• La Speaker Shirin Aumeeruddy-Cziffra avait déjà donné le ton à l’Assemblée nationale en rappelé la dimension « complexe, urgente et prioritaire » de cette lutte
• le PM a confirmé que la réforme électorale, incluant l’introduction de la proportionnelle, « ira résolument de l’avant »
Maurice a officiellement lancé, mercredi dernier à la Sir Harilal Vaghjee Hall, la campagne internationale 16 Days of Activism Against Gender-Based Violence, dans une ambiance alliant engagement institutionnel, ouverture artistique et mobilisation citoyenne. Cette année, le coup d’envoi a été marqué par un message politique de premier plan : le Premier ministre Navin Ramgoolam a confirmé que la réforme électorale, incluant l’introduction de la proportionnelle, « ira résolument de l’avant », afin d’assurer une représentation plus juste, et notamment une meilleure présence des femmes au Parlement.
Devant une assemblée composée de ministres, de parlementaires, d’organisations non-gouvernementales (ONG), de diplomates et de représentants des Nations unies, Navin Ramgoolam a réaffirmé un engagement clé de son gouvernement : « Le DPM et moi irons de l’avant avec la réforme que nous avons promise. La proportionnelle est indispensable pour une représentation plus juste et plus équilibrée », a-t-il déclaré.
Cette position intervient alors que Maurice fait face à un rappel de la communauté internationale sur la nécessité d’améliorer la participation des femmes en politique. Un point que la représentante du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à Maurice, Alka Bhatia, a évoqué dans son intervention.
Une exposition immersive qui transforme la Vaghjee Hall
Pour donner corps à la mobilisation, la Vaghjee Hall s’est métamorphosée en un espace immersif : œuvres engagées, vidéos, installations interactives, et un Arbre de la Dignité, où le public est invité à accrocher des messages contre la violence faite aux femmes et aux enfants. Conçue en partenariat avec le PNUD, cette exposition sera ouverte jusqu’au 10 décembre, date de la Journée internationale des Droits humains.
Dans un discours axé sur la cohérence des politiques publiques, Navin Ramgoolam a insisté sur l’importance de réponses institutionnelles fortes. « Tout gouvernement responsable doit mettre en place des politiques efficaces pour combattre ce fléau. »
Il a rappelé que Maurice fut l’un des premiers pays à créer un ministère dédié à l’égalité de genre, tout en soulignant que la fin du cycle de violence nécessite une participation de tous. « Le gouvernement seul ne peut y mettre fin. Chaque citoyen doit s’engager », a-t-il ajouté.
Le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger a abondé dans ce sens, saluant l’initiative du Gender Caucus, tout en insistant sur l’importance de la prévention : « La violence de Genre augmente partout dans le monde. La seule réponse durable est d’enseigner dès le plus jeune âge le respect, l’égalité et la dignité. »
La ministre du Genre, Arianne Navarre-Marie, a rappelé, elle, que les besoins restent « urgents et réels », évoquant l’ouverture récente d’un centre d’accueil pour femmes et enfants vulnérables. Elle a appelé à briser les tabous : « La violence basée sur le genre n’est pas une affaire privée, c’est une cause nationale. »
Appel solennel depuis le Parlement du Speaker Shirin Aumeeruddy
Le mardi 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la Speaker Shirin Aumeeruddy-Cziffra avait déjà donné le ton à l’Assemblée nationale. Elle avait rappelé la dimension « complexe, urgente et prioritaire » de cette lutte, tout en saluant la présence de la représentante du PNUD, Mme Bhatia, dans l’hémicycle.
Dans son intervention le lendemain à la Sir Harilal Vaghjee Hall, elle avait appelé à transformer le Parlement en un véritable espace citoyen durant les 16 jours de mobilisation : « Nous ne voulons pas que les visiteurs se contentent d’admirer les œuvres. Nous voulons qu’ils ressentent, qu’ils écrivent, qu’ils participent. Le Parlement doit redevenir la maison du peuple. »
La cérémonie s’est clôturée par la signature d’un engagement national contre la violence basée sur le genre, signé par le PM, le DPM, la ministre du Genre, la représentante du PNUD et plusieurs personnalités publiques.
