Réseaux sociaux et politique : Plus de démocratie participative ?

L’avènement des réseaux sociaux en politique a entraîné nombre de changements dans le paysage politique. Là où les politiciens pouvaient autrefois se laisser aller à de longs monologues lors des meetings et autres congrès sans crainte de se faire questionner, les réseaux sociaux les contraignent aujourd’hui à davantage “d’accountability”. Les citoyens-électeurs ne se font pas prier pour pointer du doigt, ici leur absence, là leurs promesses non tenues. Le PTr quant à lui invite la population à émettre des propositions sur Facebook en amont de son manifeste électoral. Opinions, réactions, suggestions sur la toile. Cela signifie-t-il plus de démocratie participative ? Ces idées du public sont-elles vraiment prises en considération ou cette présence sur le Net est-elle davantage un moyen pour les partis de faire leur propre publicité ? Kwang Poon, spécialiste en TIC et un des premiers blogueurs mauriciens sur la toile, estime que les réseaux sociaux « sont des outils extrêmement puissants pour orienter le débat politique et façonner l’opinion publique ». Il est aussi d’avis qu’ils ont contribué un tant soit peu à l’émergence d’une démocratie participative. Par contre, ajoute-t-il, « ils ne peuvent remplacer une présence et les actions sur le terrain ». Pour Tania Diolle, ex-chargée de cours de sciences politiques à l’UoM, les réseaux sociaux ont ouvert un espace à la population et permettent aux partis de « contrôler leur image » vu qu’il s’agit « d’une communication directe, sans intermédiaire ». Facebook et les autres applications ont insufflé, ajoute-t-elle, un dynamisme au paysage politique. Toutefois, selon elle, « Facebook ne peut être le seul outil de communication en politique ». De son côté, Dave Kissoondoyal, qui s’occupe, avec une équipe, du site Web du MMM, souligne qu’environ 700 000 Mauriciens utilisent Facebook. Ce phénomène a apporté, selon lui, « plus de “transparency” et “d’accoutability” ». Les réseaux sociaux « sont donc un moyen de questionner les élus et de démentir ».

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KWANG POON  : « Outils extrêmement puissants »

Être sur la toile aujourd’hui est un “must” pour les partis politiques. En quoi les réseaux sociaux ont-ils transformé le paysage de la politique à Maurice ?
Absolument, les partis politiques, comme toute entité, se doivent de rester en synchronisation avec le temps et le progrès. De nos jours, les réseaux sociaux et les outils de messagerie instantanée, notamment Facebook/Messenger, WhatsApp et Viber, sont devenus quasi-indispensables. Dans la main des experts, ce sont des outils extrêmement puissants pour orienter le débat politique et façonner l’opinion publique. Lors des dernières élections, le clip “Vire Mam” a fait un tabac et a contribué au tsunami politique, qui a balayé le tandem qu’on croyait “mathématiquement” imbattable. Plus récemment, le tollé soulevé sur les réformes électorales, qui a été répercuté et amplifié sur le Web, a poussé le gouvernement à revoir sa copie. Dans l’autre sens, suivant le jugement sur l’affaire MedPoint et les Chagos, les réseaux sociaux ont grandement contribué à redorer l’image de Pravind Jugnauth.

Le leader du PTr a invité les internautes à formuler leurs propositions via Facebook en amont de la préparation du manifeste électoral du parti. Les réseaux sociaux peuvent-ils être un moyen d’échanges d’idées entre citoyens et élus, et un outil pour dialoguer, questionner, entendre les besoins de la population, à la place des classiques discours-monologues des politiciens ?
Navin Ramgoolam a raison d’utiliser Facebook pour recueillir les propositions pour élaborer son manifeste électoral. Dans la même lignée, on note depuis quelques années que le ministère des Finances utilise aussi le Web pour recueillir les suggestions en vue de préparer le Budget annuel. Évidemment, une réponse instantanée se fait parfois au détriment d’une réflexion plus profonde à tête reposée. Nous avons donc noté certaines dérives et le gouvernement a dû légiférer pour mettre un frein aux abus. Cependant, je crois que toute personnalité publique doit pouvoir faire face aux critiques et prendre les blagues avec un peu de philosophie. Le Mauricien aime se moquer de ses amis et des politiciens surtout. On ne devrait pas s’offusquer outre mesure d’une petite taquinerie sans pousser le bouchon trop loin. Notons aussi que de nouveaux partis politiques, mouvements ou initiatives ont su prendre avantage du net pour avoir ce dialogue avec les internautes. Un Mauricien à Goodlands peut dialoguer sur un projet de loi avec un autre d’un endroit différent, et ce malgré la distance physique, transcendant ainsi les contraintes géographiques.

