THE INSTITUTE OF TECHNICAL EDUCATION AND TECHNOLOGY BILL— La VPM Dookun : « L’enseignement technique une étape majeure  »

The Institute of Technical Education and Technology Bill, piloté par la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a été adopté sans amendement tard dans la nuit de mardi à l’Assemblée nationale. Présentant les grandes lignes de ce texte de loi, elle a déclaré que l’objectif est de gérer et d’opérer des centres de formation technique et de créer des opportunités pour les jeunes de poursuivre leurs études. Ce projet de loi se propose ainsi de créer un Institute of Technical Education and Technology (ITET) dont l’objectif est de réduire le fossé entre la demande du marché de l’emploi et la qualité des ressources humaines disponibles. .

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« La reforme de l’enseignement technique est une étape majeure afin de poursuivre la politique de faire le pays entrer dans le club des économies à haut revenu », a déclaré Leela Devi Dookun-Luchoomun. L’ITET offrira ainsi une formation diversifiée à travers ses centres dans le pays et à Rodrigues. Ce faisant, « le Mindset sur la formation technique sera appelé à changer car la formation technique deviendra une option moderne et attirante pour les étudiants ».

Après avoir terminé leurs études à l’ITET, ils auront ainsi l’option de poursuivre leurs études dans les polytechniques. « Ce que voulons dans ce pays, ce n’est pas un débat sans fin sur l’enseignement académique contre l’enseignement technique. Les deux sont importants pour l’entrée du pays le club des économies à haut revenu », dit-elle.

La vice-Première ministre devait souligner que les pays ayant de grandes ambitions pour l’avenir disposent d’un grand plus grand nombre d’étudiants qui sont orientés vers l’enseignement technique. « Aujourd’hui, bon nombre d’industries sont à la recherche de techniciens qui sont qualifiés dans d’innombrables secteurs tels que l’intelligence artificielle, la robotique, l’automatisation, le fintech, l’énergie verte, l’ingénierie, etc, » , ajoute-t-elle. À ce jour, l’écosystème vocationnel est composé du Mauritius Institute of Training and Developement et des polytechniques. « Et l’ITET viendra s’ajouter au peloton. » Le MITD est responsable de la formation vocationnelle pour les élèves après le Grade 9, « et les polytechniques qui tombent sous l’égide du ministère de l’Éducation offrent une formation de haute qualité aux enfants dans divers domaines dont les services de santé, l’hospitalité, les technologies émergentes, etc. »

« C’est là que l’ITET va intervenir. Il offrira des enseignements innovants tels que la robotique, l’énergie verte, etc. Une fois ses études complétées à ITET, l’élève pourra poursuivre sa formation dans une polytechnique et ensuite à l’université pour un diplôme. L’ITET va démarrer ses opérations avec cinq centres à Maurice et un à Rodrigues. Ils seront situés à Piton, Port-Louis, Ébène, Beau-Vallon, Flacq et Le Chou à Rodrigues », fait-elle encore ressortir.

La vice-Première ministre note que les élèves en Grade 11 auront l’opportunité de choisir la voie qu’ils comptent suivre pour atteindre l’enseignement universitaire. « Il n’y aura plus de “dead end” dans le système », a-t-elle conclu.


Mahen Gungaparsad : « Du déjà-vu et du déjà entendu »

Le député Mahen Gungaparsad a rappelé que la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a fait mention de cinq centres de formation techniques qui vont opérer sous l’égide de l’Institute of Technical Education and Technology, mais que celui-ci de Beau-Vallon n’a pas encore vu le jour.

« L’enthousiasme » avec lequel la vice-Première ministre a présenté ce projet de loi est, pour lui, « du déjà-vu et du déjà entendu ». Il a poursuivi : « tout en étant d’accord sur la nécessité de donner plus d’opportunités aux élèves, on nous a fait comprendre en 2019 que le MITD et Polytechnique Mauritius étaient les principaux centres de formation du pays. Mais deux ans plus tard, un nouvel institut sera mis sur pied pour opérer des centres de formation. Pourquoi avons-nous besoin d’un nouveau “player” dans ce domaine alors qu’il y a déjà des institutions qui y opèrent ? »

Le député de l’opposition devait souligner qu’il aurait aimé que la ministre vienne dire au Parlement qu’elle est la philosophie derrière cette approche et de quelle manière les élèves du secondaire vont bénéficier de l’ITET. Il a souligné que la ministre a parlé de Rebranding du secteur de l’enseignement technique et de la réforme de ce secteur, mais que « dans le fond on se pose beaucoup de questions ».

