Communiquer, c’est tout un art. Malgré bientôt quatre années d’exercice en tant que PPS, Tania Diolle n’y parvient toujours pas, multipliant les sorties hasardeuses et les provocations, surtout lorsqu’il s’agit d’évoquer le retard et les tergiversations liés à l’aménagement des drains autour du cimetière St-Jean. Si bien que l’on peine souvent à comprendre ses intentions au sein du conseil. L’épisode grotesque de jeudi nous en a offert un parfait exemple. Tania Diolle était tout sauf convaincante lors de son discours qui aurait pu s’intituler Tout va bien madame la marquise. Cette réunion urgente où Kavy Ramano, ministre et élu de la circonscription, a brillé par son absence, s’est faite en présence d’un consultant de Vyas Consulting, du maire Dooshiant Ramluckhun, d’une dizaine de conseillers de tous bords et de Tania Diolle, qui s’est pointée avec 50 minutes de retard.
Les débats s’étaient déroulés dans une ambiance cordiale jusque-là, mais c’était sans compter l’arrivée de la PPS qui, après avoir pris place au creux d’un confortable fauteuil, s’est tout de suite fait remarquer en interrompant le consultant de Vyas Consulting. « Ekout li bien pou apre zot pa bizin al raport lapres seki pe pase », a lancé Tania Diolle en pointant du regard certains conseillers. Cette remarque a eu le don de déclencher un tohu-bohu indigné dans la salle. Sauf que la PPS semblait bien disposée à en découdre, et la tension a continué de monter d’un cran.
« Zot pe fer mwa perdi mo letan »
L’élue Myrella Sevathiane-Dansant — qui se réjouissait d’avoir convaincu le conseil et la National Developement Unit (NDU) de ne pas abattre une dizaine d’arbres longeant Old Moka Road, en face du cimetière, pour faciliter la construction des drains — en a pris pour son grade. « C’est moi qui ait fait en sorte que les arbres ne soient pas abattus. Vous êtes une menteuse ! Vous racontez n’importe quoi », a martelé Tania Diolle à l’endroit de la conseillère, qui ne s’est pas pour autant laissé intimider en rappelant à son vis-à-vis qu’ « il fallait avoir un sacré toupet dans la séquence actuelle pour parler ainsi, compte tenu des fausses promesses que vous avez faites sur l’aménagement des drains et les retards qui s’en sont suivis. »
Une réplique cinglante qui a eu le chic d’énerver Tania Diolle : « Vous êtes des menteurs. Vous, conseillers, avez également votre part de responsabilité dans cette situation. Paret zot enn bann konseye kouyon ! Zot pe fer mwa perdi mo letan ar zot renion. » Le maire Dooshiant Ramluckhun a beau tenté de calmer les esprits, mais la PPS avait visiblement perdu les pédales. C’en était trop pour Myrella Sevathiane-Dansant, qui a quitté la salle.
Il est encore heureux que, dans ce concert de propos acerbes et réducteurs, certains conseillers du MSM se sont fait entendre, dont l’ancien maire Nagen Mootoosamy, qui a rappelé à Tania Diolle que « les conseillers ont des responsabilités envers leurs mandants et nous avons le droit d’exiger des réponses de votre part. » La principale concernée n’était plus en odeur de sainteté auprès des élus de la ville des fleurs depuis belle lurette, fustigée pour son côté « cavalier seul » et sa propension à s’arroger les mérites des projets orchestrés par la municipalité. Le conflit semble avoir franchi un nouveau palier après les esclandres causés par la PPS, qui s’expose désormais à un retour de manivelle. Cette dernière a par ailleurs reçu ses mandants vendredi au bureau du Citizens’ Advice Bureau (CAB)… sous protection policière.
Inondations à St-Jean — Comme dans un film d’horreur
On se serait cru dans un film d’horreur. Un crâne, les vêtements d’un mort, ainsi qu’une tombe, émanant du cimetière St-Jean, ont atterri dans la cour de deux familles à l’avenue Colville, Quatre-Bornes, lors des grosses inondations de lundi. La colère est à son paroxysme dans cette localité où le maire Dooshiant Ramluckhun a eu toutes les peines du monde pour désamorcer la polémique face à des riverains au bout de la crise de nerfs. Il faut néanmoins être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que Dooshiant Ramluckhun ne s’est nullement dérobé devant ses responsabilités. Il nous a d’alleiurs donnés des détails sur l’avancée des travaux au niveau des drains et du mur du cimetière.
Les atermoiements à répétition des autorités, entre difficultés de financement et hésitations sur la marche à suivre pour mener à bien lesdits projets infrastructurels, commencent sérieusement à poser problème du côté des habitations situées autour du cimetière St-Jean. L’aménagement de… récupérateurs d’eau de pluie — on ne peut plus risible — le long du cimetière en vue de limiter les dégâts en cas de grosses pluies n’a pas eu les effets escomptés. Pour dire les choses crûment, ces installations ont tourné au fiasco. L’image des maisons inondées ont défrayé la chronique, au point où des habitants disent sentir l’odeur des morts constamment.
Face à ce constat, le maire Dooshiant Ramluckhun ne passe pas par quatre chemins : « Un coup d’accélérateur aux travaux de construction des drains et d’un nouveau mur délimitant le cimetière demeure un must. » À en croire notre interlocuteur, « les travaux préliminaires de construction des nouveaux drains, qui connecteront Old Moka Road et Rivière Sèche, avaient déjà été enclenchés par Gamma Civic sous la supervision la NDU, mais le cyclone a joué les trouble-fête. » Et quid de la pierre d’achoppement que constituent les arbres longeant Old Moka Road ? « La bonne nouvelle demeure que toutes les parties concernées ont consenti à un rétrécissement de Old Moka Road. Les arbres seront donc conservés. Les drains seront construits sur la partie externe de ladite route qui, fort heureusement, est une voie à sens unique. »
Dooshiant Ramluckhun souligne que « la reconstruction du pan de mur effondré du cimetière St-Jean débutera sous peu. C’est le ministère des Infrastructures locales et du Développement communautaire qui finance les travaux à hauteur de Rs 4,5 millions, bien en deçà du budget réclamé par la firme qui s’était manifestée aux procédures d’urgence d’appels d’offres en décembre. »
Le cimetière St-Jean de nouveau fermé
Rebelote. Après avoir été fermé au public en novembre dernier suite aux inondations, l’accès au cimetière St-Jean est de nouveau restreint. Cette fois-ci, cela est dû aux dégâts causés par des inondations survenues le 15 janvier. Dans son communiqué, la paroisse de St-Jean souligne que « les images partagées sur les réseaux sociaux témoignent de l’ampleur des dégâts. Ces grosses pluies ont causé l’effondrement d’une portion du mur du cimetière sur Broad Avenue. La paroisse se dit déterminée à agir et effectuer les travaux nécessaires pour rétablir la situation. Les enterrements seront traités au cas par cas. Un nombre limité de personnes accompagnera le cortège funéraire. »