Peut-on envisager des échanges sains entre citoyens et élus sur la toile à Maurice ?
Cela est possible même si certaines mauvaises expériences sont inévitables. Mais cela n’est pas une caractéristique inhérente de la toile. Il faut un ou plusieurs modérateurs pour encadrer les discussions et le recadrer en cas de hors-jeu. En d’autres mots, tout comme on a un Speaker à l’Assemblée, il nous faut avoir un modérateur dans un groupe.

La plupart des partis politiques sont présents sur Facebook. Pensez-vous qu’ils soient prêts à répondre aux questions des citoyens ou cette présence sur Internet est-elle davantage pour eux une stratégie de communication pour mieux faire leur propre pub ?
Pour les thèmes importants et les sujets sensibles, la messagerie instantanée n’est peut-être pas la meilleure approche. Envoyer une lettre bien rédigée via e-mail suivi d’une rencontre avec les parties concernées serait plus apte pour arriver à un consensus réfléchi. Valeur du jour, je note que les réseaux sociaux sont utilisés surtout comme outil de Marcom pour orienter les feux des projecteurs ou glorifier certains résultats. Le gouvernement actuel a déjà saisi les enjeux et a institué une cellule de communication externe spécialisée sur les réseaux sociaux. Même les radios sont obligées d’avoir une présence en ligne pour être plus proches des auditeurs et les atteindre à travers différents canaux.

Quels sont les avantages pour les élus d’un côté et pour les citoyens-électeurs de l’autre d’être sur Internet ?
Internet peut être un couteau à double tranchant. Les bons ou mauvais résultats peuvent être répandus rapidement comme un incendie de forêt hors de contrôle. De même, les “fake news” peuvent voyager à la vitesse de la lumière; même avec une rectification, le mal est peut-être déjà fait. Les interventions de nos parlementaires en direct ou les clips partagés montrent parfois les manquements de nos élus dans toute leur nudité ou nullité. Pour les électeurs, c’est surtout la rapidité d’accès et la facilité de transmission qui ont été décuplées.

Est-ce un moyen de cibler davantage le jeune électorat ?
En effet, la tranche d’âge de 12 à 24 ans est peut-être celle qui serait le plus à l’aise sur les réseaux sociaux. L’outil professionnel de marketing de Facebook permet un ciblage millimétrique par groupe d’âge, sexe et région, pour ne citer que quelques paramètres de base. Un découpage par circonscription n’est cependant pas disponible mais n’est techniquement pas impossible.

Les conférences de presse et les séances parlementaires sont aujourd’hui diffusées en Live sur Internet. Est-ce à dire que la population est plus au fait de l’actualité politique aujourd’hui ?
Certes, la disponibilité des hansards, comptes rendus du Conseil des ministres, textes de loi, etc., sur le Web, offre un confort et une rapidité d’accès que de plus en plus de citoyens utilisent.

On sait aussi qu’il existe de faux “followers” sur le Net pour faire bonne impression… À quel point peut-on faire confiance aux comptes politiques sur Facebook, particulièrement à la veille des élections ?
Comme lors des dernières élections, il serait un peu simpliste de faire une équivalence entre le nombre de “Likes” et celui des “Votes”. Comme l’a souligné dans son “White Paper”, la présidente de l’aile féminine du MMM, Jenny Adebiro, un clic est bien trop facile pour s’apparenter à un engagement réel et fidèle. Cependant, un grand nombre de commentaires et réactions pourraient être une indication que tel ou tel sujet mérite plus de travail. Il existe bien sûr des sociétés pour gérer votre image sur les réseaux sociaux. Cette image peut vous fournir des “Fans/Amis” des “Likes” ou autres réactions/commentaires contre paiement. De même, il y a des “Trolls” qui sont là pour nuire  aux discussions de mettre le feu aux poudres. Il faut rester vigilant et utiliser son jugement à bon escient pour bien faire la part des choses. En conclusion, les réseaux sociaux ne peuvent remplacer une présence et les actions sur le terrain. Les électeurs sont devenus plus exigeants envers les députés et peuvent plus facilement les “superviser” grâce à la technologie, ce qui n’est peut-être pas plus mal. Aussi, les réseaux sociaux ont un tant soit peu contribué à l’émergence d’une démocratie participative à condition que la communication soit à double sens et bien gérée.


