Répondant aux déclarations du PM au Parlement — Giraud : « Le MSM a aussi été financé…

… comme le MMM et les autres partis politiques par la compagnie que je dirigeais »

Sollicité par Week-End pour une réaction après les attaques du Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth à son encontre lors de son discours sur le projet de loi concernant l’étatisation des courses, le président du Mauritius Turf Club (MTC), Jean-Michel Giraud, a voulu mettre les événements qui lui sont reprochés dans leur contexte. Tout d’abord, le président du MTC a confirmé que la compagnie qu’il dirigeait avait effectivement financé pratiquement tous les partis politiques, y compris le MSM, qui était alors dirigé par feu sir Anerood Jugnauth. Il a aussi donné des explications sur sa présence à une réunion du MMM en 2019, avant de terminer sur les réunions sécrètes qui ont eu lieu entre le Prime Minister’s Office et l’ancienne administration du Mauritius Turf Club à l’insu des autres instances du club et surtout des membres qui sont les premiers concernés.

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Jean-Michel Giraud, suite aux déclarations faite par le Premier ministre Pravind Kumar Jugnauth, on connaît maintenant les raisons du refus en ce qui concerne votre Personal Management Licence (PML) ?

— Ah bon, pouvez-vous être plus précis ?

Il a déclaré que vous étiez monté sur l’estrade du Mouvement Militant Mauricien (MMM) lors de la campagne électorale de 2019 et que vous y aviez pris la parole ?

— Oui, et alors ? En quoi cela peut-il me disqualifier pour avoir ma PML ?

Il se peut que vous soyez considéré comme une PEP (Politically Exposed Person) ?

— Je maintiens que je ne suis pas une PEP et, même si je l’avais été, cela ne me disqualifie en rien. Je crois savoir que d’autres personnes considérées elles comme des PEP ont obtenu leur PML.

Soit, M. Giraud. Pouvez-vous être plus précis sur votre présence sur cette estrade ?

— C’était une invitation pour partager une expérience professionnelle pour mettre en valeur ceux et celles qui étaient mes employés et leurs enfants alors que j’étais le chef d’entreprise d’une compagnie. On avait mis en place un système qui faisait que les employés et leurs enfants profitaient aussi des profits que réalisait la compagnie.

l Toujours au Parlement, il a aussi été question que votre compagnie avait financé le MMM et que le but de l’étatisation des courses a été fait pour couper le cordon qui alimentait en sérum ce parti politique…

— Vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup de compagnies du secteur privé sont sollicitées pour des donations par les leaders politiques à la veille d’une élection et la compagnie que je dirigeais y participait aussi. D’ailleurs, les comptes officiels de ces compagnies en font état. Il s’agit d’un argent propre qui est déclaré et publié officiellement comme le stipule la loi. Pour répondre à votre question, la compagnie que je dirigeais à l’époque a pratiquement financé tous les partis politiques majeurs de notre pays. Le MSM aussi en fait partie comme le MMM. Si tous les financements politiques étaient aussi transparents, l’environnement démocratique du pays aurait été plus sain. Je dois ajouter que je ne fais plus partie du board d’administration de la compagnie depuis 2014.

Le Premier ministre a fait allusion à un War Chest. Peut-on en savoir plus à ce sujet ?

— Il faut lui poser la question. En fait, j’avais également d’excellentes relations avec feu sir Anerood Jug-nauth alors qu’il était le leader du parti. Il a été d’une grande aide pour la mise en place du centre national de tennis de Petit Camp et c’est lui qui avait procédé à l’inauguration peu avant les Jeux des îles en 2005 en compagnie du ministre de la Jeunesse et des Sports Ravi Yerrigadoo. Toujours de par mes relations avec SAJ, le problème du sable corallien avait été réglé en 2001. J’avais personnellement proposé à sir Anerood à son bureau, qu’on arrête de dépouiller nos lagons de son sable corallien et il m’avait écouté. Et pour pousser le bouchon un peu plus loin, c’est moi qui avais proposé à Lady Sarojni Jugnauth de remettre la coupe du Maiden en 2006. D’autre part, si cela peut rassurer certains, aucun parti politique n’est financé par le Mauritius Turf Club ou le Mauritius Turf Club Sports And Leisure Ltd.

Venons-en au rapport Parry. Le Premier ministre est d’avis que ce rapport fait mention que le MTC avait failli dans sa tâche et qu’il fallait remédier à la situation…

— Parlons tout d’abord du rapport intérimaire. Où se trouve-t-il et comment se fait-il qu’il ait disparu ? Pour votre information, cette fameuse commission d’enquête dont l’actuel Premier ministre n’arrête pas de faire les éloges a été mise sur pied par l’ancien Premier ministre Navinchandra Ramgoolam suite à une conversation que j’avais eue avec lui en 2014.

Le Premier ministre est venu dire que vous aviez fait des déclarations à l’encontre de la Gambling Regulatory Authority (GRA) ?

— Pas à ma connaissance. J’ai seulement demandé à rencontrer le Premier ministre et demandé à la GRA qu’on travaille ensemble pour combattre les paris clandestins. J’ai aussi dit que j’avais soumis tous les documents requis pour avoir ma PML. Qu’est ce que j’ai dit de mal ? J’ai cette impression que le Premier ministre a été mal conseillé ou mal renseigné !

Revenons à plus près de nous. Il a été dit que c’est vous qui aviez mis un terme à des négociations qui avaient commencé au Prime Minister’s Office (PMO). Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

— Ces négociations ont commencé fin 2020 et moi, je n’ai pris mes fonctions qu’en mars 2021, le 5 mars plus précisément. Or, ces négociations avaient déjà été interrompues à la mi-février par l’ancien comité, presque un mois avant. Vous devez savoir qu’en tant que nouvel administrateur du MTC, je ne sais toujours pas de ce qui a été discuté avec la GRA au Prime Minister’s Office. Il avait été demandé aux deux représentants du MTC de signer un Non Disclosure Agreement (NDA). L’ancien CEO du MTC avait également participé à cette réunion. Aucun détail de ces réunions n’a été partagé ou évoqué au sein du board d’administration du MTC. Maintenant, posez-vous la question. Pourquoi tant de discrétion et de secrets là où la transparence aurait dû prévaloir ?

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