Régions basses : Jamais faire des courses n’a été aussi stressant !

En tout cas, c’était tout sauf faire du shopping. C’est du moins l’impression qui se dégage lors de cette tournée des abords des supermarchés des basses Plaines-Wilhems à l’instar de Winner’s à Coromandel, de Super U de Belle-Rose et à Beau-Bassin ou encore Tangs Way et Intermart. Dans les files d’attente, l’on pouvait palper le stress contre le risque d’une éventuelle contamination au COVID-19 dans l’attente de son tour d’accès aux étagères, tantôt sous un soleil de plomb tantôt sous la pluie.

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A 9h, une file d’attente s’étire devant l’entrée de l’enseigne de Winner’s à Coromandel, juste devant le vaste chantier des travaux du projet de la nouvelle route Coromandel-Sorèze (A1-M1). L’accès est autorisé par groupe de 30. Deux policiers gèrent la situation et rappellent à l’ordre une dizaine de clients agglutinés malgré les recommandations imposant une distanciation sociale d’un mètre entre chaque individu.

Du côté de Tangs Way, un rendez-vous immanquable du centre de Beau-Bassin, le Social Distancing est respecté même si dans un premier temps, un cafouillage a pu être noté. En fin de matinée, des éléments de la Special Mobile Force sont venus prêter main-forte aux éléments de la force régulière pour éviter tout débordement.

« A l’intérieur du commerce, les rayons consacrés aux pâtes, au riz, aux légumes et à la viande ont la cote », indique un sexagénaire, tout heureux de regagner sa voiture pour rentrer chez lui après deux longues heures d’attente.

La situation est beaucoup plus tendue à Intermart de Chebel, où des clients pestent contre les faveurs accordées par la police à une femme enceinte qui s’est retrouvée en un claquement de doigt, devançant une centaine de personnes qui attendent depuis deux heures dans la queue. « Zafer-la serye la. Dan bis nou ti pou donn li plas, me la mo panse li bizin donn sa rol-la so mari ou enn lot dimounn. Li pa bon pou so ti baba », commente un client.

Au Super U de Belle-Rose, c’est dans l’ordre et la discipline que les clients y pénètrent. Des clients respectant la distance minimale d’un mètre ironisent sur quelques personnes qui n’en font pas de même : « Ce sont des Cocovid ! », faisant bien sûr allusion au COVID-19.

Le manque de place dans l’aire de stationnement trop exigu n’enchante guère les automobilistes qui ont l’habitude de venir s’approvisionner à cet endroit. La pluie qui a fait son apparition vers 13h n’a pas entamé la détermination des clients déterminés à compléter leurs courses sinon ils devront y retourner d’urgence que lundi prochain…

Rush jusqu’à 17h20 au Winners de Camp Le Vieux.    

Il était 8 heures du matin, ce jeudi 2 avril, lorsqu’une foule conséquente se presse devant les portes closes du  supermarché Winners de Camp- Le-Vieux à Rose-Hill qui n’ouvriront pourtant qu’à 9h.

« La réouverture de l’enseigne a été accueillie par de larges sourires des premiers arrivants dont certains faisaient queue depuis 7h,  » confie un vigile qui, à l’instar de ses collègues, appréhendait ce premier rush.  C’est avec la satisfaction du devoir accompli qu’on l’a retrouvé à la fermeture à 17h20 et non pas 17h comme c‘était initialement prévu dans la mesure où, à 17h, il restait encore une cinquantaine de clients qui s’impatientaient sous une pluie battante à l’extérieur.

Le visage fermé par la fatigue et compte tenu du fait d’avoir attendu son tour depuis le matin, une sexagénaire se demande alors :  » Ki pou arive la pou nou ? »  Son regard se concentre sur deux policiers qui s’approchent d’elle.

 » La direction prolonge l’ouverture jusqu’à 17h20 sauf que chacun n’aura droit qu’à un panier, » indique un des deux policiers. Hormis quelques protestations, les clients sans doute exaspérés par cette longue attente, sous le soleil, dans un premier temps, et ensuite sous la pluie, se sont contentés d’un panier bien garni tout en espérant de se racheter la prochaine fois.

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