Cette campagne – pensée comme un pont entre le politique, la société civile et les citoyens – avait été annoncée en présence de la Speaker et de la représentante du PNUD, soulignant la cohérence entre engagement parlementaire, volonté gouvernementale et soutien international.
————————————–
HT 1
“Fam, kon to droit online”
• Maurice lance une campagne nationale contre la violence numérique faite aux femmes
Maurice a officiellement lancé, mardi, une vaste campagne nationale de sensibilisation contre les violences numériques ciblant les femmes et les filles. Baptisée “Fam, kon to droit online – Women, Know Your Rights Online”, l’initiative s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et se déroulera jusqu’au 10 décembre, marquant ainsi les “16 Days of Activism”.
Cette campagne est pilotée par le ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille, en collaboration avec le ministère des Technologies de l’Information, de la Communication et de l’Innovation (ICT), et la Mauritius Police Force (MPF).
Un clip éducatif pour expliquer les formes de violence numérique
Elle a été présentée lors d’une conférence de presse conjointe à Port-Louis par la ministre du Genre, Marie Arianne Navarre-Marie, et le ministre de l’ICT, Dr Avinash Ramtohul, en présence du Commissioner of Police Rampersad Sooroojebally, de l’Ombudsperson for Children Aneeta Ghoorah et de la coordinatrice résidente des Nations Unies, Lisa Simrique Singh.
L’un des volets phares de cette campagne est la diffusion d’un clip éducatif destiné à sensibiliser le public aux formes les plus courantes d’abus en ligne : cyberharcèlement, sextorsion, partage non consenti d’images, usurpation d’identité, manipulation ou intimidation via réseaux sociaux.
Le clip fournit également des conseils pratiques de sécurité numérique et rappelle les protections juridiques prévues par la loi mauricienne.
—————————————-
HT 2
Navarre-Marie : « La violence digitale évolue vite ; nous devons évoluer encore plus vite »
Face à une hausse préoccupante des cybercrimes visant les femmes, la ministre Navarre-Marie a insisté sur l’urgence d’une réponse collective et coordonnée.
Elle a détaillé plusieurs mesures déjà en vigueur ou en cours de déploiement : Packages Jeunesse, un nouvel outil de contrôle parental destiné à renforcer la sécurité des jeunes en ligne ; le renforcement du cadre législatif contre la cybercriminalité ; de nouveaux programmes de formation pour les intervenants spécialisés ; l’opérationnalisation de la hotline 139, et l’extension des services de soutien psychologique et d’accompagnement des victimes.
« La violence digitale évolue rapidement. Nous avons besoin de l’engagement des plateformes numériques, des opérateurs télécom, des écoles, des parents et de toute la communauté », a déclaré la ministre.
1,114 cas depuis janvier
Le ministre de l’ICT, Dr Avinash Ramtohul, a dévoilé des chiffres alarmants : « 1,114 cas de harcèlement en ligne ont été rapportés entre janvier et le 5 novembre 2025. »
Il exhorte les victimes à ne pas hésiter à dénoncer les abus : « Chaque signalement est crucial. Plus les victimes nous informent, plus nous pouvons remonter aux auteurs et les traduire en justice. » Cette initiative numérique vient compléter les actions déployées à l’échelle nationale dans le cadre des 16 Days of Activism, auxquels participent également le Parlement, le Gender Caucus et divers partenaires internationaux.
Avec l’augmentation des risques en ligne et la vulnérabilité croissante des jeunes filles face aux abus numériques, cette campagne s’affirme comme un pilier essentiel de la stratégie nationale visant à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes, hors ligne comme en ligne.
(Encadré)
Violence numérique à Maurice jusqu’au 5 novembre 2025
70% des victimes recensées sont des femmes et des adolescentes
• 1,114 cas de harcèlement ou d’abus en ligne signalés à la Mauritius Police Force (MPF).
• +27% d’augmentation des signalements en deux ans.
• 70 % des victimes recensées sont des femmes et des adolescentes.
• 1 cas sur 4 implique le partage non consenti d’images privées.
• 40% des victimes sont mineures.

