Le leader du Parti Travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, était au rassemblement organisé par la Women’s League du parti, hier après-midi, au collège Ocep de Curepipe. Dans le cadre de la Journée internationale contre la violence envers les femmes, il a dans son discours rappelé l’importance d’informer davantage de Mauriciennes sur leurs droits fondamentaux et sur la nécessité de mettre plus de femmes au Parlement. À cette occasion, plusieurs femmes ont pris la parole, dont Shakira Saumtally, Anishta Babooram, Roubna Daureeawoo et Lovena Sowkhee. Stéphanie Anquetil était absente pour des raisons professionnelles.
« Quand je regarde parler ces femmes, est-ce qu’il y a au moins une personne qui peut dire qu’elles n’ont pas leur place au Parlement ? » a déclaré d’emblée Navin Ramgoolam. Il a ainsi félicité ces dernières ainsi que la présence des nombreuses membres du parti qui ont fait le déplacement. Le leader du PTr a par ailleurs lancé un appel aux femmes du parti. « Donn mwa enn koud’me », dit-il, pour revenir au gouvernement afin de faire avancer les choses.
Le fléau de la drogue
« D’après les Nations unies, le secrétaire général a mentionne que 736 millions femmes et jeunes filles sujettes aux violences. Un chiffre sous-représenté », dit-il, regrettant qu’il existe encore à ce jour « un stigma autour des femmes battues. » Il a aussi mis l’accent sur l’importance d’éduquer les agresseurs. Citant une recherche menée par Loga Virahsawmy, Navin Ramgoolam a ainsi avancé qu’il « est clair qu’il faut commencer depuis un plus jeune âge. Quand un mari frappe sa femme devant ses enfants, pour eux, cela devient normal. Bat enn kalot, li vinn normal pou zot. »
Navin Ramgoolam a également précisé que les cas de violence envers les femmes ont augmenté pendant le Covid et a aussi parlé de fléau de la drogue dans le pays. « La police surveille les opposants au lieu de surveiller les trafiquants. Il y a aussi des enfants consommateurs de drogue qui frappent et parfois tuent pour de l’argent. » Le leader des rouges a par ailleurs rappelé que c’est sous son primeministership en 1997 que la Domestic Violence Act a été adoptée, avouant « qu’à l’époque, des députés du parti eux-mêmes s’y opposaient, ce qui montre la mentalité machiste des hommes qui doit absolument changer. »
Malgré les quatre amendements que cette loi a connus, il remarque qu’il n’y a toujours pas de counselling proposé aux victimes. « Le counselling sera obligatoire quand je serai au gouvernement. Il faut aussi une rééducation et une réhabilitation des agresseurs. » Il a soutenu qu’une Cour spéciale doit être mise sur pied pour traiter des dossiers de cas de violences domestiques. « Il y a des choses dans le judiciaire qui ne sont pas normales. Il faut des sanctions plus sévères. »
Navin Ramgoolam a aussi fait son mea culpa s’agissant de la présence de femmes au Parlement. « Pour avoir ce vrai changement, il fait plus de femmes au Parlement et je plaide coupable, car je n’ai pas pu le faire moi-même, même si on a eu une année avec 13 candidates. » Navin Ramgoolam a aussi profité de l’occasion pour lancer une pique à la ministre de l’Égalité des genres, Kalpana Koonjoo-Shah, « qui n’est pas une fierté » pour la gent féminine.