« Kot minis pou gagn kas pou konble defisit ? » s’est demandé, vendredi, Nando Bodha, leader du Rassemblement Mauricien (RM), à la conférence de presse de Linion Moris. Il faisait allusion à la déclaration faite, mardi dernier, par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, selon laquelle la caisse de la Contribution sociale généralisée (CSG) est vide.
« Le peuple attend qu’on ait un homme responsable au portefeuille des Finances avec une vision claire dans la projection économique et socioéconomique du pays. C’est grave qu’un ministre vienne dire que la caisse de la CSG est vide », a fait ressortir Nando Bodha. Évoquant la stratégie échafaudée par Renganaden Padayachy, le leader du RM souligne que « la population a été induite en erreur, avec pour conséquence une éventuelle hausse des cotisations. Il y a un vieillissement de la population à prendre en compte. Renganaden Padayachy est un ministre incompétent et non prévoyant. »
Dev Sunnasy a soutenu pour sa part que « le modèle actuel de CSG n’est pas soutenable. Ce problème concerne l’ensemble de la population, y compris les secteurs public et privé, les employés et les travailleurs indépendants. » Il préconise le développement de nouveaux secteurs économiques.
Les membres de Linion Moris avaient tenu une protestation pacifique devant la Government House, vendredi matin, avant ce point de presse. Munis de pancartes, ils ont soutenu que « Maurice doit suivre l’exemple des Seychelles en introduisant le kreol morisien au Parlement. » Dans une déclaration à la presse, Nando Bodha souligne qu’« une telle décision peut être mise en pratique. Les débats doivent pouvoir se tenir en kreol dans l’hémicycle. Pour ce faire, il faut qu’il y ait une volonté politique. » Abondant dans le même sens, Daniella Police-Michel, ancienne chargée de cours à l’université de Maurice, a fait valoir que « cette langue est déjà enseignée dans les écoles et collèges. Rien n’empêche qu’elle soit utilisée dans l’hémicycle. »