Protocole sanitaire – Le rattrapage perturbé par des cas positifs et l’auto-isolement

La première semaine de reprise des classes avec le nouveau calendrier n’a pas été de tout repos. Même s’il y a davantage de jours de classe, ce qui permet de faire le rattrapage, les cas positifs au Covid-19 enregistrés chaque jour perturbent le travail. Un collège de Port-Louis a même dû fermer la semaine dernière, car une douzaine d’enseignants avaient été contaminés.

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Le nouveau Staggered Time-Table  élaboré par le ministère de l’Éducation fait état que  les étudiants ont trois ou quatre jours d’école par semaine, dépendant s’ils doivent subir un examen national ou international pour la présente année scolaire ou pas. Les chefs d’établissement se disent confiants de pouvoir effectuer le rattrapage avec l’actuel Time-Table , même s’ils auraient souhaité un cinquième jour de travail, même en ligne.

En revanche, le nombre de cas positifs enregistrés dans les établissements scolaires chaque semaine et le nombre d’étudiants contraints à s’auto-isoler se présentent comme des obstacles incontournables et insurmontables. Diksha, étudiante en Grade 13, a dû rester à la maison pendant 21 jours en l’espace d’un mois. Elle témoigne de tout le chamboulement que cela a provoqué dans son plan de travail.

« La première fois, j’ai été en auto-isolement pendant 14 jours, car mon enseignante de GP avait été testée positive. Je suis retournée à l’école à la troisième semaine. Pendant le week-end, j’ai reçu un courriel de l’école m’informant que je devais rester encore sept jours en isolement, car une fille de ma classe était positive », témoigne-t-elle.

Elle ajoute que ses parents étant des employés du secteur du tourisme avec des salaires réduits pendant la fermeture des frontières, elle a dû réduire les leçons particulières, faute de moyens. « Pour certaines matières, je comptais vraiment sur l’école, et ce n’est pas évident de se retrouver comme cela, pendant trois semaines en isolement. Bien sûr, il y a eu les cours en ligne, mais ce n’est pas pareil. Et puis, il y a des matières où il faut des classes pratiques. Par exemple, je suis inscrite aux examens pour les Food Studies et je n’ai pas eu de pratique du tout pendant trois semaines », poursuit-elle.

La situation est encore plus compliquée quand ce sont les enseignants qui sont infectés. Si ceux qui ne sont pas malades peuvent poursuivre les cours en ligne, d’autres ne sont pas en mesure de le faire. La semaine dernière, un fait inquiétant s’est produit dans un collège d’État à Port-Louis. Une douzaine d’enseignants avaient été testés positifs. Le collège a même dû fermer pendant un jour pour permettre la désinfection. Les cours ont repris par la suite avec des Supply Teachers .

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les chefs d’établissement ont fort à faire pour gérer toutes ces situations. Une maîtresse d’école témoigne : « avec le Covid-19, nous travaillons sur une base de 24/7. Nous ne savons pas à quel moment nous pouvons recevoir un appel pour nous informer d’un cas positif à l’école. Il faut alors enclencher tout le protocole, pour informer les parents et les enseignants. En même temps, le travail est perturbé, car avec les plus jeunes nous ne pouvons avoir recours à des cours en ligne. S’il s’agit d’un enseignant infecté, c’est encore plus compliqué. Il faut chercher un remplaçant. »

Le problème qui se pose également, c’est que beaucoup d’étudiants en auto-isolement se retrouvent face à des difficultés lorsqu’ils doivent faire leur Exit Test  après la période d’auto-isolement (voir encadré). Dans plusieurs cas, un manque de communication entre le ministère de la Santé et les hôpitaux ou entre les ministères de l’Éducation et de la Santé a été noté. Et ce sont les étudiants ou leurs parents qui doivent malheureusement en faire les frais.

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Une étudiante malmenée pour un test PCR

C’est une désagréable expérience qu’a vécue une étudiante qui était en auto-isolement samedi dernier. Elle avait été priée de rester à la maison pendant 14 jours – en dépit du fait d’avoir fait sa première dose de Pfizer – après qu’une de ses amies ait été testée positive au Covid-19.

Un courriel de l’école, comprenant les directives de l’équipe de Contact Tracing du ministère de la Santé, a été envoyé à ses parents, et selon lequel elle devait faire un test PCR au centre de santé de sa localité samedi dernier, 23 octobre. Comme elle avait des leçons particulières samedi matin et qu’elle avait déjà raté deux sessions, étant en auto-isolement, elle s’est rendue tôt au centre de santé. Toutefois, sur place, elle a été informée qu’il fallait attendre jusqu’à 9h pour pouvoir faire un test PCR.

Pour éviter qu’elle ne rate ses leçons une troisième semaine, ses parents ont cru bon de l’emmener à l’hôpital de Rose-Belle, où on commençait les tests à partir de 8h30. Selon le témoignage de l’étudiante : « sur place, j’ai parlé à une infirmière qui, après avoir vérifié le courriel que j’avais reçu de l’équipe de Contact Tracing du ministère de la Santé, m’a demandé de patienter dans la queue. Il y avait une dizaine de personnes qui attendaient déjà. »

Quelques minutes plus tard, un homme en combinaison est venu pour s’enquérir auprès des personnes de la raison de leur visite. Lorsque l’étudiante a dit qu’elle venait pour un Exit Test après sa période d’isolement, l’homme s’est emporté. « Monn dir minister nou pa kapav okip sa bann zafer lekol-la. Isi, nou okip dimounn malad », a-t-il dit à l’étudiante. Lorsque celle-ci a voulu lui montrer le courriel qu’elle avait reçu de la Contact Tracing Team, il n’a rien voulu savoir. « Pa mo problem sa. Kan dir zot met mask dan lekol zot pa mete. Pa mo problem sa », a-t-il poursuivi, avant de demander à l’étudiante de quitter les lieux.

Complètement bouleversée par une telle attitude, l’étudiante n’a eu d’autres choix que de se rendre à ses leçons particulières sans avoir effectué de test PCR. Par la suite, ses parents l’ont emmenée au centre de santé de sa localité où le ton était complètement différent. « Le personnel sur place était très gentil. Même si mon nom ne figurait pas sur la liste envoyée par le ministère, ils ont accepté de faire le test. Toutefois, ils m’ont demandé de revenir le lendemain, car on avait déjà dépassé midi et on avait arrêté les tests. »

L’étudiante est donc repartie le lendemain et tout le monde était très gentil une nouvelle fois. « Heureusement que mon test était négatif. On m’a même fait voir le médecin par la suite, pour avoir un papier à présenter à l’école. » Ses parents ne comptent toutefois pas rester les bras croisés sur cette affaire et vont porter plainte pour le comportement abusif de l’infirmier de l’hôpital de Rose-Belle.

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