(Profession légale) Cotisation annuelle à la MBA : Le Master and Registrar sévit

– Les avocats ont jusqu’à ce vendredi pour régler leur “membership fee”. Au cas contraire, ils ne seront plus considérés comme des “practicing barristers”

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– Les jeunes admis au barreau qui se sont retrouvés en difficulté financière durant le confinement craignent pour leur carrière

La Mauritius Bar Association (MBA) compte plus d’un millier d’avocats. Parmi, ils sont nombreux à ne pas payer la cotisation obligatoire. Dans le passé, des hommes de loi ont dû se présenter devant des comités disciplinaires pour n’avoir pas respecté cet engagement. Or, le Master and Registrar de la Cour suprême impose un délai pour le paiement de cette cotisation. Au cas contraire, les noms des avocats concernés ne figureront plus sur le Roll of Practitioners.

La profession légale est exercée en toute indépendance et est régie et contrôlée par la Law Practitioners’ Act et la Mauritius Bar Association (MBA) Act. Le Rule 5 de la Mauritius Bar Association Rules, 1957 prévoit que les avocats figurant sur l’Ordre des avocats doivent payer leur cotisation. Une somme annuelle de Rs 7000 pour les Queen’s Counsels and Senior Counsels; Rs 4000 pour les Seniors (plus de 10 ans de profession) ; Rs 3000 pour les avocats ayant de 6 à 10 ans de métier et Rs 2000 pour les moins de 5 ans en tant que membres de la MBA. De plus, chaque année, tous les avocats doivent cotiser à l’Institute for Judicial and Legal Studies pour participer au programme de Continuing Professional Development (CDP) pendant une durée de 12 heures par an.

Cependant, ils sont nombreux à faire fi de ce règlement et à fuir leurs obligations. Nombreux d’entre eux ont dû retard et ne paient pas. Or cette année, le Master and Registar donne un dernier délai aux avocats pour régler leur “membership fee”. Ils ont jusqu’à ce vendredi pour le faire. Au cas contraire, leurs noms ne figureraient plus sur le Roll of Practitioners. Pour pouvoir exercer, un avocat doit être inscrit sur le Roll of Law Practitioners et être membre de la MBA.

Cette mesure a provoqué un sentiment mi-figue mi-raisin dans la communauté des légistes qui estiment qu’il ne devrait pas y avoir une sorte de « punition » pour ceux accusant du retard. Outre ceux qui ne paient par leur simple “convenience”, nombreux sont les jeunes avocats qui, actuellement dans une période de difficulté financière, estiment que la MBA aurait dû être plus flexible en considérant cette affaire sur un « case-to-case basis ».

Avec le deuxième confinement, les jeunes avocats ayant récemment prêté serment ou ceux qui n’en sont encore qu’au début de leur carrière font face à un ralentissement de leurs activités et se retrouvent fragilisés. Plusieurs d’entre eux sont dans l’incertitude et l’avenir s’annonce sombre. Certains qui travaillent pour leur propre compte doivent payer le loyer et des factures. Les jeunes avocats employés dans un cabinet ont bénéficié du Wage Assistance Scheme. La plupart sont employés ou travaillent comme consultants dans des cabinets et reçoivent un salaire fixe. Ceux qui agissent comme consultants sont rémunérés en fonction du nombre de clients qu’ils amènent à la Chamber. De même, ils reçoivent une commission sur les dossiers sur lesquels ils travaillent.

Avec la situation actuelle, beaucoup d’entre eux risquent de perdre leur poste. Or, l’on estime que le judiciaire devrait prendre en considération le cas de ces jeunes avocats. Ces derniers qui luttent déjà pour voir la lumière au bout du tunnel craignent pour leur carrière.

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