La famille Gopee est bouleversée. Pour cause, la mémoire de ses aïeux a été entachée. Cela en raison des travaux entrepris sur le site où sont enterrés les membres de la famille depuis des décennies. Une véritable tragédie, pleure la famille Gopee, qui ne comprend pas comment le conseil de district de Flacq, à l’origine de ces travaux entrepris pour le compte du cimetière public adjacent, a pu empiéter sur le terrain privé familial. Ce qui rend aussi perplexes les membres de la famille, c’est que le contracteur employé par le conseil de district qui a commis cette profanation ne disposait pas de permis quant au véhicule — une tractopelle — utilisé pour ces travaux. Une déposition a été faite à la police, et la famille Gopee envisage des poursuites légales.
Cette affaire remonte à un mois. Plus précisément le 8 juillet dernier, quand un membre de la famille Gopee constate que des véhicules sont garés carrément sur les tombes des proches de la famille, situé à Cemetery Road Camp Ithier. Pire, les tombes sont enfouies et des travaux de tassement entrepris pour que les véhicules puissent utiliser ce site comme parking. Choqué par un tel acte, ce membre de la famille Gopee s’enquiert auprès des personnes sur place. Un préposé du conseil de district de Flacq lui explique que les ouvriers et machines sur place sont en train de faire des travaux dans le cimetière public situé juste à côté. Or, fait observer ce membre de la famille Gopee, les machines, dont une tractopelle, ont souillé les tombes des ancêtres de la famille enterrés sur place, sur ce terrain privé, depuis des décennies.
D’ailleurs, pas moins de sept membres de la famille Gopee y sont enterrés, apprend-on, dont la dernière en date est la mère de famille, enterrée le 6 décembre 2021 avec la permission des autorités. D’où la perplexité des Gopee, qui ne comprennent pas la méprise des ouvriers du conseil de district de Flacq qui ont sans ménagement empiété sur le terrain de la famille. Ils font ressortir que “cela fait plusieurs décennies, plus de 60 ans même, que ce bout de terrain nous appartient. Comment est-ce que des individus ont pu y pénétrer sans notre permission ?” demandent-ils, outrés notamment par la profanation des tombes. “Vous pensez que si demain quelqu’un fait des travaux au Jardin de Pamplemousses et éclabousse les trombes de sir Anerood Jugnauth ou sir Seewoosagur Ramgoolam, ce sera passé sous silence ?” demande la famille Gopee.
Pour elle, ce qui s’est passé est tragique et laisse un important traumatisme chez la famille, qui a porté plainte pour préjudice moral. Une plainte a aussi été déposée à la police et une lettre en ce sens envoyée au commissaire de police, car lors de cette découverte, le membre de la famille Gopee a aussi constaté que la tractopelle utilisée pour les travaux ne disposait ni de police d’assurance ni de papier de déclaration de véhicule. “Cela n’est pas normal. Comment le District Council peut-il employer des ouvriers qui ne disposent pas de permis nécessaires pour leurs véhicules ? Et surtout qui ne savent même pas ce qu’ils font et empiètent sur les terrains privés…”
Cette affaire ne sera pas passée sous silence, disent-ils, car “la mémoire de nos aïeux est précieuse. Nous allons très souvent leur rendre hommage. Il est important que nous puissions respecter un lieu de sépulture. Il faudra que les coupables répondent de leurs actes et que le conseil de district de Flacq assume ses responsabilités”.