TANIA DIOLLE  : « Une communication directe sans intermédiaire »

Être sur la toile aujourd’hui est un “must” pour les partis politiques. En quoi les réseaux sociaux ont-ils transformé le paysage de la politique à Maurice ?
Un politicien ou un parti politique a besoin d’une plateforme pour s’exposer et véhiculer ses idées à un maximum de personnes. C’est vrai que Facebook, Twitter et YouTube permettent d’atteindre le maximum de personnes alors que les messages à travers la presse et les radios sont filtrés par les journalistes et les éditorialistes. Les réseaux sociaux sont plus ouverts et permettent aux partis de contrôler leur image. Ils choisissent les informations à véhiculer et peuvent être présents quand ils veulent. C’est vrai donc que les réseaux sociaux ont révolutionné la politique en ouvrant un espace à la population et aux politiciens. Aujourd’hui, n’importe quel anonyme peut devenir populaire. Il n’a pas besoin de passer par la presse alors qu’avant l’avènement des radios privées, c’était exclusivement à travers la presse écrite et celle d’État que les informations politiques étaient relayées. Les réseaux sociaux sont un outil et un véhicule puissants de communication. Tous les partis politiques ont une chance égale sur Internet grâce à la visibilité que cela leur procure. En effet, les nouveaux partis n’ont pas cet “establishment” que les anciens ont de par leur histoire, ni les liens qu’ils ont tissés avec les journalistes, etc. Mais, sur Facebook, tout cela n’a pas d’importance. Ce qui est intéressant, c’est que cette application apporte un accès égal à la visibilité. L’application apporte aussi une certaine proximité. Il n’y a pas d’intermédiaire mais la communication est directe. Elle donne d’autre part une idée du “following” qu’on peut avoir. Les réseaux sociaux ont insufflé un dynamisme au paysage politique. Il y a même des partis qui ont été créés sur Facebook, et pas à travers la presse.

Le leader du PTr a invité les internautes à formuler leurs propositions via Facebook en amont de la préparation du manifeste électoral du parti. Les réseaux sociaux peuvent-ils être un outil d’échanges d’idées entre citoyens, un moyen de dialoguer, de questionner, d’entendre les besoins de la population, au lieu des classiques discours-monologues des politiciens ?
Je pense que c’est une bonne initiative. Facebook est un outil permettant d’amasser beaucoup d’informations. Ce qu’il faut, c’est une équipe derrière qui puisse, sur la durée, recueillir les propositions, les synthétiser et en faire quelque chose. Facebook permet de communiquer facilement. Avant, il fallait écrire plusieurs pages. Aujourd’hui, on écrit cinq phrases, on fait une vidéo et on l’envoie. Cela ouvre la porte à plus de propositions venant de plus de personnes. Il n’y a pas besoin de savoir écrire pour utiliser Facebook. C’est une initiative intéressante mais cela dépendra de l’équipe qui gérera ces informations. Même si c’est un outil puissant de communication, Facebook peut avoir ses désavantages. Par exemple, s’il y a un débat en cours sur la pédophilie sur ce réseau, le public aura tendance à focaliser ses propositions sur ce thème.

Peut-on envisager des échanges sains entre citoyens et élus sur la toile à Maurice ?
La relation élus-citoyens n’a jamais été très saine… En face-à-face, les gens sont bien moins violents. Sur Facebook, l’on se permet un peu plus de liberté. On ne voit pas la personne en face et, à distance, on ne fait pas dans l’euphémisme. On peut avoir des échanges sains à travers des modérateurs mais, le problème avec Facebook, c’est que cela permet une communication simple et non élaborée. Face à des interrogations destinées à des élus, cela peut les forcer à répondre mais cette méthode ne remplacera jamais un face-à-face. Il ne faut pas oublier aussi que certains partis ont des membres qui écrivent des commentaires pour influencer négativement les visiteurs en dénigrant subjectivement certaines personnes. Cela est plus difficile à contrôler et peut semer la confusion dans l’esprit du visiteur, qui ne peut vérifier la véracité de tels propos. Or, dans un face-à-face, l’accusé peut répondre. Je ne dirai jamais à un politicien de préférer Facebook à un face-à-face. Le lien entre élu et citoyens ne doit pas être virtuel.

