À Bambous, chaque soir, un même scénario se répète. Des colonnes de fumée noire s’élèvent dans le ciel, empoisonnant lentement l’air et les habitants. Les vapeurs toxiques, issues de la combustion illégale de câbles électriques rendent l’atmosphère irrespirable.
Derrière ces feux, des individus brûlent des déchets pour en extraire le cuivre, sous les yeux impassibles des autorités. Une pratique illégale, connue de tous, mais que personne ne semble vouloir enrayer. « Bann depite la kote ? Lapolis, L’Environnement, tou dimounn pe dormi ? », lâche Murielle, habitante du quartier, excédée par l’inaction générale.
Pendant que les responsables publics se réfugient derrière le prétexte du “manque de plaintes formelles”, les familles, elles, suffoquent. Le quartier est désormais livré aux toxicomanes et aux marchands de cuivre, sans qu’aucune intervention durable ne vienne mettre fin à ce désastre sanitaire.
Les conséquences se lisent à même les murs et les habitants vivent dans une poussière grise, un air saturé de particules nocives. « Combien de temps encore? Faudra-t-il attendre des morts ou des cancers pour que le gouvernement se réveille ? », interroge notre interlocutrice.