Paul Bérenger, DPM : « Sa kriz ki nou fek traverse-la li pou ena so bon kote pou lavenir »

"Des engagements et un nouveau départ…" "Pena dinasti dan MMM" Dépénalisation du cannabis : "Je ne suis pas bloqué sur cette question"

« Sa kriz ki nou fek traverse-la li pou ena so bon kote pou lavenir apartir aster-la », c’est dans cet état d’esprit que les deux partenaires de l’alliance gouvernementale, le MMM et le PTr, auraient entamé un nouveau départ après une année de mandat. C’est ce qu’a indiqué le PM adjoint et leader du MMM, Paul Bérenger, hier matin, devant la presse. Il est revenu sur les engagements pris lors de ses récents échanges avec le Premier ministre, Navin Ramgoolam : des discussions qui ont été déterminantes au moment où la question de son départ du gouvernement dominait l’actualité politique. « Contrairement à ce qui a été dit, la décision pour que je reste au gouvernement n’a pas été la mienne. En revanche, après les deux rencontres des 15 et 17 novembre avec Navin Ramgoolam, j’ai recommandé au comité central que nous restions au gouvernement. À aucun moment, j’ai demandé au MMM de quitter le gouvernement. » Durant cette conférence de presse, Paul Bérenger s’est également exprimé sur les critiques visant une « dynastie » au sein du MMM, sur la question de la dépénalisation du cannabis, ainsi que sur la visite du Président français, Emmanuel Macron, entre autres.

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Les engagements pris lors de ses rencontres avec le PM, marquent, selon le Deputy Prime Minister (DPM) Paul Bérenger, un nouveau départ pour l’Alliance du Changement et une relance de ses actions gouvernementales après un an au pouvoir. Ces échanges ont également souligné, a-t-il précisé, la nécessité de tenir des rencontres régulières entre les partenaires de l’alliance. D’ailleurs, un rendez-vous en ce sens figure à l’agenda cette semaine. Pour Paul Bérenger, malgré les tensions qui ont secoué l’alliance gouvernementale, l’essentiel à retenir demeure que « le plus grand achievement de l’Alliance du Changement a été de se débarrasser du MSM. »

« Droit d’être fier »
Le PM adjoint estime qu’il est aisé de pointer du doigt ce qui n’a pas encore été réalisé, tout en passant sous silence les avancées de la première année de mandat. Il cite notamment la fin du « règne de la frayeur » et le respect de la liberté de la presse. La corruption, dit-il, a reculé. Toutefois, précise-t-il, « ankor ena koripsion me li’nn bien rekile konpare ar se ki ti ena avek MSM. » Il souligne également que le pays a évité un downgrading de Moody’s grâce à des décisions qui ont permis d’écarter, pour l’instant, un endettement jugé potentiellement « mortel » pour l’économie. « Nous avons le droit d’être fier de ce que nous avons pu accomplir pendant cette première année de mandat », a fait ressortir Paul Bérenger. Qui reconnaît « qu’il y a eu de vrais désaccords » entre le MMM et le PTr « et beaucoup de mécontentement  » du côté du MMM. Mais il avance qu’il était de son devoir d’atténuer la situation et de laisser passer cette première année.  Les « lenteurs » et les « mauvaises nominations » qu’il a dénoncées, il y a quelque temps, demeurent, toujours une réalité, selon lui. Mais des engagements, dit-il, ont été pris, et c’est ce qui explique sa décision de ne pas quitter le gouvernement. Paul Bérenger se dit convaincu que ceux-ci seront respectés.

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Réforme électorale : avis du public
« Nou finn tom dakor ki nou pou amenn reform elektoral pli vit posib. Ce sera une question de mois », indique Paul Bérenger en soulignant que les réformes constitutionnelles suivront dans un autre temps. Il rappelle que la réforme électorale verra l’abolition du système Best Loser et l’introduction « d’une bonne dose » de proportionnelle. Le public sera invité à faire des suggestions. S’agissant du Best Loser System, Paul Bérenger estime que ce mécanisme est dépassé. Navin Ramgoolam et lui-même sont sur la même longueur d’ondes à ce sujet, assure-t-il. Cependant, le PM adjoint reconnaît préférer que le système s’applique encore pour quatre candidats lors des prochaines élections, dans le seul but de rassurer une partie de la population qui craint – une perception qui n’est pas rationnelle, mais réelle, selon lui – de ne pas être représentée au Parlement, avant que le dispositif ne disparaisse naturellement.
Lors de ses échanges avec le PM, Paul Bérenger a également abordé l’introduction de la National Crime Agency (NCA), une agence dotée de pouvoirs renforcés. Elle remplacera la Financial Crimes Commission (FCC), en reprenant toutes ses responsabilités, et interviendra aussi sur certains aspects de la police. « Li posib ki nou terminn travay-la avan mars 2026 », a-t-il déclaré. Quant au directeur de la NCA, le PM adjoint se dit contre l’idée d’une nomination étrangère.