Qu’en est-il au niveau du MP ?
MP utilise Internet surtout pour faire passer des messages. Lors de la campagne pour la partielle en 2017, on avait récolté beaucoup d’idées du public sur Facebook qu’on a ensuite synthétisées et intégrées dans un programme. C’est vrai qu’on aurait dû poursuivre avec cette démarche. Facebook est une “two-way traffic communication”. Vous avez des “feedbacks” instantanés et rapides.

La plupart des partis politiques sont présents sur Facebook. Pensez-vous qu’ils soient prêts à répondre aux questions des citoyens ou cette présence sur Internet est-elle davantage pour eux une stratégie de communication pour mieux faire leur propre pub ?
C’est une manière d’engager les gens, les intéresser à ce qu’on fait. De l’autre côté, on ne peut ignorer ce qu’ils disent. Je pense que c’est à la fois une stratégie de communication en même temps qu’une stratégie pour impliquer les gens dans ce qu’on fait. Cela ne peut être qu’une stratégie de pub car une vidéo que l’on fait peut se retourner contre soi-même, dépendant de la réaction des gens. Ce n’est pas que de la pub. C’est un “two-way traffic”.

Est-ce un moyen de cibler davantage le jeune électorat ?
Oui, ce sont davantage les électeurs plus âgés qui ont recours à la presse écrite et à la radio. 90% des informations auxquelles s’intéressent les jeunes sont celles sur les réseaux sociaux.

On sait aussi qu’il existe de faux “followers” sur le Net pour faire bonne impression… À quel point peut-on faire confiance aux comptes politiques sur Facebook, particulièrement à la veille des élections ?
J’ai déjà entendu parler de partis qui emploient des “call centres” pour augmenter le nombre de “views”… On ne peut pas être sûr si une personne ou un groupe est populaire sur Facebook. C’est vrai qu’on peut avoir 100 000 “followers” alors que c’est un engagement superficiel. Il y a une probabilité qu’une bonne partie soit fausse.

Le mot de la fin ?
Facebook ne peut être le seul outil de communication, surtout en politique. En marketing de produits, c’est autre chose. La politique n’est pas un “sprint” mais un marathon. Facebook est un outil qu’on utilise pour un “sprint”. Dans un marathon, il faut utiliser d’autres méthodes.


DAVE KISSOONDOYAL : « Un moyen de questionner et de démentir »

Être sur la toile aujourd’hui est un “must” pour les partis politiques. En quoi les réseaux sociaux ont-ils transformé le paysage de la politique à Maurice ?
Je ferai d’abord un rappel. Le MMM est un parti avant-gardiste qui, dès 2008, a fait le “live streaming” du meeting du 1er mai et du Congrès anniversaire. Le public pouvait visionner nos activités en live en ligne. Nous avons ensuite créé notre page Web qui est mise à jour chaque semaine après chaque conférence de presse. Cette page est intégrée à notre compte Facebook. Pour revenir à la question, environ 700 000 Mauriciens, jeunes et moins jeunes, utilisent Facebook. Les réseaux sociaux ont transformé non seulement le monde politique mais la vie de la population au quotidien. Une personne, qui ne reçoit pas de bons traitements à l’hôpital ou à qui on tarde à livrer un permis, peut exprimer sa frustration sur Facebook. C’est une plateforme qui permet d’exprimer son sentiment d’injustice ou de désaccord. Cela permet au public de se défouler.

Le leader du PTr a invité les internautes à formuler leurs propositions via Facebook en amont de la préparation du manifeste électoral du parti. Les réseaux sociaux peuvent-ils être un moyen d’échanges d’idées entre citoyens et élus et un outil pour dialoguer, questionner, entendre les besoins de la population, au lieu des classiques discours-monologues des politiciens ?
C’est maintenant que le leader du PTr se réveille. Dans le passé, même quand le MMM est allé seul aux élections en 2010, nous avions pris en considération les propositions de la population sur notre compte Facebook, sur lequel des personnes communiquent régulièrement et formulent des propositions.

Il s’agit ici plus de sympathisants. Qu’en est-il des opinions de la population en général ?
Bien sûr, on accueille leurs idées pas seulement sur Facebook mais aussi par e-mail.

