Nécrologie : Eddy Boissézon, un homme d’engagement et de devoir

Eddy Boissézon, ancien vice-président de la République de Maurice, homme d’État au parcours exemplaire, est décédé samedi.

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Né le 28 mars 1952, Eddy Boissézon s’est formé dans sa jeunesse à Maurice, avant d’embrasser initialement une carrière dans le secteur privé, notamment dans la banque, la gestion des achats et approvisionnements. Il ne tardera pas à faire ses premiers pas en politique, faisant le choix de s’engager sur le plan local : conseiller municipal puis maire de VacoasPhoenix. Cette proximité avec les citoyens et les réalités concrètes du territoire constitua l’une de ses marques de fabrique.

Élu d’abord député à l’Assemblée nationale pour la première fois en 1995, il représenta la circonscription de Mahébourg/Plaine-Magnien (No 12) sous la bannière du MMM. À la faveur d’une fracture au sein du MMM, il quitta ce parti dans les pas d’Ivan Collendavelloo – qui créa un parti connu comme le Muvman Liberater.

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Il s’affirma par la suite en tant que figure politique modérée et respectée. En janvier 2017, il fut nommé ministre de la Fonction publique et des Réformes administratives. Puis, le 2 décembre 2019, l’Assemblée nationale l’élit vice-président de la République de Maurice, fonction qu’il occupa jusqu’en décembre 2024.

Dans tous ses mandats, Eddy Boissézon a incarné une idée soutenue de la politique : un service humble, un attachement aux institutions, à la dignité de l’élu et à l’écoute des populations. On se souvient de son engagement pendant la pandémie de Covid-19, lorsqu’il encouragea la vaccination, afin que chacun puisse « se protéger soi-même et assurer la sécurité collective ».
Sur la scène internationale, il sut représenter Maurice avec sérieux : lors du 19ᵉ conclave CII Inde-Afrique à New Delhi, sa venue témoignait de la place de l’île dans les partenariats globaux.

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Aussi solide que fut sa carrière politique, Eddy Boissézon ne se voulait pas un homme de prestige mais un homme d’engagement. Fidèle à ses origines municipales, il gardait en mémoire la proximité avec les citoyens. Ses anciens collègues évoquent un homme « sincère, qui œuvrait aux côtés des plus faibles ».

Lui-même, dans ses interventions, affirmait que la vraie grandeur d’une vocation publique tenait davantage au travail discret et quotidien qu’aux grandes annonces.

Le départ d’Eddy Boissézon laisse des repères : la cohérence d’un parcours posé, parti du local pour atteindre les plus hautes fonctions, l’idée que la politique peut être un service, non simplement une ambition mais un modèle de conduite publique marquée par la modestie, l’intégrité et la loyauté envers les institutions.
Pour les jeunes générations, pour les élus qui aujourd’hui doivent faire face aux défis du temps, son exemple reste précieux.

À son épouse, à ses enfants, à ses proches – Le Mauricien adresse ses plus profondes condoléances.

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