Administrations régionales – Statement de Woochit : Levée de boucliers des syndicats contre d’éventuels licenciements

Les syndicats montent au créneau suite à la déclaration du ministre des Administrations régionales, Ranjiv Woochit, mardi au Parlement, dénonçant le recrutement massif et illégal au sein des collectivités locales à la veille des dernières élections générales.

- Publicité -

Le bureau de l’Attorney General a en effet recommandé la résiliation du contrat de 1 368 recrues qui travaillent « on a day to day basis » et 95 autres recrues qui opèrent sur une base mensuelle. Il incombe maintenant au conseil d’administration de la Local Government Service Commission (LGSC) de trancher.

Dans une déclaration, hier, le président du National Trade Union Confederation (NTUC), Narendranath Gopee, a déclaré que, sur un plan humanitaire, les autorités ne devraient pas licencier ces pères et mères de familles qui travaillent comme éboueurs, des travailleurs manuels, etc.

- Publicité -

« Il s’agit là des postes occupés par des travailleurs au bas de l’échelle que peu de gens veulent faire de nos jours. Une décision légale n’est pas forcement acceptée sur le plan moral. Si nous appliquons la décision du Parquet, nou pou al ras manze dan labous 1 463 fami. Ils entreront alors dans la pauvreté si on les licencie. Si ces recrutements dérangent le gouvernement, il faudra alors les canaliser dans d’autres secteurs d’activités. C’est un sujet très sensible, car il y a des gens qui travaillent au jour le jour pour gagner leur vie. Moi, je demande au gouvernement de ne pas mettre fin à leurs contrats de travail. Il faut au contraire régulariser leurs contrats et oublier qu’ils ont été embauchés par l’ancien régime. Ce serait un acte suicidaire que le gouvernement imposera sur ces gens s’il résilie leur contrat de travail» , a-t-il dit.

De son côté, la Federation of Local Government and Other Labour Unions (FLGOLU ) et ses affiliées ont fait part de leurs profondes inquiétudes quant à un éventuel licenciement.
Dans un communiqué émis hier, Dewan Quedou, président du Mauritius Trade Union Congress (MTUC), Indrashan Gajadhur (président de la Local Government Employees Association), et Yogesh Bahadoor, secrétaire du Syndicat des Employés du Conseil de district de Rivière-du-Rempart, ont commenté la déclaration faite par le ministre des Administrations régionales sur le recrutement des travailleurs avant les élections générales.

- Advertisement -

Indrashan Gajadhur, secrétaire général de la FLGOLU et président de l’Association des Employés des Administrations Locales n’est pas d’accord avec la prise de position du gouvernement. Il est d’avis qu’il a soulevé la question de la pénurie de travailleurs dans tous les conseils de district et les municipalités. Le public se plaint régulièrement des travaux d’infrastructure et de la collecte irrégulière des déchets, d’où l’appel lancé par la fédération aux autorités locales pour qu’elles recrutent d’urgence du personnel supplémentaire.

Vijay Kallooa, secrétaire général adjoint du MTUC, a lancé un appel au Premier ministre, Navin Ramgoolam. « Un éventuel licenciement massif pourrait avoir un effet boomerang sur l’image de l’Alliance du Changement », prévient-il.

Yasvin Dooky, président de la FLGOLU et du syndicat des employés du conseil de district de Moka, a demandé au ministre de tenir les promesses faites par son gouvernement et d’agir de manière responsable et humaine dans son cas.

Dewan Quedou, président de la MTUC et négociateur pour les syndicats de ce secteur, a déclaré que beaucoup de ces travailleurs occupaient des emplois qu’ils ont abandonnés pour rejoindre des postes sécurisés dans les conseils de district ou les municipalités.

« Beaucoup sont aussi les seuls Bread Earners de la famille. Il faut donc tenir compte de l’aspect humanitaire avant de prendre une décision aussi impopulaire. Il a aussi demandé au ministre Woochit et au Premier ministre de geler tout programme de licenciement de ces travailleurs, en attendant une enquête approfondie. Sinon, ces travailleurs pourraient très bien être redéployés dans d’autres secteurs où il y a une pénurie de personnel », propose-t-il.

 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques