7 août 1967. La population est appelée aux urnes. Les Mauriciens ont le choix de voter pour ou contre l’indépendance du pays, jusqu’ici faisant partie du territoire des Britanniques. Alors que Maurice s’apprête à faire face à un tournant historique, des bagarres éclatent dans la capitale.
Des fauteurs de troubles, armés de gourdins, de sabres, et de pierres, sèment la terreur dans un centre de vote de l’école Révérend Jean Lebrun, empêchant ainsi certains d’accomplir leur devoir civique.
Plusieurs maisons sont attaquées. Des voitures sont endommagées. Des citoyens sont menacés. La police régulière est débordée par ces événements si bien que la Riot Unit est appelée en renfort.
Le Returning Officer de la circonscription est prévenu de cette situation. Des mesures sont mises en place afin de permettre aux citoyens de voter. Cependant, elles ne suffisent pas. Certains doivent prendre la fuite.
Au final, le Parti de l’Indépendance l’emporte. Sir Seewoosagur Ramgoolam devient alors leader de l’Assemblée nationale. Il propose une motion demandant que Maurice devienne un Etat indépendant et souverain. Une motion à laquelle le leader de l’opposition Gaëtan Duval s’oppose fermement. Cependant, la motion est adoptée alors que les membres de l’opposition effectuent un walk-out.
En janvier 1968, les violences se poursuivent, devenant de plus en plus violentes. Des maisons continuent à être saccagées. Des cocktails Molotov sont utilisés, poussant tout le pays dans une terreur effroyable.
Maurice passe en état d’urgence et des troupes britanniques sont envoyées en renfort afin de rétablir l’ordre et la paix dans le pays. Plusieurs personnes perdent la vie. Certains cadavres ne peuvent être identifiés.
Les jours se suivent et se ressemblent. Le nombre d’arrestations ne fait qu’augmenter, tout comme celui des blessés. Le couvre-feu est même étendu.
Il faut attendre mi-février pour que la situation s’apaise. C’est alors que débute un mois de deuil en honneur des 24 personnes ayant perdu la vie dans ces bagarres.
Enfin, le 12 mars 1968, le jour tant attendu arrive. Des dizaines de milliers de Mauriciens se rendent au Champs de Mars pour voir le drapeau national être hissé au haut du mât.
En compagnies des invités d’honneur, des défilés se tiennent aussi bien qu’une cérémonie musicale.
À 11h57, Sir John Shaw Rennie, gouverneur général de l’île Maurice, est aux côtés du Premier ministre Sir Seewoosagur Ramgoolam. Ils se dirigent vers la pelouse.
Le drapeau britannique est abaissé. Le God Save the Queen retentit pour une dernière fois.
À midi, c’est le quadricolore Mauricien qui prend place. L’hymne nationale est jouée. Des navires de guerre du Commonwealth tirent 31 coups pour saluer l’accession de l’île Maurice à l’indépendance.