Présumé trésor à Rodrigues : Rose De Lima Edouard Ravina remet les pendules à l’heure

  • « Pena okenn saser trezor dan Lasanble rezional », dit-elle

« Dan Lasanble rezional nou pa enn bann saser dor, de rubi, ou de jade », déclare la commissaire des Arts et de la Culture, Rose De Lima Edouard Ravina. Elle répond à des allégations jugées « graves » sur le dossier du présumé trésor à St-François. Accompagnée du Private Parliamentary Secretary, Francisco François et des membres de la commission, Rose De Lima Edouard Ravina explique que ce dossier est traité avec « beaucoup de sérieux et de questionnements ». Elle se demande comment des photos, prises le 22 mars 2019, ne sont sujettes à des expertises que le 13 mai de cette année. « Sipoze aster ki ledekouvrer pou al fer analiz so bann foto pou kone kinn ena lor sa bann foto-la », dit-elle. Elle se demande pourquoi ce délai avant cette expertise.

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D’emblée, la commissaire déplore le fait que des membres, siégeant dans les rangs de la minorité au sein de l’Assemblée régionale de Rodrigues, sont intervenus pour en parler en donnant « des informations inadéquates, ternissant de ce fait l’image même de Rodrigues ». Elle explique : « Jusqu’ici, l’Assemblée régionale n’a pas eu l’occasion de donner ses points de vue sur la question. Aujourd’hui, en tant que commissaire de la Culture, je tiens à éclairer la population sur ce dossier. Me sirtou pou eklersi bann kestionnman ki ou kapav souleve ou bann zonn donb ki kapav inn kree letour sa lemision-la. »

Rose De Lima Edouard Ravina a retracé l’historique du dossier sur le trésor. Une affaire qui a vu le jour avec un l’affidavit juré en Cour suprême, le 15 mai 2019, par M. De Speville. Ce dernier affirme qu’autour du 20 août 2018, il marchait dans la nature en compagnie d’un certain M. Nemorin. Ils auraient alors aperçu des signes, des marques et des flèches qui allaient dans diverses directions. « Quand nous avons pris connaissance de l’affidavit, il était clair que, déjà, il n’était pas précis dans les dates. Cinq mois plus tard, M. De Speville serait retourné sur le même site, où il aurait observé des signes ou des symboles sur de grosses pierres. Il précise également qu’il avait scruté scrupuleusement ces signes sur ce site. Il aurait utilisé sa caméra pour prendre des photos de ces signes », poursuit-elle.

Et basé sur les photos qu’il aurait prises, il « des traces de ciseaux, des traces laissées par un individu ». Rose De Lima Edouard Ravina fait ressortir qu’au moment des faits, M. De Speville était seul sur le site, car celui-ci avait affirmé qu’au même moment M. Nemorin se trouvait en Afrique du Sud. « Nous constatons que trois mois plus tard, ce monsieur est allé de nouveau sur le site, mais pas seul. Il était accompagné de M. Nemorin. À partir du 20 août 2019 jusqu’au 20 mars 2020, ces deux personnes ont affirmé qu’elles ont trouvé un trésor, à partir des recherches sur les signes qu’ils auraient trouvés. Ils affirment qu’à partir de cette date, ils auraient étudié et observé scrupuleusement ce qui se passe sur le site », soutient la commissaire.

Rose De Lima Edouard Ravina persiste et signe. « Le 22 mars 2019, ces découvreurs avaient affirmé que zot ti pe fer enn letour, et que, par le pur des hasards, ils auraient trouvé certains items, certains objets, entre deux pierres naturelles, et où, il a dû utiliser son téléphone cellulaire pour prendre des photos de ce qu’il avait vu. Dan so afidavi, li dir ki li ti tousel, parski li dir : on or about the 22nd march 2019, wondering around et par le pur des hasards, I found the following items kot li sit bann zafer. Li dir kouma dir linn trouv enn band metalik. Li dir linn trouv enn lakord ki ti paret enn sistem ki ti servi pou ki fer kof desan dan enn trou. Li dir ankor ki linn trouv enn obze simerik ki ti relie avek enn kran de sev ek ki posibleman resanble lekor enn pwason », explique-t-elle.

Elle se dit toutefois « peinée » par les allégations faites à l’encontre de l’Assemblée régionale et à l’encontre de la force policière par rapport à la gestion de ce Restricted Area de St-François. Et de soutenir que les propos étaient « très graves et très offensants », précisant qu’aucun membre du Conseil exécutif n’a trouvé de trésor matériel à St-François. « Nous avons trouvé des pierres, des signes, des roches, qui représentent la richesse, l’héritage et le patrimoine de notre île Rodrigues. Nous avons sollicité l’aide du National Heritage Fund parce que nous n’avions pas de connaissance ou d’expertise dans ce sens. Moi, ce que je me demande, c’est comment il n’y a eu aucune complainte par rapport aux plaintes, et qu’après 11 mois, il n’y a eu aucune découverte par rapport à ce site, et que maintenant, ils viennent faire des allégations. Mo pa konpran kot sorti sa bann alegasion-la », dit-elle.

La commissaire ajoute que toute cette découverte est « une grande première pour Rodrigues ». Elle indique que c’est la première fois que l’île fait face à une affaire d’une telle envergure et qu’il a fallu chercher des expertises pour trouver un Modus Operandi. Et de soutenir que les autorités locales veulent promouvoir la culture locale et l’héritage rodriguais.

En conclusion, Rose De Lima Edouard Ravina ajoute que, d’après le professeur Abungo, archéologue, qui était présent à St-François, « le principal est de promouvoir l’archéologie ». Une fouille scientifique et structurée permettra une retombée historique pour Rodrigues. « L’approche doit être celle de construire l’histoire, de construire l’identité et l’âme rodriguaise. Nous travaillons sur un règlement qui émanera de la National Heritage Fund Act, et qui nous aidera à mieux gérer les demandes pour des excavations à l’avenir », dit-elle.

« Nou pa anvi ki demin nou bann zanfan trouv enn zil Rodrig kinn anbalao ek ranpli ek trou kot dimoun dormi leve pans zis trezor. Nous ne devons pas oublier notre âme au profit de l’argent, car nous sommes des promoteurs de la culture rodriguaise », dit Rose De Lima Edouard Ravina, soulignant que « chacun a le droit de faire un affidavit, mais que l’Assemblée régionale se réserve également le droit de faire un contre-affidavit si le besoin se fait sentir ».

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