Services essentiels : La pharmacie mise à rude épreuve !

Le couple Kasenally : « Au service du public et de la population ! »

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Depuis la première alerte du nouveau coronavirus, avant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne décrète la pandémie, le secteur de la pharmacie à Maurice a été mis à rude épreuve. En parallèle aux caisses des supermarchés et comptoirs des boutiques du coin, les pharmacies avaient été prises d’assaut et continuent de l’être. Des Mauriciens ont pris la précaution de s’approvisionner en médicaments pour prévenir contre la grippe, la fièvre et la toux, les signes avant-coureurs du Virus Sans Frontières ou encore se constituer des stocks sur la base de leurs prescriptions habituelles de peur d’une rupture dans la chaîne d’approvisionnement.

De l’autre côté des comptoirs, les pharmaciens et leur personnel ont répondu présent pour satisfaire la demande. Le couple Kasenally ne fait pas exception face à cette situation d’urgence. Shammimah et Fouad Kasenally gèrent une pharmacie très connue à la rue St-Georges. Entre deux services, ils ont répondu à quelques questions pour partager leur état d’âme sur la situation pendant cette crise sanitaire.

En tant que responsables d’une pharmacie, vous êtes en première ligne dans la situation actuelle ; comment la vivez-vous?

Au niveau familial, les enfants étant à l’étranger, il y a que mon mari et moi à Maurice. Ce qui constitue un avantage pour nous. Nous avons dû mettre en place tout un système de précautions pour nous assurer au moins un minimum de sécurité sur le plan sanitaire. Certes, il y a des précautions à prendre et nous ne servons qu’un client à la fois. Si nous ne nous protégeons pas et si nous ne sommes pas en bonne santé nous ne pourrions continuer à assurer le service au public. N’importe qui offrant le service avec nous doit être protégé pour qu’il puisse offrir un bon service.

Disposez-vous d’un stock suffisant de médicaments ?
Quant aux stocks, il y a bien entendu une rupture. A notre niveau, nous n’avions pas besoin de stockage. Nous travaillons selon un système basé sur une livraison quotidienne. Nous avons surtout des Fast Moving Items. Nous n’avions pas de stocks importants. Tout d’un coup, nous avions constaté un changement dans le système et cela cause un grand problème car bientôt les médicaments très importants comme ceux nécessaires pour le traitement des maladies chroniques, dont l’hypertension, le diabète, des problèmes de bronche, s’épuiseront.

Au niveau des wholesalers, vu le nombre d’heures restreintes de travail, ils ne sont pas en mesure d’effectuer des livraisons exigées. Il faut que nous nous déplacions nous-mêmes en quittant la pharmacie pour prendre livraison des médicaments.

Y a-t-il eu un « rush » à la pharmacie ?

Lors de la période initiale de confinement, les clients avaient commencé à stocker des produits pour booster leur système immunitaire ou si toutefois ils avaient une élévation de la température. Ils prennent des médicaments palliatifs. Cela a été le cas jeudi et vendredi de la semaine dernière. Une fois qu’ils ont constitué leurs stocks, la situation a pris une autre tournure. Nous avons des demandes de médicaments pour les maladies communes comme l’influenza. A la suite de l’imposition du couvre-feu le volume de clients a baissé. J’espère que les clients ont obtenu ce dont ils ont besoin.

Etes-vous satisfait de la manière de procéder des autorités ?

A midi ce mardi, je constate qu’il n’y a aucun problème majeur. Nous opérons un peu comme c’est le cas dans les autres pays dans le monde.

Comptez-vous garder la pharmacie ouverte tous les jours ?

Cela dépendra du nombre de clients. Nous constatons qu’il y a une baisse dans le volume de clients. Il y a eu beaucoup moins ce mardi. Je ne vois pas pourquoi nous devrions rester jusqu’à la fermeture.

Quelles suggestions pouvez-vous faire ?

Dans le secteur de la santé, le gouvernement fait le nécessaire. Nous demandons aux clients de suivre les instructions données à tous les niveaux que ce soit au niveau de l’hygiène et de la Social Distancing.

Qui sont ceux qui fréquentent votre pharmacie ?

Initialement nous avions eu des clients qui ont les moyens de faire leur stock. Maintenant, nous recevons tout le monde qui fait face à un besoin de médicaments Fast Moving. Nous avons maintenu nos prix à un niveau raisonnable et notre seul but est de servir le public et la population
Comment voyez-vous l’avenir ?

Comme tout le monde, nous sommes inquiets en ce qu’il s’agit de la fourniture des équipements et des médicaments surtout pour les services soignants. Il nous faut avoir des masques et des combinaisons pour eux. Entre-temps le public doit rester confiné à la maison. Au cas contraire, ce sera la catastrophe.

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