MK : nouveaux boards
Concernant Air Mauritius, Paul Bérenger déclare : « Nous avons discuté en profondeur de la relance d’Air Mauritius. Nou finn tom dakor lor rol Megh Pillay. » Un rôle de « big boss », dit-il, avant de laisser entendre qu’il y a eu tentative d’ingérence extérieure visant à mettre des bâtons dans les roues sur ce dossier. « Dans les jours à venir, de nouveaux conseils d’administration seront institués, non seulement pour la gestion d’Air Mauritius, mais également pour la vingtaine de ses compagnies subsidiaires. Les nouveaux présidents et membres seront nommés pour donner un nouveau départ à Air Mauritius », explique-t-il. Le PM adjoint a annoncé des changements à venir et un « nouveau souffle » à la police ainsi qu’au niveau des prisons. Des nominations sont également attendues dans ce cadre

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NADC : « Nominations pas facile »
Lenteur et caffouillage étaient au menu des discussions à propos de la National Agency for Drug Control. « Nous voulons une accélération des actions de la lutte que nous menons contre la drogue à Maurice. Nou finn vot enn bon lalwa, me nou bizin rekonet ena enn sertin lanter ek kafouyaz. Il y aura de nouvelles nominations, mais j’avoue que c’est plus facile à dire qu’à faire », a déclaré Paul Bérenger. Il dit avoir, jeudi dernier, rencontré le président controversé de la NADC, Sam Lauthan. À ce stade, en cas de départ de ce dernier, aucun nom n’a été retenu pour le remplacer. Répondant à la presse sur la dépénalisation du cannabis dans un contexte où la drogue synthétique ne cesse de faire des ravages, Paul Bérenger concède : « Je ne suis pas bloqué sur cette question. Si on parvient à me convaincre que la légalisation du gandia aidera à combattre les drogues de synthèse, je serai pour. » Toutefois, le PM adjoint, regrettant des dérapages dans ce débat, plaide pour des discussions informées et éclairées.

Joanna, une inspiration pour les jeunes

Paul Bérenger a réagi aux remarques qu’il qualifie d’ « hystériques » qui ont été émises durant ces dernières semaines de tension dans l’alliance et a tenu à clarifier : « Pena dinasti dan MMM. Je mets au défi quiconque de venir dire que j’ai favorisé Joanna Bérenger ou que j’ai parlé en sa faveur. Ceci étant dit, je ne mettrai pas les bâtons dans la roue du combat politique de Joanna Bérenger. Je dois dire que j’admire son travail depuis qu’elle est active en politique. D’ailleurs, je demanderai à tous les jeunes de s’en inspirer. Elle n’est pas la seule : l’aile jeune du MMM fait également un travail formidable. » Paul Bérenger a aussi fait ressortir qu’il n’a « pas contourné le bureau politique en convoquant le comité central », lundi dernier.

Par ailleurs, invité à commenter la présence d’un avocat parlementaire dans l’équipe de défense de l’homme d’affaires Mamy Ravatomanaga, Paul Bérenger a affirmé :  « Zame enn avoka MMM finn defann trafikan. La ena avoka ki defann Mamy (Ravatomananga). Sakenn pran so responsabilite. Le public jugera. »

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Échange avec Emmanuel Macron : « Bref, mais positif »
Le PM adjoint a commenté l’échange « bref, mais positif  » qu’il a eu avec le Président français Emmanuel Macron, lors de la visite de ce dernier à Maurice, jeudi et vendredi. La discussion a porté sur l’océan Indien, et les deux hommes ont exprimé leur intérêt commun pour la nécessité d’un combat farouche contre la drogue, la menace éventuelle du terrorisme, et la pêche illégale. « J’ai pris note avec un grand intéret qu’il a évoqué la possibilité d’un travail triangulaire entre la France, l’Inde et Maurice.

Ce qui est extrêmement intéressant pour l’avenir », dit Paul Bérenger. Le sujet épineux de Tromelin a également été abordé. « Cette question devait être évoquée », a indiqué Paul Bérenger, bien que la France n’a pas changé de position. « Comme il était notre invité, il était inapproprié de faire des propositions lors de cette visite. Dans les jours à venir, nous présenterons nos propositions pour faire avancer ce dossier, tout en préservant l’excellente relation entre Maurice et la France », ajoute Paul Bérenger. Durant cet échange, le chef d’État français et le PM adjoint ont également discuté de la situation à Madagascar. Maurice est prête à contribuer à la restauration des élections générales dans la Grande Île, dit Bérenger. Il a d’ailleurs évoqué la conversation téléphonique qu’il a eue avec le nouveau Président Michaël Randrianirina de la relance à Madagascar, ainsi que la visite de la commission électorale malgache au bureau du commissaire électoral, Irfan Abdool Rahman.

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