Au fait, ce projet de loi ne fait que diviser le MITD en deux entités. Les centres de formation tomberont sous la responsabilité du ministère de l’Éducation et le reste sous le contrôle du Human Resource Development Council. Il trouve que « le pays est actuellement noyé dans des dettes et investir dans le capital humain est crucial mais la façon que l’État gère les finances publiques fait penser que l’économie du pays ne va reprendre de sitôt ». Le modèle économique dans lequel le gouvernement « a entraîné le pays n’est pas une excuse pour ne pas investir dans le secteur éducatif », a-t-il dit. « Nous ne sommes pas des démagogues, non plus des gens contre le développement. Mais nos observations doivent être prises en considération. Pour moi, les institutions du gouvernement seront en compétition avec elles-mêmes avec ce projet de loi », a-t-il fait ressortir.


Callichurn : « L’ancien régime responsable de l’iniquité dans le monde éducatif »

Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a souligné que la hausse du nombre de chômeurs chez les jeunes est un fait connu dans plusieurs pays du monde. Les derniers chiffres émanant du Bureau Central des Statistiques indiquent que c’est le cas également à Maurice.

« L’une des raisons qui explique cette situation est l’iniquité dans le système éducatif. Le système actuel a toujours accordé priorité au chemin académique et c’est pourquoi il y a beaucoup de jeunes qualifiés mais qu’il y a peu d’emploi pour eux sur le marché du travail », déclare Soodesh Callichurn.

Ce résultat est malheureusement le résultat d’une « series of poor policy making » du gouvernement avant 2014, a dit le ministre. « C’est sous le leadership du défunt sir Anerood Jugnauth et sous Pravind Jugnauth que le gouvernement a fait tout son possible pour régler le problème du chômage chez les jeunes », rajoute-t-il. L’adoption du Nine-Year Schooling était le premier pas vers un nouveau système éducatif. « Certains ont toujours cru que les études techniques étaient destinées pour ceux qui n’ont pas réussi sur le plan académique. Aujourd’hui, le temps a prouvé qu’ils avaient tort. Nous sommes en train d’assister à un Paradigm Shift à travers le monde et ce gouvernement est en train de s’adapter avec l’évolution. Des pays comme l’Australie, la France, l’Allemagne, l’Italie et les États-Unis sont en train d’accorder plus d’importance à l’éducation vocationnelle et technique. Il a été observé que le pourcentage de jeunes qui ont une formation vocationnelle et technique dans ce pays est plus élevé que ceux qui possèdent une qualification supérieure. En sus de cela, ces jeunes sont plus aptes à trouver un emploi beaucoup plus rémunérateur », a déclaré le ministre.

Selon ce dernier, ce gouvernement a toujours accordé une importance particulière à l’éducation vocationnelle et technique. La preuve, a-t-il dit, en est que le MITD a formé pas moins de 57 000 jeunes dans différents domaines et que la plupart d’entre eux ont été absorbés par le marché du travail. C’est d’ailleurs pourquoi que le taux de chômage a chuté pour passe de 8,2% en 2012 à 6,9% en 2019, selon lui.

« Malheureusement, tout est à refaire avec le Covid-19. Avec ce projet loi, les jeunes auront l’opportunité d’avoir les compétences nécessaires pour affronter le monde technologique dans le futur. Pour redynamiser l’économie du pays, le gouvernement est en train de se focaliser sur le capital humain qui a toujours été Our Main Asset”. » Il a fait ressortir que les élèves ayant terminé leur School Certificate auront l’opportunité d’avoir une éducation technique de haute qualité. « Avec la mise sur pied de l’Institute of Technical Education and Technology, une claire distinction est faite maintenant entre la formation vocationnelle et l’éducation technique. Cela va corriger la perception que la filière vocationnelle est considérée comme la deuxième option à l’éducation supérieure », a-t-il fait ressortir.

Parlant du MITD, Soodesh Callichurn a laissé entendre que cette « institution is here to stay ».  À ce jour, cette institution compte 750 employés. « Certains employés seront transférés dans le nouvel institut sous les mêmes conditions de service. L’ITET disposera de son propre programme de recrutement. Ces employés du MITD seront appelés à postuler au nouvel institut pour leur transfert », rassure-t-il.