Que faites-vous des propositions reçues sur Facebook ?
Nous avons une Policy Unit, qui a pour tâche de travailler sur le manifeste électoral. Nous avons dans ce contexte des consultations avec les pêcheurs, les artistes et les PME, entre autres groupes. C’est à travers ces consultations que la Policy Unit récolte les idées. Quant aux propositions sur Facebook, elles sont transmises au Policy Council, dont la présidente est Sheila Bunwaree.

Les réseaux sociaux contraignent-ils les politiciens à davantage “d’accountability” ?
Définitivement, cela apporte plus de “transparency” et “d’accoutability”. Prenons le manifeste électoral d’un parti politique. Sur les réseaux sociaux, les internautes posent des questions y relatives : combien de projets mentionnés ont-ils été réalisés ? Par exemple, la Freedom of Information Act a été promue par l’Alliance Lepep. Mais jusqu’ici, on n’a rien vu venir. Les questions sur ce qui a été réalisé ou pas seront déterminantes pour les prochaines élections. L’électorat vous questionne à travers les réseaux sociaux. Maintenant, vous venez avec un nouveau manifeste électoral alors qu’il y a des projets non réalisés dans l’ancien. Les réseaux sociaux permettent aux utilisateurs, qui sont des électeurs potentiels, de poser des questions. Par exemple, moi, j’habite à Union-Park. Il y a un jardin d’enfants qui était en construction. Dans le Government News, il y a un an de cela, mention était faite que le projet a été finalisé. Or, jusqu’ici, tel n’est pas le cas. Pour prouver mes dires, j’ai pris des photos que j’ai postées sur les réseaux sociaux. C’est un moyen donc de questionner les élus et de démentir aussi ce qu’ils avancent.

Peut-on envisager des échanges sains entre citoyens et élus sur la toile à Maurice ?
Bien sûr. On peut le faire en temps réel par “chat”. Aujourd’hui, c’est davantage une “one-way communication” : le Premier ministre, qui fait une inauguration, et les citoyens n’ont pas la possibilité d’avoir des éclaircissements. Avec les réseaux sociaux, on peut chercher des réponses lorsqu’un projet a été mal fait.

La plupart des partis politiques sont présents sur Facebook. Sont-ils prêts à répondre aux questions des citoyens ou cette présence sur Internet est-elle davantage une stratégie de communication ?
C’est certes une stratégie de communication. Le candidat ou le parti politique, qui ne profite pas de cette plateforme, est désavantagé. À travers cette celle-ci, vous pouvez promouvoir votre personnalité comme candidat, votre parti, et votre programme.

Quels sont les avantages pour les élus d’un côté et pour les citoyens-électeurs de l’autre d’être sur Internet ?
Pour prouver qu’ils travaillent, les élus peuvent publier des photos sur les réseaux sociaux. Les citoyens peuvent demander des comptes. C’est un “two-way traffic”.

Faut-il contrôler les écrits sur les réseaux sociaux ?
Il y a ce qu’on appelle les “fake news”. C’est pourquoi au niveau du MMM, on aura une équipe dédiée aux prochaines élections pour contrecarrer les “fake news” car, quand une fausse information est diffusée, même si on la rectifie, le coup est déjà parti.

Est-ce un moyen de cibler davantage le jeune électorat ?
Certainement, ceux âgés de 13 à 15 ans seront les électeurs de demain. Les partis politiques ne sont pas assez sur Instagram alors que les jeunes sont très présents sur cette application. Le MMM, lui par contre, est déjà sur Instagram.

Les conférences de presse et les séances parlementaires sont aujourd’hui diffusées en Live sur Internet. Est-ce à dire que la population est plus au fait de l’actualité politique aujourd’hui ?
La population suit l’actualité instantanément. Autrefois, après la conférence de presse du parti, Le Militant était imprimé et ce n’est qu’alors que le lecteur pouvait prendre connaissance du contenu de la conférence de presse. Maintenant, c’est en temps réel.

On sait aussi qu’il y a de “faux followers” sur le Net pour faire bonne impression… À quel point peut-on faire confiance aux comptes politiques sur Facebook, particulièrement à la veille des élections ?
Sur le compte du MMM, avant d’accepter l’adhésion d’une personne comme membre, on lui pose des questions, qui nous permettent de juger si la personne est sérieuse ou pas. Un “follower” peut suivre les nouvelles du groupe mais il faut être membre pour pouvoir interagir.

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