouvernement qui, dit-il, doit sa survie à deux transfuges, ait prévu une disposition antitransfuges dans son projet de nouvelle loi des Administrations régionales.
Il conviendra de voir les implications de cette disposition contenue dans la Section 38 du nouveau projet de loi et qui, selon M. Bérenger, impose comme une sorte de « dictature de parti » et pourrait même être anticonstitutionnelle. Il trouve aussi que le nouveau projet de loi « manque du respect » envers des régions rurales dans la mesure où ces dernières ne sont pas mises sur un pied d’égalité avec les villes.
Le leader de l’Opposition dénonce, par ailleurs, ce qu’il qualifie de « mesquinerie » du ministre des Finances, Xavier Duval, envers son collègue de parti et président du Public Accounts Committee (PAC), Alan Ganoo. Selon lui, en ce faisant, M. Duval a laissé comprendre qu’il ne « connaît pas ses dossiers ». M. Bérenger s’offusque surtout du fait que, dit-il, le ministre des Finances a choisi de s’attaquer au président du PAC à l’Assemblée nationale en l’absence de ce dernier, souffrant. « S’il est un homme d’honneur, dit-il, qu’il vienne s’excuser à l’Assemblée nationale! »
Intervenant pour sa part, Alan Ganoo se dit « choqué » par la « malhonnêteté » de Xavier Duval. Il qualifie ses propos d' »injustes » et de « honteux ».  « Cette partie de son intervention était cousue de mensonge », dit-il.  Il explique cette sortie du ministre des Finances contre sa personne par le fait que, selon lui, l’Opposition et particulièrement les députés Rajesh Bhagwan et Kee Cheong Li Kwong Wing ont mis en exergue à l’Assemblée nationale le « gaspillage » qui « continue de plus belle » au gouvernement.
M. Ganoo dit que s’il s’était absenté du parlement c’était « pour des raisons de santé ». A l’accusation de M. Duval à l’effet qu’il n’aurait rédigé qu’un seul rapport en 6 ans, Alan Ganoo réplique que le ministre des Finances aura été tellement « malhonnête » dans ses attaques qu’il a oublié de dire que de 2005 à 2010, c’est Jayen Cuttaree qui était président du PAC. Alors que le ministre avait dit qu’un rapport en ces 6 ans n’aura été rédigé « qu’illico presto », M. Ganoo réplique que le rapport Cuttaree a, en fait, été publié le 25 mars 2008, « deux ans avant les dernières élections ».
Ganoo: « Jamais le PAC n’a siégé autant en une année »
« Ce que Xavier Duval omet aussi de dire c’est que ce rapport de Jayen Cuttaree couvre trois années financières. Il souligne qu’il est, lui, président du PAC que depuis 2010 et qu’entre juillet 2010 et juillet 2011, ce comité a eu 28 réunions « sans compter nos visites à Rodrigues et à la prison de Beau-Bassin ». « Aucun PAC n’a siégé autant en une année », déclare-t-il. M. Ganoo explique encore que, quand Xavier Duval était président du PAC entre 2000 et 2005, il n’a produit que 3 rapports pour 3 années financières, pas plus que le PAC sous M. Cuttaree.
Faisant un décompte du nombre de fois où le PAC a siégé sous Xavier Duval, Alan Ganoo dit que pour son premier rapport, ce comité a siégé 15 fois; pour le deuxième, 16 fois et pour le troisième, 17 fois. Dans le cas présent, M. Ganoo dit que la cassure du gouvernement le 22 juillet a eu un impact sur la composition du comité parlementaire. Depuis, ce n’est que le 8 novembre que le Selection Committee s’est réuni pour la recomposition du comité.
Il fait un parallèle avec le comité parlementaire sur l’ICAC et celui sur la retransmission en direct des  débats parlementaires qui, tout aussi, n’ont pu se réunir depuis la cassure du gouvernement. Alan Ganoo indique, néanmoins, que le nouveau rapport du PAC sera soumis au courant du mois de décembre. M. Ganoo dit n’avoir « aucune leçon à prendre, surtout pas du PMSD, en matière de lutte contre les gaspillages ».
Il accuse le ministre des Finances de n’avoir, en revanche, rien proposé de concret pour que le PAC devienne un « outil efficace » contre le gapitallage des fonds publics. « Il est venu jeter aux oubliettes tout ce qu’il avait dit dans son premier rapport quand il était président du PAC », trouve-t-il. « Plutôt que de faire de la démagogie, Xavier Duval aurait dû appliquer ce qu’il avait prôné », lance Alan Ganoo.
C’est ainsi qu’en marge de la présentation du Finance Bill, M. Ganoo suggère au ministre de venir de l’avant avec 3 initiatives. D’abord, assurer que les travaux du PAC se déroulent en public. Ensuite, permettre au PAC d’étudier le rapport annuel de l’Audit ainsi que d’avoir un oeil sur la gestion des Collectivités locales et des compagnies à capitaux d’Etat. Enfin, amender la loi pour que le PAC soit habilité à recommander au chef de la Fonction publique que la Public Service Commission (PSC) soit approchée pour que des fonctionnaires impliqués dans des cas de gaspillages de fonds publics ou des cas d’incompétence soient sanctionnés.
Au cas où le ministre des Finances se refuse de considérer ces demandes, le président du PAC annonce que l’Opposition viendra de l’avant avec une motion privée en ce sens.

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