Rapport Britam Holdings Ltd : L’Alliance de l’Espoir invoque l’agenda politique et défend Bhadain

Celui-ci annonce des actions légales et demande un retour d’ascenseur aux Mauriciens

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Roshi Bhadain peut compter sur le soutien sans faille des dirigeants de l’Alliance de l’Espoir. Paul Bérenger (MMM), Xavier-Luc Duval (PMSD) et Nando Bodha (Rassemblement Mauricien), qui l’ont défendu becs et ongles, ont tous axé leur intervention sur le rapport de la commission sur la vente des actions de Britam Holdings Ltd au Kenya, lors de la conférence de presse hebdomadaire, hier matin.

Ciblé dans le rapport de la commission d’enquête menée par l’ancien juge Domah, Roshi Bhadain a confirmé son intention d’avoir recours à la justice par voie de révision judiciaire et comptera sur le soutien d’une équipe d’avocats et de ses camarades Avengers, voire Me Yousouf Mohamed pour contester l’objectif du document qui est, a-t-il affirmé, de “zet labou” sur sa crédibilité. Pointant du doigt Sattar Hajee Abdoula, un des assesseurs de la commission d’enquête, l’ancien ministre de la Bonne Gouvernance devait dire: “Enn boug ki ti administrater BAI ek ki ti pe handle siez Britam kouma so administrater, li pe dimann Rs 26.2 milion gouvernma, kontribiab morisien, pou 18 zour travay! Sattar Hajee Abdoula, qui est en train de vendre les avions d’Air Mauritius, préside la SBM Holdings… Nous savons ce qui ce passe à la SBM et du pillage en cours. Osi pandan ki komision danket ti pe sieze, M. Lutchmeeparsad (ndlr: alors secrétaire permanent aux Finances) ki lor board MPFL ti nom Sattar Hajee Abdoula kom aseser ki pe poz li kestion koma transaction advisor pou la vant NIC… Be tou sa pou fini devan lakour siprem.”

Roshi Bhadain a rappelé que le président de la commission d’enquête, l’ancien juge de la Cour suprême, Bhushan Domah était aussi un détenteur du super cashback gold du défunt BAI. “Pendant qu’il présidait la commission d’enquête, li ti pe met lake pou tir so kas laba! Il était aussi le président du FRC (ndlr: Financial Reporting Council), lequel a cité la BAI et ses auditeurs dans un rapport qu’il avait déposé à mon bureau quand j’étais ministre. Tout cela sera présenté à la Cour suprême”, a lancé le leader du Reform Party. Roshi Bhadain a prévenu qu’il aura recours à tous les moyens légaux pour prouver que le rapport Britam est biaisé. Et de lancer un message à la population: “J’aurais besoin de vous pour un seul jour. Ce jour-là, je vous ferai un appel. Sa zour-la nou pou fer sa gouvernman-la ale.” En évoquant les scandales: dont l’affaire Kistnen, Angus Road… où il a aidé, a-t-il dit, la population à voir clair, il lui a demandé: “Après tout ce que j’ai fait pour vous, mo expect ki ou aster ou rekonesan.”

« Enn zafer ki pa tini dibout!”
Par ailleurs, Roshi Bhadain a laissé comprendre la portée politique de la publication du rapport sur Britam Holdings Ltd. Le document était prêt en 2019. “Le rapport fait mention de cela. Akoz ti ena eleksion pann tir rapor”, a-t-il expliqué. Selon lui, en demandant l’institution d’une enquête, Pravind Jugnauth avait un agenda clair: le nuire. “Mais 4 ans après, je les remercie, car personne n’a pu démontrer que Roshi Bhadain est un corrompu qui prend des commissions… Qu’ils continuent à enquêter, mo pena okenn problem ar sa!”, a lancé l’intervenant. Lequel s’est aussi demandé: “Mwa mo’nn gagn let avec Domah an 2020 pou donn bann explikasion! Comment se fait-il que les Kenyans eux ont la lettre le 30 juin 2021, soit après la rédaction du rapport? Je laisse le soin à la population de faire sa propre conclusion.”

