Recherches scientifiques : les filles devancent les garçons

Le nombre de filles qui choisissent la filière STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics) régresse graduellement à Maurice. Tel est le cas non seulement à Maurice mais aussi dans plusieurs pays du monde. Si des mesures sont appliquées à l’étranger pour encourager les filles dans ce domaine, qui représente de grandes opportunités d’avenir, la capacité des Mauriciennes dans les sciences, les technologies, l’ingénierie ou les mathématiques mérite d’être abordée. La National Competition of PhD Presentation et le Famelab 2019 ont prouvé à quel point les filles peuvent « mieux faire » que les garçons dans le domaine de la recherche. Pour ces deux concours, les filles ont été à l’honneur. L’une d’elles partira bientôt au Royaume-Uni pour participer au Cheltenham Science Festival.

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La journée de samedi a été riche en émotions pour Iteesha Chummun et Diksha Juggurnath, qui sont respectivement la gagnante et la première finaliste de la National Competition on PhD Presentation organisée pour la première fois par la Tertiary Education Commission. Cet événement, tenu à l’auditorium de l’université de Maurice, a prouvé que les filles ont la capacité de réussir dans la filière scientifique.

Sur dix participants de ce concours, Iteesha Chummun et Diksha Juggurnath ont pu convaincre le jury de la pertinence de leur recherche. Pendant cinq minutes et devant un public très attentif, Iteesha Chummun, étudiante en dernière année de doctorat à l’UoM et qui fait ses recherches au Centre for Biomedical and Biomaterials Research (CBBR), a expliqué sa recherche ayant pour titre « Engineering 2D and 3D Polysucrose-Based Scaffolds and their Biological Testing for TE Applications ».

Remportant un trophée et une somme de Rs 30 000, elle a expliqué que son projet est basé sur la production de “scaffolds” pour des cellules-souches. « On peut faire pousser dessus pour aider à régénérer des tissus comme la peau. On peut l’utiliser pour les plaies diabétiques. Je travaille particulièrement sur le poly sucre. J’utilise ce matériau pour pouvoir régénérer la peau », avance la jeune fille.

Iteesha Chummun ne cache pas son amour pour la science qu’elle a choisie comme matière lorsqu’elle était au secondaire jusqu’à son doctorat. Elle était également allée au Royaume-Uni pour étudier davantage sur le biomatériau, une étude multidisciplinaire, qui allie la biologie, la chimie et la physique. Consciente que les filles s’aventurent de moins en moins dans la filière scientifique, Iteesha Chummun soutient que ce stéréotype est toujours présent. « Il faut faire face à de nombreux défis si on veut avancer dans la science. Il faut toujours avoir une vision », dit-elle. Encourageant les filles à choisir la filière scientifique, elle avance que le CBBR et le Rajiv Gandhi Science Centre communiquent « souvent » avec les élèves qui étudient la science pour qu’ils continuent sur cette même lancée.

Cette compétition, qui examine différents aspects du participant dans sa présentation, a été d’un niveau élevé car deux Masterclass étaient organisées par le British Council, et ce grâce au concours d’un formateur britannique. « Communiquer la science en des termes bien simples, c’est très difficile mais c’est important de partager avec le public pour qu’il puisse savoir ce qu’on fait », dit-elle. Iteesha Chummun, qui termine bientôt sa thèse, est « ravie d’avoir une “mentor” qui me pousse pour que ma recherche se concrétise ».

Lors de ce concours, la deuxième gagnante avait présenté un projet sur l’énergie renouvelable, dont le titre est “Harnessing unsteady phase-change heat transfer during the condensation in high performance concentrated solar systems”. Quant à Piteesha Ramlagan, étudiante en dernière année de doctorat, elle avait présenté son projet ayant pour titre “Is pomegranate mesocarp a novel optent therapeutic against diabetes ?”. La présentation de sa recherche, axée sur l’utilisation du mésocarpe de la grenade pour lutter contre le diabète, lui a valu le prix de “distinguished presenter”.

Par ailleurs, cette première édition sera aussi la dernière de la TEC. Celle-ci changera bientôt de nom pour devenir la Higher Education Commission. Cette finale avait réuni dix participants après deux jours de préliminaires sur un total de 39 inscrits au départ. Le challenge du prochain concours sera de présenter une thèse en trois minutes dans un langage très simple.

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