— … pour être éligible, le bénéficiaire ne doit pas avoir des revenus de plus de Rs 10 000 par mois s’il est célibataire ou de pas plus de Rs 20 000 pour un couple
— Cette mesure en vigueur au cours des cinq prochaines années touchera quelque 7 500 annuellement, soit au moins un sur deux atteignant leurs 60 ans, dont des ménagères
— La mise en application de cet Income Support coûtera Rs 8, 7 milliards sur les cinq ans à venir
— Si dans un couple, un conjoint perçoit la BRP à Rs 15 000, cette somme ne sera pas comptabilisée pour déterminer le seuil de Rs 20 000 par mois
Le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, a annoncé l’introduction d’un Income Support de l’ordre de Rs 10 000 par mois en faveur de ceux qui atteindront leurs 60 ans à partir du 1er septembre avec la mise à exécution de la réforme de la Basic Reform Pension à 65 ans préconisée dans le budget 2025-26. Cette décision a été entérinée lors des délibérations du conseil des ministres d’hier compte tenu du fait que « after careful analysis of all the facts and figures, Government has decided that some families deserve support until they are eligible for the Basic Retirement Pension according to the reform. » Cette mesure concernera quelque 7 500 soixantenaires annuellement, soit 46%, littéralement un sur deux, et nécessitera des dépenses publiques de l’ordre de Rs 8,7 milliards au cours de ces cinq prochaines années.
Mais pour être éligible à cet Income Support de Rs 10 000 par mois jusqu’à l’âge de 65 ans pour la Basic Retirement Pension (BRP), le bénéficiaire devra être en mesure de respecter les conditions suivantes :
— s’il est un célibataire ou s’il vit seul, ses revenus mensuels ne doivent pas dépasser Rs 10 000 et
— s’il est marié, les revenus des ménages doivent être inférieurs à la barre de Rs 20 000 par mois.
Toutefois, dans son statement à l’Assemblée nationale hier après-midi, Navin Ramgoolam a précisé que « for a single person, the monthly income will include his emoluments, income from business or profession and contributory retirement benefits but it will exclude the lump sum payable on retirement and other benefits (including the Invalidity Allowance) provided by the Ministry of Social Integration, Social Security and National Solidarity. »
De ce fait, si dans un couple l’un des conjoints perçoit la Basic Retirement Pension à Rs 15 000, cette somme ne sera pas tenue en ligne de compte pour déterminer le seuil d’éligibilité à l’Income Support. Commentant cette dérogation à la BRP à 65 ans, le Premier ministre fait comprendre que « most of the beneficiaries will be housewives, retirees, employed and self-employed that meet the criteria, which is larger than the initial criteria of focussing on sectors with difficult working conditions. »
Ainsi, les premières estimations laissent voir que le versement de cet Income Suport de Rs 10 000 se fera directement dans les comptes bancaires de quelque 7 500 soixantenaires éligibles chaque année, soit 46% de ceux qui fêteront leurs 60 ans au cours de la période de transition des cinq prochaines années à partir du 1er septembre, date de l’entrée en vigueur de la formule de la BRP à 65 ans.
Le paiement sera assuré par la Mauritius Revenue Authority, avec les bénéficiaires soumettant une one-time application pour la période, à moins qu’il n’y ait des changements entre-temps. En parallèle, le Premier ministre a confirmé le projet du gouvernement de procéder dans les prochains jours à une revue complète de l’Invalidity Pension System, de même que la mise sur pied d’une commission d’experts pour revoir les trois piliers du système de pension, de même que le revamping du National Pension Fund en remplacement de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Les attributions de cette instance de même que les membres devant y siéger sont actuellement à l’étude.
Navin Ramgoolam affirme que « our decision has been guided by the need to balance social coherence and fiscal stewardship », tout en s’assurant que « our roadmap to fiscal consolidation is not jeopardised. It has been a tough balancing act. »
Dans la première partie de son intervention, le Leader of the House est revenu sur le fait que la réforme du système de pension n’a pas été adoptée de gaieté de coeur, mais « we have acted out of necessity, not out of choice. » Il est revenu sur des chiffres au sujet de l’évolution de la Basic Retirement Pension, passant de 1,9% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 7,8% en 2024-25. « Basic Retirement Pension expenditure alone would be Rs 55,4 billion in this fiscal year – it has almost doubled in 4 years ! It will reach Rs 100 billion in 2035 », devait-il renchérir, ajoutant que « this is clearly unsustainable. »
Navin Ramgoolam a enchaîné avec les tendances démographiques avec « the ratio of active workers per retiree has plummeted from 7 in 2000 to 3,9 in 2015 and to 2,7 today, and is expected to drop to 2 by 2035. » Il devait mettre en garde contre des dangers imminents sans la réforme. « The situation is such that without reform, we risk a future where there will be no pension for any retiree — neither today’s retirees nor those of tomorrow », devait-il s’appesantir.
Le Premier ministre a établi un parallèle avec la situation dans le monde entier, tout en soulignant que « our reforms are in line with global best practice, but we have tailored them to our unique circumstances, mindful of our people’s needs and our nation’s values. But let me be clear : Compassion and responsibility must go hand in hand. »
Par ailleurs, Navin Ramgoolam a concédé que « as a compassionate government, we have heard the voices of the people, we have listened to their concerns and we have acted on them as far as possible, because the danger for the country is not being exaggerated. It is real and it is dramatic… »