Penultimate political countdown: Les dernières notes imperturbables de la partition des législatives

— Économie : la mise en garde de Moody’s Ratings au sujet des conséquences de la High Debt Burden et de la bombe à retardement du vieillissement de la population
— Diplomatie : offensive et pressing politiques sur le No 10 Downing Street pour la reconnaissance de la souveraineté de Maurice sur les Chagos
— Environnement : Rezistans & Alternative, qui s’apprête à faire son entrée dans la cour des grands aux prochaines élections, organise Wakashio 4an : Lespwar dan Marenwar !
Avec le retour au pays du Premier ministre et leader du Mouvement Socialiste Mauricien (MSM), Pravind Jugnauth, et en prélude à la publication de la one-million electors’ list de la Commission électorale devant intervenir bien avant la date butoir du 15 août, les états-majors des partis et des alliances politiques devront se rendre à l’évidence qu’ils pourront être pris de court si le gros des préparatifs n’est pas complété dans les meilleurs délais. Du côté de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, la nomination du fils de Xavier-Luc Duval, leader du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), au poste de Speaker de l’Assemblée nationale constitue un des ingrédients essentiels en vue de constituer le menu en vue de la prochaine échéance électorale. Parmi les autres éléments susceptibles d’assaisonner, ou encore de faire monter la mayonnaise pour un accord électoral entre le MSM et le PMSD, l’on cite sans aucun scrupule le renvoi, avec la collaboration du Mauritius Turf Club, de la clique de Jean-Michel Lee-Shim du Champ-de-Mars, tout en occultant l’échec flagrant de la politique de Kas Lerin Mafia de Pravind Jugnauth, ou encore l’octroi de ce 14e mois, electoral argument of the last resort, pour mettre en sourdine les clameurs des protestations syndicales au sujet du rajustement de la relativité salariale post-National Minimum Wage. C’est ce que le PMSD n’hésitera pas à présenter Rezilta lor Rezilta dans la conjoncture des négociations préélectorales.
D’autres paramètres, que ce soit sur le plan économique, diplomatique ou autres, dont l’environnement, semblent irrémédiablement échapper à tout contrôle des maîtres-politiques de l’Hôtel du Gouvernement. À ce jour, les Top Chefs de Lakwizinn se retrouvent avec trois tempos relativement bien chauds à gérer, notamment la dernière analyse de Moody’s Ratings sur l’économie, notation publiée en fin de semaine, avec un avertissement à peine voilé au sujet de ce qui est présenté comme un Elevated Debt Burden de Rs 524,7 milliards au 30 juin dernier et sans compter les Rs 71 milliards de dette locale pour les besoins des Government Borrowings Requirements pour l’année en cours. Cette agence de notation est revenue sur les conséquences de la bombe à retardement du vieillissement de la population, jusqu’ici unattended.
D’un autre pointe de vue, en l’occurrence la conclusion du processus de décolonisation de Maurice, avec la possibilité pour l’Hôtel du Gouvernement d’exiger un loyer de plus de Rs 100 milliards, chiffre avancé par le leader du PMSD dans une Private Notice Question, des Américains pour la base militaire et nucléaire de Diego Garcia dans l’archipel de Chagos, les espoirs émergeant du simultaneous statement du jeudi 3 novembre 2022 à l’Assemblée nationale et à la Chambre des Communes sont encore loin de se matérialiser. La rencontre en tête-à-tête entre le nouveau Premier ministre britannique, Keir Stramer, et son homologue mauricien, Pravind Jugnauth, au No 10 Downing Street, de la semaine écoulée, tend à affirmer que les Chagos demeurent encore un live issue entre Port-Louis et Londres.
Et le quatrième anniversaire le 25 juillet du naufrage du MV Wakashio au large de Pointe d’Esny et celui le 6 août de la marée noire aussi bien catastrophique qu’historique le long de la côte du sud-est continuent à faire tache d’huile. Rezistans ek Alternativ, qui se prépare à entrer dans la cour des grands sur le plan électoral, ne compte pas reléguer cette sinistre affaire au second plan. Les animateurs de ce parti politique, dont Ashok Soobrun, reviendront à la charge contre cette catastrophe écologique de premier plan en organisant une série de manifestations à Mahébourg samedi prochain.
Ainsi, au chapitre économique, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et des Senior-Most Ministers, dont celle de la Sécuruté sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, ont complété, mardi, la série avec des interventions consacrées aux principales dispositions du Finance Bill, en particulier le volet de la révision à la hausse des prestations sociales et autres Allowances. Néanmoins, les Moody’s Ratings, rendus publics vendredi, se présentent comme une piqûre de rappel des principaux éléments de l’équation macro-économique.
