Il est temps de rendre au peuple ce qui lui appartient. C’était le fil conducteur de la conférence de presse de ReA, hier, à Moka. Ashok Subron, porte-parole du parti et membre du comité exécutif, a dévoilé les “super profits” engrangés en 2022 par les grosses compagnies privées de l’île, tout en relevant qu’elles doivent, à ce jour près, de Rs 20 milliards à l’État mauricien. Pour le parti, il est grand temps pour ces compagnies de rembourser leurs dettes, surtout dans la conjoncture économique difficile. “Avant de distribuer les dividendes, payez vos dettes !”, lance-t-il.
Si le Wage Assistance Scheme (WAS) a permis à de nombreuses entreprises mauriciennes de sortir la tête de l’eau pendant la pandémie, l’heure est au constat. Chiffres à l’appui, ReA indique qu’à la fin de 2022, “il y a plus de Rs 20 milliards de l’argent public qui n’ont pas encore été dans la caisse de l’État.” Évoquant aussi le fonds de la Mauritius Investment Corporation (MIC) utilisé pour aider ces entreprises, Ashok Subron dénonce une opération de “bailing out” de l’État, au profit de ces dites compagnies. “Il faut savoir que ce financement sort de la collection de taxes. Or, à Maurice, l’injustice fiscale s’accentue.”
D’après ses calculs, le foyer moyen mauricien gagnant un salaire de Rs 32,000 paiera en moyenne Rs 13,262 de taxes indirectes, incluant uniquement la TVA et l’Excise duty. “Chaque famille mauricienne pour 2022 a payé autour de Rs 13,262 en terme de taxes indirects, et seulement sur ces deux items. Donc, chaque famille paie autour de 40 à 41% de ses revenus mensuels en taxe. Il y a une grave injustice.”
Pour ReA, il s’agit d’une “dynamique vampiriste au niveau économique” avec l’absorption du salaire, de l’argent public et des réserves nationales, pendant que “le peuple est en train de souffrir.” Le parti propose ainsi qu’il est “temps de pay back. Ce que le peuple a donné, il faut le lui rendre. Le peuple a donné plus de Rs 23 milliards de son argent, et Rs 20 milliards pankor retourne ! Le monde corporate a une dette sociale. Il faut établir un calendrier de retour de cet argent sous forme de subsides, etc.”
ReA soutient, en outre, qu’il faut une “augmentation de salaire en particulier pour les employés d’hôtels, car les hôtels font de gros profits. Les employés doivent s’organiser pour faire une demande d’augmentation de salaire.” Il a aussi parlé des employés de la zone franche. “C’est aux employeurs de payer le salaire minimum, et pas l’État. L’employeur paie en dessous du salaire minimum et c’est l’État qui paie le reste, alors que là, on demande que ce soit l’employeur qui paie le salaire minimum et que l’État top-up sur ce salaire minimum. Il faut des mesures correctives.”