Prem Golaup (directeur de Met Services) : « Avec le changement climatique, toutes les données peuvent changer »

L’hiver a été plus long que prévu et tire à sa fin ce mois-ci. Cet été, selon les prévisions de la station météorologique de Vacoas, ne sera pas si « torride » mais la température pourrait grimper jusqu’à 35 °C. À cause de la chaleur qui régnera et de la forte humidité, il faudra s’attendre à des phénomènes extrêmes où en une heure, une formation nuageuse pourra provoquer des averses et des Flash Floods inattendues.

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Vos prévisions pour l’hiver 2020 ont-elles été confirmées par les événements climatiques qui se sont déroulés ?

Nous avions prévu un début d’hiver sec. Par la suite, nous nous attendions à une pluviométrie normale ou légèrement supérieure aux mois de juin et juillet. Mais cela ne s’est pas produit. Nous avons eu un hiver sec. La raison de cet hiver sec est due au phénomène La Niña, qui s’est manifesté dès le mois d’août, provoquant un changement au niveau de la température de la mer.

Depuis quelques années, nous observons que nous sommes relativement épargnés par les cyclones. Comment expliquer cela ?

C’est vrai que nous avons été épargnés par les gros cyclones. Nous espérons que ce sera le cas cette saison. Mais ce qui est intéressant, c’est que durant la saison de La Niña, il est difficile de prévoir l’intensité d’un cyclone. En revanche, ce que nous savons, c’est que les cyclones qui se forment à l’est de Diego Garcia se déplacent généralement dans une direction de l’est-sud-ouest et sud-ouest. Ainsi, ils se rapprocheront près de Maurice et de Rodrigues. Le cyclone Hollanda, par exemple, s’était formé dans les environs de Diego Garcia. On peut prévoir où se tiendra la formation, mais difficile de prévoir son déplacement.

Du fait du changement climatique, peut-on se fier aux prévisions pour les six prochains mois ?

C’est difficile, car il y a beaucoup d’incertitudes. Même si toutes les prévisions saisonnières sont faites, des changements peuvent bouleverser ces données. Nous travaillons avec des données, mais avec le changement climatique, tout peut changer. Maurice a un climat maritime et plusieurs événements peuvent se produire, comme des phénomènes extrêmes. Et il est difficile de tout saisir. Ces choses sont possibles, mais il faut être prêt.

On s’attend à des pluies du fait de la dépression qui évoluera à Diego Garcia d’ici deux semaines. Dans l’éventualité où cela ne se produisait pas, devrions-nous nous préparer à des « phénomènes extrêmes » jusqu’à fin décembre ?
Les phénomènes extrêmes concernent aussi le nombre de jours sans pluie. Et ce phénomène est possible. N’oublions pas que lors de la saison 2017/2018, nous avions enregistré trois fois la quantité de pluies durant le mois de janvier, soit presque 90% des pluies d’été. Aussi, si nous avons de grosses pluies en janvier prochain, toutes nos prévisions changeraient alors d’un coup.

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