À la Mauritius Duty Free Paradise Shop — Opération « devir partou avan nou ale »

Le climat demeure tendu à la Mauritius Duty Free Paradise Shop (MDFP). Pour cause : les agents politiques en place continuent de faire la pluie et le beau temps sur leur lieu de travail. Et ce, avec la bénédiction de leurs mentors. Il suffirait d’un coup de fil de la part de ces derniers pour faire pression et que les donnes changent du jour au lendemain, au détriment des employés, dit-on. Malgré la résistance de l’administration, ces agents, ou plutôt agentes, mèneraient ainsi le jeu pour une opération « devir partou avan nou ale ». L’objectif étant de se placer au plus haut de la hiérarchie, ou de placer « nou dimounn », avant que le pouvoir ne change de main éventuellement. C’est ainsi dans un climat de copinage à outrance que les employés de la MDFP opèrent malgré eux, pour la plupart. En outre, après la suspension d’un Warehouse Manager il y a peu, c’est une cheffe agent, bien placée dans la circonscription N°8 aux côtés de la ministre de l’Éducation, Leela Devi-dookun Lutchoomun, qui a été promue à la tête de ce département. Il se chuchote que c’est cette « kolez lafis », comme on l’appelle, qui a fait pression pour avoir la tête de ce Warehouse Manager, qui aurait certes commis une faute, mais dont la suspension soulève des questions car d’autres employés, qui auraient commis des délits bien plus graves n’ont jamais été inquiétés et sont toujours en poste.

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Ce qui fruste davantage les collègues, c’est que la nouvelle Warehouse Manager, qui avait été nommée tout récemment directement supervisor puis parachutée au warehouse en tant qu’Acting Logistic Manager — poste qui n’existait pas sur l’organigramme de la MDFP et qui a été créé spécialement pour cette promotion, sans appel de candidatures ni interne ni externe — fait comme cela lui chante au sein de l’entreprise. Certaines rumeurs font d’ailleurs état de « doubtful diplomas » qui auraient été présentés pour qu’elle accède à ce poste, alors que d’autres employés avec les réels diplômes et compétences et plus de 30 ans d’expérience attendent toujours une nomination. Or, cette principale agent de la ministre Leela Devi-Dookun Lutchoomun au N°8 dispose de moins de dix années d’expérience à la MDFP. Les dénonciations à son égard sont multiples, les employés s’insurgeant qu’elle aurait même siégé sur un panel des interviewers dans le cadre d’un exercice de recrutement pour le poste de superviseur. Il ressort aussi que le salaire de cette ancienne employée de store a connu une hausse de 100%, en sus des fringe benefits dont elle bénéficie désormais.

« Ce qui se passe à la MDFP est décourageant. C’est la politisation à son summum. Zis bann chatwa ki privilezie. Bannla pe met zot dimounn partou tansion zot perdi pouvoir avan. Zot pe pran laeropor-la net pou zot », avancent les employés. Ces derniers déplorent ainsi le copinage à outrance, et font ressortir que la nouvelle Warehouse Manager ne serait pas la seule à faire la pluie et le beau temps à la MDFP. Une autre employée, affectée à la sécurité et qui est elle cheffe agent dans la région de Port-Louis, est aussi de la partie quand il s’agit de faire exercer ses connexions. D’ailleurs, c’est à un véritable bal de « met nou dimounn » auquel s’apprêtent à danser ces agents, qui ont déjà laissé entendre que ce sont « les proches du pouvoir » qui seront recrutés prochainement dans le cadre de l’ouverture prochaine du nouveau warehouse de la MDFP au Shandrani.

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Dès à présent, députés et ministres commencent à exercer les pressions pour que la direction de la MDFP se plie à leur exigences. Les appels proviennent même du PMO, apprend-on, car il faut à tout prix, a-t-on laissé comprendre, que « nou plas nou dimounn avan nou ale tansion pouvwar sanze. »

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