Le dirigeant du PTr, Arvin Boolell, qui animait une conférence de presse à son bureau vendredi, a ciblé particulièrement le secrétaire général du MSM, Maneesh Gobin, qui détient désormais le portefeuille du ministère des Affaires étrangères, après le remaniement ministériel surprise, intervenu cette semaine. Il estime que l’ICAC n’a désormais pas d’autre choix que de convoquer Maneesh Gobin et que “sa démission est inévitable”.
Arvin Boolell, qui était aux côtés des députés rouges Osman Mahomed et Mahen Gungaparsad, considère que l’avocat de l’ex-PPS Rajanah Dahliah a déjà jeté le blâme sur le ministre Gobin. “D’après les déclarations d’Etwaroo, le premier paiement de bribe avait été effectué dans l’Ecodeer Park en septembre 2020 en présence du ministre de l’Agro-industrie d’alors. Or ce dernier n’a à aucun moment dénoncé l’acte de corruption ni à la police et ni à ICAC”, souligne-t-il. Or, maintient le chef de file des rouges, le ministre Gobin était sur le lieu où la fraude et la corruption ont été commises. A son avis, Rajanah Dahliah sait qui est le bénéficiaire ultime l’argent obtenu. Et selon lui, l’ancien ministre de l’Agro-industrie est désormais coincé. «The guy must go » dit Arvin Boolell, réclamant la démission de Maneesh Gobin.
Remaniement ministériel : une comédie
S’agissant de l’ex-PPS Rajanah Dahliah, Arvin Boolell observe qu’il est en train “de parler”. Toutefois, il ne peut pas le faire uniquement devant l’ICAC et pas en public parce qu’il est sous caution, relève-t-il, estimant qu’il revient à ce dernier de faire triompher la vérité. Le chef de file des rouges rappelle que Rajanah Dahliah a aussi occupé les fonctions de General Manager de la State Trading Corporation et qu’il aurait dû, dans l’intérêt public, révéler la raison pour laquelle le régime MSM avait rompu le contrat conclu avec la Mangalore Refinery and Petrochemical Ltd. (MRPCL) Arvin Boolell considère la rupture de ce contrat, conclu entre le gouvernement mauricien et le gouvernement indien, est ressenti comme un affront au gouvernement indien et à la diplomatie économique. “Le MRPCL avait fourni les produits pétroliers de bonne qualité à Maurice”, souligne-t-il, rappelant dans le sillage que ce dossier avait fait l’objet de deux PNQ au Parlement.
Il avait lui-même interpellé le gouvernement mauricien sur la qualité des produits pétroliers fournis par Vitol Bahrain par la suite. Le dirigeant du PTr s’est, d’autre part, demandé comment prendre au sérieux la lutte contre le trafic de drogue “alors que les Rave Parties sont autorisées dans une chassé”.
S’agissant du dernier remaniement ministériel, Arvin Boolell l’a qualifié de “comédie ancrée dans une tragédie du gouvernement”. Il exprime son étonnement du fait que Maneesh Gobin se soit vu confier le poste de ministre des Affaires étrangères. “Qui protège qui dans toute cette affaire ?” demande-t-il soulignant que Maneesh Gobin a pris de nouvelles fonctions ministérielles alors que le Premier ministre s’apprête à se rendre en Inde pour assister au sommet du G20. Et ce, en compagnie du ministre des Affaires Etrangères, le nouveau portefeuille de l’ancien ministre de l’Agro-industrie.
“L’attitude du leader du ML est chagrinante”
Arvin Boolell a aussi lancé un appel à Ivan Collendavelloo du Muvman Liberater l’invitant à “dénoncer le gouvernement qui fait du tort au pays”. Il a qualifié l’attitude du leader du ML de “chagrinante” et s’est demandé s’il agit de la sorte parce qu’il a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. “J’entends dire qu’il est très en colère mais il n’a pas la dignité de soumettre sa démission comme il l’avait fait pour un délit inoffensif dans le passé. Je connaissais Ivan Collendavelloo comme un homme d’honneur. Il doit dénoncer le gouvernement qui fait du tort à ce pays” s’insurge-t-il. Il a finalement affirmé que l’alliance PTr-MMM-PMSD a une responsabilité devant l’histoire. “Non à l’erreur et pour un véritable changement ! Elle doit rester fidèle à l’engagement pris pour un véritable changement”, dit-il.
Enfin, Osman Mahomed est revenu sur les travaux de construction des 12 000 logements sociaux qualifiant ce projet de projet le plus coûteux de tous les temps. Pour sa part, Mahend Gungaparsad a commenté l’introduction des subventions dans la filière du préprimaire avec des questions encore sans réponse. Il est d’avis que de nombreuses institutions refuseront le “grant” du gouvernement car elles ne pourront plus offrir le même service.