Secteur textile : la colère des licenciés de Tex Knits

  • Les 150 employés renvoyés n’ont perçu que 30 à 40% de leurs salaires de juillet

La colère était grande hier à L’Escalier, où les 150 employés de Tex Knits étaient venus toucher leurs salaires du mois de juillet. Après avoir attendu toute la journée, ils se sont rendus compte qu’ils n’avaient pas obtenu 50% de la somme due, mais entre 30 et 40%. Ils étaient très remontés contre la représentante du ministère du Travail qu’ils accusent de ne pas faire son travail correctement. Ces ex-employés de Bernard Maigrot comptent manifester à Port-Louis.

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Les 150 licenciés de l’usine Tex Knits, à L’Escalier, ne sont pas au bout de leurs peines. Ils pensaient enfin toucher leurs salaires du mois de juillet hier, après plusieurs renvois et ils ont été très déçus. D’abord, ils ont attendu toute une journée dans la cour de l’usine « comme des mendiants », sans savoir si l’administrateur, Bhavish Ramdonee, de Baker Tilly, allait venir.

Ce ne fut que vers 14h30, qu’un représentant de l’administrateur s’est finalement présenté, en présence d’une inspectrice du ministère du Travail. Après avoir fait la queue pour prendre la précieuse enveloppe, les licenciés n’ont pu cacher leur grande déception. La raison : le compte n’y était pas du tout ! Tout de suite, on sort le portable et on commence à faire les calculs. « Cela ne fait pas 50% », contestent-ils. Pour certains, la somme reçue représente 40% du salaire de juillet. Pour d’autres, cela ne fait que 32%. Pourtant dans la lettre qui leur a été remise, il est bien écrit : « The amount paid today represents 50% of salary for the period of 1st July 2019 to 19 July 2019. »

Alertée, la représentante du ministère du Travail raye cette phrase de la lettre. Ce qui provoque la colère des licenciés. « Est-ce qu’elle ne fait pas son travail ? Ne vérifie-t-elle pas si la somme qu’on nous a donnée est appropriée ? » Les commentaires fusent sur celle qu’ils ont surnommée « Madame Malheureusement », pour reprendre le mot-même qu’elle prononce, à chaque question sur le montant de salaires.

Ces travailleurs sont remontés contre les autorités. « Cela fait trois mois que l’usine a fermé. Grâce à Bashir Jahangeer, nous avons pu avoir une rencontre avec le ministre Soodesh Callichurn. Il nous avait dit que le gouvernement allait nous donner un package, comprenant 50% de  notre boni et une partie de notre temps de service. Mais maintenant, le parlement est déjà dissous et ce sera bientôt les élections. Nous ne savons pas quand on va nous donner ce package », s’insurgent-ils.

Les licenciés déplorent également les inexactitudes dans la lettre qui leur a été remise aujourd’hui. En effet, il y avait des « termination dates » différentes. Pour certains, c’était le mois de juin, d’autres, septembre, ou encore même, fin octobre et novembre… alors que l’usine a été mise en liquidation en juillet dernier. « Cela démontre à quel point il y a un manque de professionnalisme dans la gestion de ce dossier. Si la termination date est novembre, cela veut-il dire qu’il y a encore deux mois de salaires à toucher ? », ironisent ces licenciés.

Une autre est retournée à la maison bredouille, après avoir attendu toute la journée. Son nom n’était pas sur la liste des salariés. La situation est tout aussi compliquée pour les Bangladais, qui ont fait le trajet de Vallée-des-Prêtres à L’Escalier. « Manze pena, travay pena. Minister dir rod travay si zot gagne… », disent-ils.

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