POLITIQUE : Ces femmes actives sur le terrain

Elles se disent aussi présentes que les hommes sur le terrain et surtout aussi efficaces. De jour comme de nuit, elles se tiennent prêtes pour les diverses activités liées à l’actuelle campagne électorale. Colleuses d’affiches, organisatrices de réunions nocturnes… elles se dévouent corps et âme pour les diverses tâches qu’elles exécutent.
En ce vendredi après-midi, un congrès se prépare dans la région de Trèfles. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que Louloune et ses camarades préparent cette rencontre. Même si d’autres personnes, surtout des hommes, s’adonnent aux différentes tâches, ces femmes ne veulent en aucun cas se mettre en retrait. À quelques heures de la réunion, elles s’activent. Louloune se concentre sur l’installation des drapeaux pendant que Kavita et Deviani se chargent de la mise en place des oriflammes. À l’aide d’échelles, elles grimpent sans aucune hésitation sur les murs et s’accrochent aux poteaux électriques pour orner les lieux. Telle une leader, Louloune, qui habite à quelques pâtés de maisons de l’endroit où se tiendra le congrès, donne les instructions et s’assure du bon déroulement des préparatifs. “Il faut que les candidats se sentent chez eux quand ils vont arriver. Qu’ils soient fiers de voir leurs couleurs exposées et mises en avant”, confie Louloune. L’organisation d’un congrès ou d’un meeting demande une grande mobilisation. Ce sont les organisateurs – ici, les activistes eux-mêmes, qui s’occupent du moindre détail.
Plan de travail.
Quelques jours plus tôt, raconte Louloune, elle a contacté une boîte de sono qui a l’habitude de travailler avec le parti pour ce genre de rassemblement politique. Étant connue des professionnels de la sonorisation, Louloune n’a pas eu à discuter longuement. Pour l’installation du podium, la location des chaises et de la bâche ainsi que pour l’achat des pétards, elle a fait le déplacement en personne. Pendant ce temps, dans la baz, située à quelques mètres du lieu de rendez-vous du jour, Kavita et Deviani ont mis la main à la pâte pour s’assurer que la décoration (ballons, guirlandes) soit prête à l’heure de la réunion.
C’est dans ces baz politiques que ces femmes qui agissent comme activistes pendant la campagne électorale passent une grande partie de leur temps. Conchita et Pooma, toutes deux mères au foyer et habitant Bambous, s’y rendent en chaque début d’après-midi pour mettre en place un plan de travail. “Par exemple, s’il y a un congrès ou un meeting dans la région dans les jours suivants, nous travaillons sur les chapeaux, guirlandes, drapeaux en papier pour les petits… qui sont faits main. Pour ces mêmes rassemblements, nous répartissons le travail et confions des tâches à tout le monde”, explique Conchita. Pooma confie que pour le collage des affiches, plusieurs groupes de six, comprenant un chauffeur, sont formés pour les déplacements.
Prudence et discipline.
Avant, raconte Pooma, il y avait peu de femmes qui acceptaient de quitter leur maison le soir pour donner un coup de main sur le terrain. Aujourd’hui, cet exercice se pratique en famille ou en couple. “Les hommes trouvent cela plus fun tandis que les femmes se disent plus utiles et efficaces. Le fait d’être avec des personnes qu’on connaît crée une bonne ambiance”, dit Conchita.
Malgré les dangers possibles qui guettent ces activités nocturnes, Louloune, Kavita, Conchita, Pooma et les autres ne se font pas trop de soucis. “Bien sûr, nous nous montrons très prudentes sur le terrain. Nous ne nous aventurons pas vers l’inconnu. Nous sommes toujours accompagnées d’hommes, surtout la nuit, et nous ne cherchons pas la bagarre. Nous faisons notre travail dans la discipline”, confie Pooma.
Pour les activités nocturnes, ces mères de famille confient leurs enfants aux grands-parents ou les mettent au lit sous la surveillance des grands frères, avant de quitter la maison. Comme la présente campagne se déroule pendant les vacances scolaires, elles emmènent les petits dans les baz en journée. “Ils sont parfois d’une aide précieuse”, souligne Conchita, qui est accompagnée de son fils de 10 ans et de sa fille de 8 ans.
Motivation et enthousiasme.
Comme ces petits qui suivent leurs parents dans leurs engagements d’activistes politiques, nombreuses sont ces femmes dont les parents étaient eux aussi du “métier”. Kavita raconte qu’elle est tombée dans la marmite très jeune, alors qu’elle accompagnait son père aux réunions politiques. Elle se souvient de son émerveillement à chaque manifestation politique et de l’ambiance qui y régnait. Deviani, dont le père était le garde du corps d’un politicien, est très proche de ce milieu depuis l’adolescence. “Je travaille à chaque élection pour le même parti. Cela fait quinze ans que je suis activiste et fière de l’être.” Louloune, qui a déjà passé le flambeau à ses enfants, se dit fière de montrer son dévouement au parti politique qu’elle affectionne en travaillant pour lui.
Toujours prêtes à apporter leur aide aux diverses activités liées à l’actuelle campagne électorale, ces femmes se disent fières d’être efficaces sur le terrain. Pour elles, ce sont leur motivation et leur enthousiasme qui font leur force.

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