Le député Ramful : « La réforme éducative ne
donne pas les résultats escomptés »

Le député Ritesh Ramful, a commenté  les dernières statistiques publiées par le Mauritius Examinations Syndicates (MES) au sujet de la performance des élèves lors des examens nationaux. Au Primary Achiement School Certificate (PSAC), sur 14 000 élèves qui ont pris part à ces examens, seuls 10 500 ont réussi, soit un taux d’échecs de 27%.   Au National Certificate of Education (NCE) parmi les 14 000 candidats, le taux d’échecs est de  30% d’échec.

Le député travailliste a souligné que chaque année, le pays enregistre entre 25 et 30% d’échecs dans les examens nationaux. Il a affirmé qu’il n’est pas en train de blâmer la ministre de l’Éducation, mais simplement d’attirer l’attention sur le fait que cette situation a duré pendant des années. « C’est là où je ne suis pas d’accord avec le ministre du Travail, car il paraît que malgré l’introduction du Nine-year Schooling, les résultats positifs ne sont toujours pas là », fait-il ressortir en ajoutant que « cela démontre que la réforme éducative n’a pas donné les résultats escomptés. » Il dit par ailleurs apprécier le fait que le MITD continuera à exister. Cependant, le dernier rapport annuel du MITD date de 2017, alors que le ministre du Travail « applaudissait » le travail du MITD, dit-il. « Sur les 4 500 élèves ayant pris part aux examens, seuls 2 087 ont obtenu leur diplôme », ajoute-t-il.


Le PPS Dhaliah : « Favoriser une économie qui n’est pas pour les privilégiés »

Le Parliamentary Private Secretary Rajanah Dhaliah a estimé que l’éducation est « au coeur de l’ambition du gouvernement de faire du pays une véritable méritocratie ». Il s’est dit par ailleurs « confiant » que ce projet de loi permettra de poursuivre la formation de l’enseignement technique dans le pays.

« Ce projet de loi fait avancer l’ambition du gouvernement de rationaliser l’enseignement technique afin d’assurer des voix claires vers l’emploi qualifié. Ces réformes placeront les employeurs au cœur du système des compétences, ce qui leur permettra d’utiliser les compétences dont ils ont le plus besoin », a affirmé Rajanah Dhaliah. Ce projet de loi permettra aussi de « réaliser la vision du gouvernement pour une économie qui fonctionne pour tous, et pas seulement pour quelques privilégiés ».

Le PPS a aussi déclaré que le progrès d’un pays se mesure aussi au bien-être de sa population. Le progrès passe, selon lui, « par le système d’éducation et de formation », un système qui doit évoluer dans le monde de l’emploi.  « Nous avons fait un grand pas en avant comparé à d’autres pays dans le développement de l’éducation supérieure. Il y a les universités publiques, l’université de Maurice, l’Open University, l’Université de Technologie de Maurice et les branches universitaires internationales », a-t-il déclaré. « Il faut regarder les choses en face, car un manque de main-d’œuvre n’est pas encourageant pour les entreprises voulant investir à Maurice, et c’est pourquoi nous devons nous adapter à leurs demandes », a souligné le PPS.


Subhasnee Luchmun Roy : « Un projet de loi qui corrige une injustice »

La Backbencher de la majorité, Subhasnee Luchmun Roy, se dit « très passionnée » par ce projet, car en tant que mère de deux enfants, elle s’est posé des questions quant à leur avenir. « Que va-t-il se passer s’ils ne veulent pas devenir médecin, avocat, comptable, ingénieur ou embrasser une profession conventionnelle ? Que se passe-t-il s’ils ont des emplois non-conventionnels, qui sont “generally and wrongly look down upon” ? » s’est-elle demandé.

« Pendant trop longtemps, les enfants ont été victimes d’un système éducatif qui ne leur a pas accordé une deuxième chance dans la vie. (…) Chaque enfant dispose d’un potentiel pour réussir dans la vie. Mais malheureusement, le système éducatif qui a prévalu date de l’époque coloniale. C’est un système qui entraîne d’innombrables jeunes dans le néant », déclare-t-elle.

« Ce projet de loi vient donner la chance à ceux qui veulent réussir dans la vie. Il vient corriger une injustice à l’égard de ceux qui sont victimes de la société. Je pense que ce projet de loi a pour objectif de placer les jeunes au centre, au lieu qu’à la périphérie. Ce projet de loi va définitivement beyond politics », a déclaré la députée.


Arianne Navarre-Marie : « Féminiser les professions dans les filières techniques »

Arianne Navarre-Marie rappelle que le pays vient de connaître son premier National Certificate of Education (NCE). Des 14 044 candidats, 2 168 ont été admis dans les 12 académies, portant donc à 11 876 de Grade 9 qui ne sont pas éligibles pour une admission en académie.

