Ce mercredi 15 octobre, le Vice-Premier Ministre (DPM), Paul Bérenger, a tenté d’éclaircir les circonstances opaques entourant l’atterrissage controversé d’un jet privé à l’aéroport de Plaisance, une affaire qui agite la sphère politique mauricienne.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, Paul Bérenger a reconnu que l’autorisation d’atterrissage avait été accordée dans un « contexte très tendu » surtout pour un appareil transportant des « personnalités politiques et controversées ». Néanmoins, le DPM a défendu la décision de l’Aviation Civile, arguant qu’elle n’avait « pas eu d’autre choix » que d’accepter l’atterrissage, car « il y avait des vies en jeu ».
Le DPM a toutefois souligné de graves irrégularités dans le processus d’autorisation. Selon la loi en vigueur pour les jets privés, une demande doit être soumise deux jours à l’avance pour les passagers munis de visas, et trois jours pour ceux qui en sont dépourvus. Or, dans ce cas, l’autorisation a été accordée « en quelques heures seulement ».
Plus préoccupant encore, Paul Bérenger a affirmé n’avoir été mis au courant de l’atterrissage du jet que le dimanche matin, bien après les faits. Il a également révélé que l’appareil avait décollé de Madagascar sans avoir obtenu la clearance de l’Aviation Civile pour se poser à Plaisance.
Face à la polémique, une enquête a été menée. Paul Bérenger a annoncé que le rapport de cette investigation est désormais finalisé. La publication de ce rapport, qui pourrait éclaircir les conditions exactes de cette autorisation express et identifier les responsables des manquements, est désormais suspendue à la décision du Premier Ministre, Navin Ramgoolam, dont le retour est attendu. Le DPM a précisé que le rapport sera « probablement rendu public » en fonction des directives du chef du gouvernement.
Concernant les passagers, et notamment l’homme d’affaires au cœur de l’affaire, une demande de départ du territoire mauricien a été formulée par ses représentants légaux pour l’après-midi ou demain. Malgré la controverse, Bérenger a rappelé les limites de l’action de l’État : « Si nous n’avons rien de légale pour empêcher que cet homme d’affaires quitte Maurice, nous ne pourrons rien y faire. » Il a toutefois confirmé que l’organisme de lutte contre la corruption, la Financial Crimes Commission (FCC), menait une enquête parallèle sur cet individu.
En attendant, le jet privé demeure cloué au sol à l’aéroport de Plaisance. Le DPM a assuré que toutes les valises avaient été scannées et qu’ « aucun objet incriminant » n’avait été découvert.
Rappelons qu’un jet privé transportant l’ancien Premier ministre malgache Christian Louis Ntsay, l’homme d’affaires Maminiaina Ravatomanga, leurs épouses et l’équipage, a atterri à l’aéroport de Plaisance dans la nuit de samedi. Leur arrivée intervient en pleine crise politique à Madagascar.