« Depuis l’indépendance, le pouvoir politique a été exercé à Maurice d’une certaine manière avec une représentation, qui n’a pas changé. Pourtant, qu’avons-nous réellement obtenu de cette situation? Rien de plus qu’un prolongement du système économique colonial, taillé pour enrichir une poignée d’élites capitalistes. Nos gouvernements successifs n’ont jamais eu le courage d’appliquer une vision fondée sur le Dharma, faite de justice, d’équité et de solidarité.
« Soyons lucides : avoir un Premier ministre ou des députés de sa propre communauté n’a jamais changé la vie de l’enfant né dans une famille modeste. La réalité est implacable: les privilèges économiques transmis par les familles favorisées, lesquelles continuent d’accaparer les opportunités. Voilà la vérité crue derrière l’illusion de la représentation.
« Alors, pensons-nous vraiment qu’une réforme électorale changera cette injustice ? Le système proportionnel propose n’est qu’une vitrine. Il sert à rassurer chaque communauté en lui donnant un siège de plus, mais au fond, il ne fait que préserver l’ordre établi. C’est un théâtre politique, pas une transformation sociale.
« Ce dont notre pays a besoin, ce n’est pas de jouer encore avec les règles électorales. Maurice a besoin d’un nouveau modèle économique qui donne à chaque citoyen, peu importe sa caste, sa religion ou son origine, la possibilité réelle de réussir. La stabilité de notre système actuel est déjà acquise; l’urgence n’est pas de le détruire, mais de le dépasser en donnant enfin une voix aux sans-voix et une chance aux oubliés.
« La réforme électorale ne sauvera pas cet enfant né dans la pauvreté, pas plus qu’elle ne changera la vie de l’enfant vaish né dans une famille modeste. Seule une rupture courageuse avec le modèle économique élitiste peut le faire. Et c’est cette bataille-là que nous devons mener. »

