– La police enquêtera sur le volet de trafic d’influence, des hommes de loi soulignant que « FCC pa kapav anket lor so prop ofisie »
La Financial Crimes Commission (FCC) poursuit son enquête sur le volet financier en lien avec l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, comprenant des transferts d’argent et les transactions de ses sociétés opérant dans le Global Businessd (Offshore). Entre-temps, la police qui sera appelée à enquêter sur les graves allégations à l’encontre de Public Figures au sujet d’une rencontre controversable à Quatre-Bornes tenue le 16 octobre, et durant laquelle il y aurait eu une tentative d’influencer et d’exercer des pressions sur l’enquête de la commission. Fort probablement, le Central CID sera chargé de mener son investigation sur cet aspect de l’affaire, étant donné que les noms des officiers de la FCC sont cités. Les avocats des suspects arrêtés dans l’affaire Mamy Ravatomanga avaient en effet souligné que « FCC pa kapav anket lor zot prop ofisie ». Ce dossier devrait être transmis aux Police Headquarters dans les prochaines heures.
De son côté, le commissaire de police, Ravine Sooroojebally, devrait nommer une Special Cell composée d’enquêteurs aguerris pour mener cette investigation. Les premiers protagonistes devraient défiler aux Casernes centrales dans les prochains jours afin de faire la lumière sur cette réunion du 16 octobre.
L’un des points saillants sur lequel la police se penchera est le communiqué de la FCC en date du 26 octobre annonçant la démission du commissaire Junaid Haroon Fakim « for personal reasons ». Selon des sources dignes de foi au niveau du Réduit Triangle, l’avocat aurait donné une tout autre raison dans sa lettre envoyée au bureau du président de la République, où il a cité la préservation de l’intégrité de la FCC et son intention de blanchir son nom face aux allégations.
L’activiste politique Nasser Osman Bheeky (65 ans) et David Christian Thomas (39 ans), qui ont déjà consigné une partie de leur version sur de graves allégations de trafic d’influence, devraient pour leur part tout révéler de nouveau à la police. Le cellulaire du trentenaire contient d’ailleurs des éléments ayant trait à cette réunion du 16 octobre. Cet équipement informatique est placé sous scellés au Reduit Triangle. Reste désormais à savoir si la police demandera son transfert pour un examen à l’Information & Technology Unit de la police, compte tenu que l’objet pourrait aussi renfermer des éléments portants sur des allégations de blanchiment d’argent.
D’autre part, une ou plusieurs autres personnalités en haut lieu au Prime Minister’s Office (PMO) pourraient être appelées à donner leurs Statements à titre de témoin. Raison invoquée : Nasser Bheeky a confirmé qu’il se serait rendu au PMO le 22 octobre pour dénoncer les informations sur le trafic d’influence.
Par ailleurs, l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, Under Arrest depuis le 24 octobre, ne peut toujours pas quitter la clinique pour des raisons de santé. Mardi en fin d’après-midi, cinq médecins spécialistes du ministère de la Santé s’étaient d’ailleurs rendus sur place pour l’ausculter. Des officiers de la FCC avaient également fait le déplacement au cas où ils obtiendraient le feu vert des autorités médicales pour conduire le principal intéressé au Réduit Triangle.
Il en aura finalement donc été autrement, le groupe de médecins confirmant que Mamy Ravatomanga n’était pas en mesure de se déplacer, que ce soit pour le Réduit Triangle ou en Cour. De son côté, l’entourage du businessman souhaite toujours son transfert médical à l’étranger, affirmant que certains soins ne seraient pas prodigués à Maurice.
Les médecins du ministère de la Santé ont toutefois demandé que des tests particuliers soient effectués sur Mamy Ravatomanga avant de faire connaître leurs recommandations. En attendant, le Malgache garde le lit à la clinique, bien que sous bonne garde de la police.
COUR DE PORT-LOUIS
Nasser Bheeky craint pour sa sécurité
Nasser Osman Bheeky (65 ans) a été conduit au tribunal de Port-Louis, hier après-midi, où ses avocats, Mes Ashley Hurhangee et Samad Golamaully ont logé une Bail Motion.
Me Trishul Naga, avocat de la Financial Crimes Commission, a objecté à cette demande. Le Chief Investigator Jokhoo a évoqué les risques d’interférence avec des témoins et des preuves, et de pervertir le cours de la justice. Il a ajouté que la FCC doit enregistrer la version de deux autres personnes en lien avec l’arrestation de Nasser Osman Bheeky. Les avocats de ce dernier ont demandé en cour que les arguments soient entendus au plus vite. Ainsi, la FCC devra retourner en Cour ce vendredi pour communiquer des détails au sujet de l’évolution de l’enquête alors que les débats sur la Bail Motion ont été fixés pour lundi prochain.
De son côté, le sexagénaire a expliqué en Cour qu’il craint pour sa sécurité et celle de sa famille. Il s’est appesanti sur le fait qu’il est le dénonciateur de cette affaire et dit ne pas comprendre son arrestation et l’accusation provisoire de trafic d’influence contre lui. D’ailleurs, Nasser Bheeky a été transféré au poste de police de Curepipe alors qu’il était détenu au Moka Detention Centre auparavant.

