Pravind Jugnauth : « Nous payons aujourd’hui l’incompétence du gouvernement »

Le leader du MSM, Pravind Jugnauth affirme que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale (FMI) ont confirmé que le dernier budget présenté par le ministre des Finances, Xavier Duval est « désastreux ». Il intervenait lors de sa conférence de presse hebdomadaire, hier matin, au siège du parti. Rappelant les propos tenus par le MSM après la présentation du budget (« un budget superficiel, sans vision et sans formules pour redresser les problèmes économiques et sociaux dont le pays fait face et qui ne répond pas aux attentes des secteurs clés de notre économie »), il soutient que les deux objectifs principaux n’ont pas été atteints.
« Setting the basis for a strong growth and riding out of the crisis. Navin Ramgoolam ti dir lepep napa tracassé ki Xavier Duval ti enn des bann plus bon ministres ek croissance pou korek. Kot sa ? Deux mois apre, Xavier vinn mem dir ki 60% so bann mesures inn fini implementer, ki budget pe tourne a plein regime. Deux mois selman ek la Banque Mondiale ek Fonds Monetaire International fer projection économique ek vinn confirmer ki MSM ti dir au depart », s’insurge Pravind Jugnauth. Soutenant qu’à cette même époque, certains éditorialistes vantaient les mérites de ce budget mais que ces mêmes éditorialistes affirment désormais que c’est un désastre total. Ainsi, avance-t-il, son équipe peut dire avec certitude que le « mood » du secteur privé est au plus bas, bien qu’ils aient reçu des « cadeaux par milliards ».
Rappelant qu’à l’Assemblée nationale, Navin Ramgoolam l’avait critiqué alors qu’il avait été applaudi auparavant par le Premier ministre et l’actuel ministre des Finances, Xavier Duval, dans une conjoncture difficile où le pays, mais également le peuple, devait consentir à faire des sacrifices, ce même ministre, dit-il, n’a pas trouvé mieux que d’abolir le Capital Gains Tax. « Pouvoir d’achat inn effrité, inn fini englouti par augmentation tariff delo ek Waste Water. Se 48 % ki consommater pe paye au final. Mem compensation salariale inn envolé », dit-il. Ajoutant que, « le budget décrit comme le budget de la croissance n’est, au final, que le budget de l’echec tant sur le plan économique que social. »
Commentant la récente mission de Xavier Duval en Europe, Pravind Jugnauth affirme : « ki pas bizin ale dehor pou cone situation surtout dan zone Euro.  » Ainsi, dit-il, selon ses calculs, le taux de croissance devrait être en dessous de 2.9%. « Gouverman ek Navin Ramgoolam pe cachiet chiffre ek pe retenir l’attention dimoune lor ban le zot sujets. Tousala grace a so incompetence ek Navin li champion dan gran coze », dit-il. Abordant les répercussions irréversibles que cela occasionneraient selon lui, Pravind Jugnauth affirme que l’emploi serait le plus menacé. « Face à la situation actuelle, ena enn gran apprehension dan sekter exportation et touristik. Pu meme ene licenciement ek pu ena enn gros danger lor competitivite bann entreprises », affirme-t-il.
« Pe cause espoir ek opportunité, se enn phrase vide alor ki pe trouve desespoir ek opportunité raté », estime Pravind Jugnauth. S’étalant sur les mesures prises alors qu’il était ministre des Finances en mai 2010, le leader orange déclare que contrairement à lui, le présent ministre des Finances « pena leker pu lepep ek nek fer kado bann gro palto ». Pour lui, le gouvernment dilapide les fonds sans compter les ingérances politiques qui contribuent, dit-il, « au pagaille ». Ainsi, affirme Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam ne dit pas à quoi l’argent du Resilience Fund sera utilisé. « Aide bann gro paltot alors ki taxe partout. Pe pliss lepep. Li vremen triste. Enn cote pe met lorgueil en avant de lautre pe met pays dan trou », déclare-t-il.
S’attardant sur les pays émergeants, notamment la Chine, l’Inde, le Brazil, et la Russie, le leader du MSM est d’avis qu’il faudrait développer une stratégie pour attirer plus de touristes de ces pays-là.
Autre volet de sa conférence de presse : la réforme électorale. Pravind Jugnauth rappelle que le MSM n’est pas contre une réforme pourvu qu’elle crée une stabilité politique, une harmonie intercommunautaire et assure la représentativité de la femme. S’agissant des discussions qu’il a eues avec l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, il attend d’être en possession du rapport avant de se prononcer. Dans le même ordre d’idées, Pravind Jugnauth s’est interrogé sur les rémunérations du Pr Carcasonne et des ses assistants et déplore que le Premier ministre n’a pas daigné commenté le rapport.
Autre chapitre : l’eau. Le leader orange devait ironiser quant aux comparaisons faites par Navin Ramgoolam lorsqu’il s’agit de Maurice et de Singapour. Pour lui, l’on ne peut comparer les deux pays, puisque les réalités diffèrent.
S’agissant du Law & Order à Maurice, Pravind Jugnauth y dresse un constat des plus dramatiques surtout lorsque, dit-il, des députés se prennent pour des shérifs notamment avec l’épisode de Nita Deerpalsingh à Quatre-Bornes. Reprenant les dires de Navin Ramgoolam selon lesquels le taux de criminalité a baissé et que la situation est sous contrôle, il devait prendre pour exemple l’embuscade du convoi qui transportait de l’or et de l’argent.
Et en ce qui concerne la drogue, le leader orange affirme que l’on ne peut nier la prolifération alarmante de la drogue à Maurice ces dernières années. Sans commenter le reportage de M6 diffusé lundi soir, il affirme que le MSM ne cesse de tirer la sonnette d’alarme en affirmant que Maurice est « un champion du trafic dans le continent africain ». Pour maîtriser cette situation, « il est prépondérant qu’il y ait une volonté politique, mais il faut aussi joindre l’action à la parole », dit-il, « tout comme l’a démontré Sir Anerood Jugnauth quand il était Premier ministre ».
Consacrant une petite partie de sa conférence de presse aux élections à Rodrigues, le leader du MSM s’est dit heureux de constater qu’il n’a y a eu aucun incident majeur jusqu’ici. Il appelle néanmoins au calme et au bon ordre.
Pravind Jugnauth trouve regrettable que la MBC n’a rien entamé pour diffuser la coupe d’Afrique des nations, connaissant le succès du football auprès des Mauriciens mais aussi parce que nous formons partie du continent africain. Il a conclu en rendant hommage aux esclaves et souhaite, par ailleurs, que les Mauriciens prennent conscience et élargissent leurs pensées quant à la contribution des esclaves.

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