« External shocks »
Évidemment, le maintien de la notation Baa3 et l’attribution d’un stable outlook à Maurice constituent un sujet de satisfaction pour le Grand Argentier et ses plus proches collaborateurs. Ce même Moody’s prend le soin dès les premières notes de son analyse de situer l’enjeu de la gestion de la dette publique, devant atteindre Rs 567,5 milliards au 30 juin de l’année prochaine, soit une progression de Rs 43 milliards par rapport aux Rs 524,3 milliards de la fin du dernier exercice financier. « The affirmation of Mauritius’ Baa3 rating balances the country’s high and stable growth rates and political stability against an elevated debt burden and the economy’s small size », souligne d’emblée Moody’s.
Justifiant la notation allouée à Maurice, Moody’s avance que « the rating reflects progress on fiscal consolidation as well as our expectations for a further reduction in the debt burden. However, Mauritius’ debt burden and debt affordability will remain weaker than similarly-rated peers. Effective policymaking remains an anchor for Mauritius’ Baa3 rating. » L’agence de notation met en exergue le fait que « this is demonstrated by the government’s ability to minimize the long-term impact of external shocks on the economy through sound policymaking. »
L’analyse met l’accent sur l’évolution de la situation sur le front du Global Business Sector, qui doit gérer de nouvelles conditions par rapport à l’accord de non-double imposition avec l’Inde. « Our expectations that economic policies will address ongoing challenges related to the global efforts against tax avoidance and changes to double taxation agreements with India and other key markets for Mauritius’ financial sector », note cette agence, qui fait état que « Mauritius has displayed remarkable resilience to previous shocks, with its long-term growth trend remaining unchanged, which supports our assessment of economic strength. » Plus loin, elle attire l’attention sur le fait que « given the size of the off-shore financial sector any shift in capital flows could have negative implications for the banking sector and balance of payment. »
Avant d’aborder les principaux risques, Mood’y’s fait un tour d’horizon des paramètres en indiquant que « we expect Mauritius’ economy to expand by 5,9% in 2024, sustaining the period of growth above the country’s pre-pandemic trend. » Sur le plan des investissements, l’agence de notation internationale mise sit le fait que « robust investment supports near-and long-term growth. Gross fixed capital formation increased to 24% of GDP in 2023, up from 20% of GDP in 2021 and 2022. Moreover, FDI inflows increased to record levels in 2023, equivalent to 6% of GDP. »
Campagne électorale
À partir de là, Moody’s émet des mises en garde, dans la mesure où « the current growth trajectory may not be sustainable in the medium term as cyclical factors, like a tourism rebound and large-scale public investment projects fade. Moreover, structural challenges, including demographic headwinds from an aging population, continue to constrain long-term economic potential. » Commentant les mesures préconisées dans le budget 2024-25, comme la libéralisation de l’importation de la main-d’oeuvre, la priorité à l’amélioration de la Female Labour Force Participation avec l’introduction de la prime à l’Emploi Scheme, Mood’ys indique que « ultimately, the benefits of these initiatives will take time to materialize in higher growth rates, and will be gradual. »
D’autre part, Moody’s, qui concède que « higher economic growth would also support a faster decline in the government debt burden », tire la sonnette d’alarme sur le poids de l’endettement. « A high debt burden will constrain the sovereign’s resiliency, and may also limit its ability to maintain such a large social safety net, which can increase social risks over time », indique Moody’s, qui fait comprendre qu’avec les récentes révisions à la hausse des prestations sociales, il faudra s’attendre à une accalmie à ce niveau, tout au moins à court terme.
« Social spending has increased, including increased income allowances for certain households and higher pension payments under the Basic Retirement Pension. Social spending accounted for 9% of GDP in fiscal year 2024. We don’t expect additional increases in social spending, beyond those which will be implemented throughout fiscal year 2025. Even so, nearly half of total spending will fall under social spending programs or interest payments, limiting spending flexibility », prévient Moody’s.
Ce document de Moody’s, qui pourrait s’avérer comme l’un des deniers avant l’ouverture officielle de la campagne électorale, révèle que l’imposition du Corporate Climate Responsibility Levy pourrait générer des recettes de l’ordre de Rs 5 milliards, soit 0,6% du PIB pour la première année et que le niveau des réserves se monte à 8,2 milliards de dollars américains à la fin du mois dernier, soit 12,9 mois d’Import Coverage et que « the large stock of reserves provides a buffer to external shocks ».

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