POST-WAKASHIO | Enquête de la FPAOI et l’Apostolat de la mer — Un budget de Rs 258 M estimé pour la réhabilitation des zones touchées

La Mauritius Fishermen Cooperative Federation Ltd et la Fédération des pêcheurs artisans de l’océan Indien (FPAOI), en collaboration avec l’Apostolat de la mer, ont entrepris une enquête auprès des pêcheurs sur l’impact de la marée noire provoquée par le naufrage du MV Wakashio sur les activités de pêche dans le lagon de Mahébourg jusqu’à Trou-d’Eau-Douce. L’objectif : déterminer comment la marée noire a affecté la pêche dans cette zone, d’évaluer les besoins de pêcheurs et de recommander des mesures.

- Publicité -

Un questionnaire avait été préparé et validé par des experts. Les organisations de pêcheurs et associations ont ainsi été consultées individuellement et les questionnaires ont été remplis en leur présence. Au total, 12 sociétés coopératives de pêche et quatre associations ont été interrogées, ainsi que 855 pêcheurs actifs de la région. Selon cette étude, seules les sociétés coopératives disposent de comptes de production et les associations de pêcheurs fonctionnent sans but lucratif. Certains pêcheurs ne sont ni membre d’une société coopérative ni d’une association.

Cette enquête a aussi révélé que plusieurs coopératives sont endettées envers les banians, principalement pour le ravitaillement, tandis que d’autres pêcheurs ont emprunté de la Banque de développement pour faire l’acquisition de bateaux. L’étude a aussi permis de savoir qu’un an après le naufrage du MV Wakashio, beaucoup de pêcheurs ont été contraints au chômage forcé. Une baisse considérable de revenus ainsi qu’une hausse des dettes des ménages ont aussi été notées.

De même qu’une pénurie de poissons et de produits de la mer, avec pour résultat d’affecter la qualité de l’alimentation, ce qui a eu une certaine répercussion sur la santé. En outre, pendant cette période où les pêcheurs n’ont pas travaillé, des équipements de pêche ont été abîmés et les activités économiques de la région ont connu un ralentissement.

Comme mesures afin d’améliorer les conditions de vie des pêcheurs, la FPAOI et l’Apostolat de la mer préconisent une aide financière adéquate pour subvenir aux besoins de ces familles, un emploi alternatif avec un salaire raisonnable, la provision d’un service d’accompagnement et l’enregistrement des personnes pratiquant la pêche comme profession. Sont aussi préconisés une formation et un soutien financier pour pratiquer de nouvelles techniques de pêche et d’autres activités rentables, la révision des conditions de prêts contractés pour l’acquisition de bateaux et moteurs, ainsi que la mise à la disposition des associations ou coopératives de pêcheurs d’un fond pour l’achat de bateaux semi-industriels pour la pêche hauturière.

En ce qui concerne la réhabilitation de l’écosystème, la FPAOI et l’Apostolat de la mer préconisent d’entreprendre des études approfondies sur l’impact et la pêche côtière, et de prendre des actions appropriées pour y remédier. Ils suggèrent aussi le nettoyage des lagons, la création de nouveaux habitats pour les poissons, l’engagement des pêcheurs dans la surveillance de protection de l’écosystème, la réglementation des activités des pêcheurs amateurs, et d’étudier l’option de fermer le lagon pour le repeuplement de poissons avec le concours des pêcheurs. En outre, la surveillance du lagon et de la zone maritime devrait être réorganisée et la culture des coraux encouragée, avec la participation des pêcheurs.

Patrick Fortuno, secrétaire général de la FPAOI, note que le montant adéquat pour améliorer les conditions de vie des personnes affectées par la marée noire et la réhabilitation de l’écosystème marin, pour la période octobre 2020-septembre 2021, est de l’ordre Rs 258 millions. En outre, afin d’éviter toute duplication, la FPAOI sollicite une aide financière de Rs 84 450 000 pour compléter les efforts de réhabilitation des pêcheurs, avec un accent accru sur ceux qui ne sont pas enregistrés et qui ne bénéficient pas de l’aide des autorités.

Patrick Fortuno fait aussi remarquer qu’il n’y a pas eu d’activités dans le cadre du programme d’échange de pêcheurs en 2020, compte tenu de la pandémie de Covid-19. « La FPAOI a pour objectif de renforcer la capacité des pêcheurs à Maurice et à Rodrigues. Ce projet a été financé dans le cadre du programme Direct AID du haut-commissariat australien. Les activités comprennent la sensibilisation des pêcheurs aux différents défis auxquels sont confrontées la pêche à petite échelle, la fourniture des équipements nécessaires – tels des machines à glace et des réservoirs réfrigérés –, la formation des pêcheurs au développement de la chaîne de valeur, la transformation légère du poisson et la promotion des échanges et du partage de connaissances entre pêcheurs sur les meilleures pratiques de pêche et la gestion durable des ressources », explique-t-il.

Il rappelle en outre qu’à l’Initiative mondiale pour la transparence des pêches (IMTP), basée aux Seychelles, un contrat a été signé avec la FPAOI pour aider à la coordination de l’IMTP pour l’océan Indien à poursuivre ses objectifs d’obtenir un engagement du gouvernement mauricien pour mettre en œuvre l’initiative pour la transparence dans les pêches à Maurice.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -