RODRIGUES | Coût de la vie et manque de facilités — Effervescence de l’opposition sur le front des prix dans l’île

  • L’Union du Peuple de Rodrigues réclame la démission du commissaire Baptiste au vu des prix des marchandises
  • Opposition à la quarantaine payante pour les Rodriguais bloqués à Maurice et devant rentrer à compter du 1er août

L’Union du peuple de Rodrigues (UPR), qui siège en tant que minorité au sein de l’Assemblée Régionale de Rodrigues (ARR), est montée en première ligne sur le front des prix au détail dans l’île. Elle dénonce le fait que les baisses de prix des denrées essentielles annoncées à Maurice depuis plus d’une dizaine de jours, ne sont pas appliquées dans le commerce à Rodrigues. L’opposition à l’Assemble régionale s’élève contre la quarantaine payante pour les Rodriguais bloqués à Maurice, réclamant leur rapatriement, ainsi que de la hausse démesurée des prix des matériaux de construction.

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Franceau Grandcourt, Minority Leader et chef de file de l’UPR, la situation socio-économique dans l’île est si précaire qu’elle a atteint un point de non-retour. « Nous sommes très agacés que les prix de plusieurs commodités ont connu des baisse à Maurice après l’annonce du gouvernement central, alors qu’à Rodrigues ce n’est toujours pas le cas. Les consommateurs continuent à payer les prix non-ajustés pour toutes les denrées alimentaires concernées. Nous avons donné suffisamment de temps au commissaire du Commerce pour résoudre le problème, alors que la RRA est autonome en ce qu’il s’agit des droits des consommateurs ! » dit-il

«  Après l’épisode de la pénurie artificielle de l’huile il y a quelques semaines à cause d’une hausse du prix, kot bann boutikie pa ti pe vann delwil akoz pa ti ankor gagn pri, zordi ler pri bese Moris, Rodrig pa ankor kone ki pou fer, alors qu’il existe un commissaire responsable de ce dossier », soutient-il. Et de souligner que la commission doit assumer ses responsabilités car ce que vivent les consommateurs actuellement dans l’île est « injuste ». « Nou, dan l’UPR, nou pa dakor avek sa ek nou pe demann demision komiser Baptiste. En signe de solidarité avec son peuple il devrait démissionner», laisse entendre Franceau Grandcourt. Il se demande ce qui risque de se produire à l’avenir « parski li la li pa la, parey mem’.

Le leader de l’UPR en appelle au Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui est également ministre de Rodrigues, ainsi qu’au ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, dans la conjoncture. Il s’indigne du fait qu’en janvier de cette année, la tonne du fer de construction se vendait à Rs 27 000, alors que le prix actuel s’élève à Rs 43 000.

L’opposition attire l’attention par rapport à l’allocation des baux. « Pandan katran pa finn donn dimounn bay, zordi lavey eleksion pe donn tou dimounn bay », s’étonne-t-il.

Par ailleurs, l’UPR se dit contre la quarantaine payante pour les Rodriguais bloqués à Maurice qui doivent rentrer à compter du 1er août. Rosaire Perrine estime que les Rodriguais toujours bloqués à Maurice – qui y sont pour des raisons médicales ou autres –, vivent une grande souffrance.

« Cette souffrance est partagée car nous vivons le même calvaire à Rodrigues, vu que ce sont nos proches qui sont bloquées à Maurice. Des familles sont disloquées, des enfants vont à l’école sans père ou mère. Depuis que le processus de rapatriement a débuté, c’est le gouvernement qui a pris en charge les frais de quarantaine à Maurice comme à Rodrigues, et c’était une bonne chose. Le gouvernement avait assumé ses responsabilités pour payer tous les frais encourus. Aster nou pe aprann ki bann dimounn ki pou rant dan karantenn dan Moris ek ki tous mwins ki Rs 30 000, zot pa pou peye. Me bann seki gagn plis ki Rs 30 000 zot pou bizin pey karantenn dan Moris ek dan Rodrig. Eski sa bann dimounn ki pou retourne la se pa bann rodrige sa ? Parey kouman bann seki finn rapatrie avan ? Kifer bann sekinn vini avan pa inn pey karantenn me seki pou apartir lepremie out bizin peye ? », s’interroge-t-il. Il demande également qu’une assistance financière soit allouée à ces personnes une fois de plus, car « ti donn zot Rs 10,000 an avril, be aster ki zot pou manze ? La ousi pa tou ki ti gagne’. Estimant que le gouvernement régional ‘finn lav lame avek sa bann dimounn la’.

L’UPR décrie la débâcle dans le secteur de l’éducation à Rodrigues. « Finn gagn vakans pandan plis ki trwa mwa. Lekol fini rantre me ziska ler ena liv pa ankor disponib dan bann lekol. Qu’a fait la commission pendant la période de vacances ? Ce n’est pas possible pour un enseignant de travailler dans un collège sans matériel pédagogique. Ce n’est pas parce que l’éducation est gratuite qu’elle doit se faire n’importe comment », déclare Marie Thérèse Agathe.

La porte-parole de l’Education au sein de l’UPR  a lancé un appel à la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, pour qu’elle mette à contribution les compétences existantes locales dans ce secteur car cela ne relève pas que d’une question politique mais qu’il y va de l’avenir même des générations futures et du pays.

Franceau Grandcourt a également commenté le fléau de drogue dure dans l’île récemment. Pour conclure, il a invité tous ceux qui ne se sont pas encore fait enregistrer sur la liste électorale à le faire au plus tôt « pou fer sanzman ki bizin pou tir sa pei la dan mare nwar ».

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