Bien que se réjouissant que Maurice ait obtenu la souveraineté sur l’Archipel des Chagos, Pravind Jugnauth, ancien Premier ministre de Maurice et leader du MSM, a réapparu face à la presse lors d’une conférence ce vendredi 28 mai pour soulever plusieurs points qu’il estime mérite une attention particulière. Il a d’emblée prévenu ne pas souhaiter évoquer d’autres sujets ce jour, mais parlera uniquement de l’affaire Chagos.
Selon le leader du MSM, le gouvernement actuel de l’Alliance du Changement n’aurait pas signé cet accord — ironiquement qualifié de « much better deal » —, dans l’intérêt de la République. Pravind Jugnauth a dès lors, énuméré des points qu’il avait inclus dans son accord l’année dernière et que le gouvernement actuel n’aurait pas pris en considération. « Ils ont détruit le bon travail que nous avions fait », a-t-il souligné, ajoutant que cette « soi-disant souveraineté que le gouvernement a obtenue me choque ».
La raison invoquée est le droit de veto dont disposerait les Britanniques sur toutes les initiatives entreprises autour des Îles Chagos, même en dehors de Diego Garcia, ce qui, selon lui, prive Maurice de sa liberté d’action. Pravind Jugnauth a cité en exemple la nécessité de demander la permission aux Britanniques « même pour pêcher dans les eaux des Chagos ». Il a également expliqué que le « Decision Process » stipulé dans l’accord exige l’approbation britannique pour toutes les décisions concernant les Chagos, alors que l’accord proposé par son gouvernement, soit celui de l’Alliance Lepep, « stipulait clairement que Maurice prendrait la décision finale ».
« Mo dir sa gouvernma la aret koz manti ek mo deman lepep eski se sa ki ou apel souverente », a déclaré Pravind Jugnauth, affirmant qu’il n’aurait « jamais signé un tel accord ». Il a conclu sur ce point en insistant sur le fait que « notre dignité et notre liberté n’ont pas de prix ».
Commentant la monnaie de paiement, Pravind Jugnauth a fait remarquer que son gouvernement avait opté pour le dollar américain car toutes les transactions financières à Maurice se fait toujours dans cette monnaie.
Une autre divergence majeure réside dans les redevances annuelles. Sous l’administration de Pravind Jugnauth, une redevance annuelle de 145 millions de dollars avait été fixée, avec des ajustements pour l’inflation prévus dès la 11e année. Or, l’accord signé sous le gouvernement de Navin Ramgoolam décale le début de ces ajustements à la 14e année fait comprendre Pravind Jugnauth.
Enfin, concernant les appels d’offres pour les travaux d’infrastructures sur l’Archipel des Chagos, l’ancien gouvernement avait souhaité qu’ils soient ouverts à tous les pays « contrairement au gouvernement de Navin Ramgoolam qui s’est limité aux entreprises britanniques ».