« Je présume que ce sont ces élèves qui seront admis dans la filière technique. De plus, si on se base sur le chiffre de 2019, le taux de réussite au School Certificate a baissé de 71,5% à 70,9%. Est-ce qu’on a fait une étude sur le nombre d’étudiants potentiels et sur le nombre d’institutions techniques pouvant accueillir ces étudiants ? » a-t-elle demandé.

« Selon Statistics Mauritius de début 2020, le taux de chômage pour 2019 était estimé à 6,7%, soit 39 300 personnes. De ce nombre, 20% sont âgés de 16 à 24 ans. Le nombre de travailleurs étrangers a dépassé la barre des 45 000 », note-t-elle. En 2019, 8 024 étudiants (76,5% hommes et 23,5% femmes) étaient inscrits à des cours techniques et professionnels à plein-temps, à temps partiel et à des bourses d’apprentissage. « Ce qui démontre l’écart entre les deux sexes dans le domaine technologique. Il est donc important de féminiser les professions et les filières techniques », dit-elle.

La parlementaire du MMM insiste sur les mesures nécessaires pour éliminer les inégalités entre les genres et encourager un grand nombre de filles à entrer dans le domaine technique lorsque les ressources seront investies dans un institut, qui aura également la responsabilité de développer des programmes et des recherches dans les domaines de l’enseignement technique et technologique.


Teenah Jutton : « A ground breaking decision »

Pour la PPS Teenah Jutton, la création de l’Institut de l’éducation technique et de la technologie « est tout simplement a ground-breaking decision dans le domaine de l’éducation ». Elle considère que cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie du gouvernement en matière d’éducation. A ce propos, elle a évoqué la réforme de l’éducation initiée par le gouvernement et l’introduction de l’éducation tertiaire gratuite.

« Cet institut sera axé sur le développement des talents et mettra l’accent sur l’innovation, l’éducation et la connaissance ». Ce qui permettra de préparer les étudiants à une « competitive edge » dans la recherche d’emploi à l’avenir. Elle a par ailleurs souligné l’importance d’encourager les jeunes à s’intéresser à l’étude des technologies, « ce qui permettra à terme de combler le manque de compétences dans la filière technologique ».

La PPS souligne en outre « la dimension inclusive » de l’institut et a insisté sur la nécessité de l’élaboration d’un programme de formation conjointement avec les employeurs. « En fin de compte, l’institut donne aux étudiants un plus grand choix en matière de formations. »


Kushal Lobine : « Un pas dans la formation dans le digital »

Kushal Lobine a estimé que l’institut constitue « un pas majeur dans le domaine digital et technique ». Il a souligné l’importance de la formation vocationnelle et technique. « La pandémie de Covid 19 a permis de mettre en avant-plan l’importance de la formation technique afin de préparer la société vers la “new normal”. »

Il a aussi fait un plaidoyer pour les personnes vulnérables, à l’instar des handicapés, afin qu’elles puissent avoir accès à la formation technique. Et de souhaiter que texte de loi fasse provision spécifiquement pour cette catégorie de personnes.


Dorine Chukowry : « Mettre fin à inadéquation  formation/ travail »

La PPS Dorine Chukowry estime que la création de l’Institut pour la formation technique et la technologie « permettra de mettre un terme au “mismatch” entre la formation et l’emploi ». Elle a rendu hommage à son mari pour sa contribution dans la formation technique et a cité son frère, « qui, au lieu de faire des études en vue du HSC, avait choisi de suivre des études techniques à la Sir Kher Jagatsingh Technical School, et qui a réussi sa carrière dans le domaine technique ».


K. Nuckcheddy : « Mettre fin aux universités marron »

Pour le député K. Nuckcheddy, la création de l’institut « permettra au pays de se positionner comme un hub de l’éducation dans la région, car il intéressera non seulement les étudiants locaux, mais également les étudiants étrangers ». Il s’est par ailleurs dit convaincu que cet institut « mettra fin aux universités marron » dans le pays. Et d’insister sur l’importance de la formation technique et de la technologie pour l’employabilité des jeunes.


Sunil Bholah : « Un espoir pour les jeunes »

Le ministre Bholah a pour sa part estimé que le texte  de loi portant sur l’Institut de formation technique « constitue un espoir pour les jeunes, qui pourront se préparer en vue soit de trouver de l’emploi, soit pour devenir des entrepreneurs ». Il s’est dit convaincu que « cet institut permettra de former une main-d’œuvre de qualité pour notre industrie ».

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