Roshi Bhadain s’est appesanti sur le paragraphe 515 du rapport pour rappeler que le secrétaire financier Dev Manraj avait lui-même, dans sa déposition, dit: “Unfortunately, the Kenyan authorities were not agreeable to selling the shares to a South African firm.” Et ce, a-t-il dit, parce que “le terms and reference de la commission d’enquête était de voir pourquoi l’offre conditionnelle de Rs 4,3 MD des Sud-Africains de MMI n’avait pas été acceptée et que les actions ont été vendues à Rs 2,4 MD aux Kenyans.” Un autre point clé du rapport pour Roshi Bhadain est “lorsque le secrétaire financier est venu lui-même dire devant la commission de l’ex-juge Domah et de Sattar Hajee Abdoula que les autorités kenyanes sont tombées d’accord avec le Ministry of Finance and Economic Development pour acheter les actions de Britam. Et que: according to him there was no documentary evidence (des Kenyans) in support of the agreement of Rs 4,3 billion.” Ce qui choque ici, a-t-il déclaré, est que la commission a occulté l’absence du document sur l’offre de Rs 4,3 MD pour écrire un rapport volumineux “pou zet labou.” “Tou sa zistwar ki pe rakont ou ki Rs 4.3 MD tir Rs 2.4 MD fer Rs 1.9 MD, kot sa inn pase, se enn zafer ki pa tini dibout!”, a fait ressortir Roshi Bhadain.

XLD: « Une transaction correcte »
De son côté, Xavier-Luc Duval a été catégorique: le rapport sur la vente des actions de Britam Holdings est “rempli de contradictions.” « La preuve qu’il n’y a eu aucune transaction louche est le prix de vente de chaque action à Mr Munga à 16 shillings, alors qu’à l’époque le prix en bourse kenyane était à 11 shillings. La transaction était above all correcte. Après la vente, elle a été adjugée à 15.85 shillings, soit moins que les 16 shillings obtenus par action par le gouvernement mauricien. Le cours des prix des actions de Britam aujourd’hui est de 8 shillings. Si le gouvernement avait attendu comme suggéré dans le rapport, il n’aurait obtenu que 8 shillings par action. Pour moi, c’est clair que si ce point avait été retenu par la commission d’enquête, elle aurait vu que le gouvernement avait eu raison de vendre les actions rapidement. De plus, quelques semaines après la vente des actions, Rs 4.1 MD ont été payées à des détenteurs du supercash back gold », a expliqué Xavier-Luc Duval.

Commentant “la soi disant commission d’enquête” sur Britam, Paul Bérenger a, lui, clarifié un point à propos de Roshi Bhadain. “ Mo pa la pou zistifie, defann tou se ki Roshi Bhadain inn dir ou fer kan li ti dan gouvernman. Sa enn lot zafer sa. Mais sur l’affaire Britam, nous sommes totalement solidaires avec lui. D’ailleurs, nous avions dit dès le début que c’était “enn fos komision danket” et que nous ne faisions pas confiance au président et encore moins à son assesseur… nou konne so rol ki ete, al zwenn Dawood Rawat dan Paris.” Le rapport de la commission d’enquête, a déclaré Paul Bérenger, est “rempli d’insinuations et de spéculations.” Il a poursuivi en disant que “le but de cet exercice politique est de faire croire qu’il y avait une offre de Rs 4,3 MD au Kenya pour les actions de Britam, mais qu’elles ont été bazardées pour Rs 2.4 MD, tout en semant le trouble dans l’esprit de la population sur la disparition de Rs 1.9 MD.”

Travail bâclé
Paul Bérenger a circulé une lettre datée du 11 décembre 2015 du secrétaire d’alors du Cabinet du gouvernement kenyan au Financial Secretary mauricien (Dev Manraj) dans laquelle il remercie Maurice d’avoir laissé tomber l’offre sud-africaine. Ce dernier s’est questionné quant à la véracité de l’offre de Rs 4.3 MD. Le leader du MMM s’est appuyé sur les paragraphes des pages 103 et 105 du rapport pour démontrer la motivation politique du document. D’ailleurs, il a qualifié celui-ci d’ “outil politique” et parlé du “toupet” de Pravind Jugnauth, qui a annoncé, mardi dernier, son intention de déposer ce rapport à la police en vue d’une enquête.

Quant à Nando Bodha, il a appuyé la thèse de “motivation politique” derrière la publication du rapport, lequel découle “d’un travail bâclé.” “Il est clair que le président de la commission avait un calendrier politique en tête”, a conclu le nouveau leader du Rassemblement Mauricien en citant les grandes lignes de la page 7 du document où il est stipulé que la publication du rapport était prévue pour novembre 2019. Il revenait au Président de la République et non à l’ancien juge Domah de soumettre le rapport au Premier ministre, a-t-il rappelé. Il a aussi relevé l’absence de “statements” dans le rapport des protagonistes concernés par le prix de vente des actions. “Il est évident que la partie kenyane n’a pas été entendue.” Nando Bodha a rappelé que le Insurance Amendment Bill d’avril 2015, avec pour objectif le remboursement des détenteurs de supercash back gold, est bel et bien passé par le conseil des ministres.

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