PORT-LOUIS | Lancement hier — Linion Sitwayin Morisien devient un parti politique

  • Bruneau Laurette n’écarte pas une participation aux prochaines municipales

« Par Lepep, avek Lepep, pour Lepep ». Tel est le slogan de Linion Sitwayin Morisien (LSM), lancé officiellement dimanche comme parti politique à l’hôtel Suffren, à Port-Louis. Bruneau Laurette, un des membres fondateurs, estime ainsi que « les partis du gouvernement et de l’opposition ne répondent plus aux aspirations de la population ». Et d’avancer que le LSM restera fidèle à ses engagements. « Aujourd’hui, les Mauriciens veulent une justice sociale et la méritocratie. Linion Sitoyen prône l’égalité des chances pour tout citoyen, quelle que soit sa communauté, sa religion ou son appartenance politique. Zot tou bizin ena mem drwa. »

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Un des premiers combats de ce parti sera la régularisation de la pension de veuve et de celle des personnes à handicap, entre autres. « Les pensions de ces personnes sont annulées dès l’âge de 60 ans, alors que les parlementaires ayant fait deux mandats reçoivent, eux, une pension à vie en sus de la pension de retraite universelle. Eski zot pli Morisien ki nou ? » s’est-il demandé. Bruneau Laurette a évoqué dans les grandes lignes quelques propositions de LSM, à l’instar de la Public Protector’s Act, selon laquelle les députés et ministres reconnus coupables d’un délit doivent être condamnés à la prison, la régularisation de la carte des pêcheurs, qui ont trois ans d’expérience, sans compter la formation à long terme pour ces derniers et un plan de pension à leur intention.

Et de poursuivre avec « la nomination d’un commissaire de police sur la base de la compétence, du temps de service et du parcours académique ». Il poursuit : « Nous ne voulons pas d’un nominé politique à un poste constitutionnel. »

Bruneau Laurette propose que tout Premier ministre « doit faire un maximum de deux mandats ». Il a aussi préconisé « une réforme électorale, l‘abolition du Best Loser System par un système de proportionnelle, le droit de vote à la diaspora pour tout détenteur d’un passeport mauricien, et l’annulation du droit de vote des étrangers vivant à Maurice ».

À une question de la presse concernant la participation de son parti aux prochaines municipales, il a expliqué : « Cette question sera discutée au sein de notre comité central. La réponse est presque oui, mais elle doit être confirmée par notre exécutif. » Abordant la question du financement politique, Bruneau Laurette avance que le LSM bénéficie de contributions de personnes issues de divers secteurs, comme l’événementiel. « Kontribisyon, li pa neseser an term larzan, li kapav konpetans ou ot. Kom par ezanp sponsoring enn lie kot nou fer nou bann aktivite. » Cependant, il avance qu’aussitôt que le LSM sera enregistré comme parti, celui-ci rendra public son bilan, « comme font les compagnies », alors que le parti ouvrira des comptes bancaires pour que les Mauriciens puissent apporter leurs contributions.

Auparavant, Bruneau Laurette avait dressé un tableau noir de la situation dans le pays. « La situation économique se dégrade avec une dévaluation de notre roupie. Le gouvernement n’a aucun plan de relance. Les mères et pères de famille sont dans le désespoir, avec les licenciements massifs. » Au niveau social, il estime que « la drogue dure fait des ravages, alors que des jeunes se suicident ». Quant au “Law and Order”, c’est devenu « une farce », selon lui, « alors qu’il y a des dignitaires impliqués dans des cas criminels ».

« La corruption s’est institutionnalisée et notre Parlement est devenu un cirque, ou bann dinozor pe bafoue nou demokrasi ». Et de rappeler qu’il y a un an exactement, les citoyens avaient manifesté à Port-Louis « pour dire assez avec cette situation », et ce, tout en faisant une parenthèse avec l’affaire Wakashio, « qui nous a montré l’incompétence et le manque de leadership du gouvernement ». Et de saluer le « courage » des Mauriciens après ce triste évènement. « Erezman nou gagn enn lepep ki aksepte sakrifie so seve, so letan, so volonte, pou sov nou laplaz ek nou lenvironnman marin. Nou finn reponn prezan pou sov nou pei alor ki lotorite finn sove devan so responsabilite. »

Bruneau Laurette avance que la région du Sud-Est est toujours une zone économiquement affectée par les séquelles du naufrage du MV Wakashio. « Pravind Jugnauth ti gagn letan pou resezi li apre manifestasyon dan Porlwi, me li fer pli foutan ar lepep. » Il ajoute « l’opposition ne peut faire respecter ses droits en tant que parlementaires. Alors comment vont-ils défendre les droits des citoyens ? » Affirmant que le LSM a pris en compte tous ces aspects, ce dernier a décidé de s’organiser en tant que parti politique. « Bann mem fami pe diriz pei depi indepandans. Nou vot pe tourn an ron. Inn ariv ler pou sanze », dit-il.

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