AFRICAN SECURITIES ASSOC.: La dynamisation des Bourses africaines abordée au Maroc

La 15e réunion annuelle de l’African Securities Association s’est tenue la semaine dernière à Marrakech, au Maroc, sous la présidence de Sunil Benimadhu, Chief Executive Officer de la Stock Exchange of Mauritius Ltd. Elle a été marquée par des discussions qualifiées de fort intéressantes sur les moyens à mettre en oeuvre pour dynamiser les Bourses africaines pour qu’elles puissent jouer un rôle encore plus important dans le développement du continent où les opportunités d’affaires, affirment les spécialistes, se multiplient. Au cours de cette réunion, il a été annoncé que l’ASEA travaille en étroite collaboration avec FTSE en vue du lancement à la mi-2012 d’un indice panafricain qui servira d’indice de référence pour les investisseurs internationaux.
Plus de 400 délégués d’une centaine de pays étaient présents à cette grand-messe de l’African Securities Association (ASEA) avec pour objectif d’examiner les voies et moyens de réhabiliter les Bourses africaines afin qu’elles puissent jouer un rôle plus prépondérant dans la restructuration et la captation des flux d’investissement, en particulier ceux venant de l’étranger. Outre les dirigeants de plus d’une vingtaine de marchés boursiers africains, des représentants de cabinets d’études, de banques, de fonds d’investissements, de gestionnaires d’actifs, des « market vendors » et de grosses entreprises cotées sur les marchés africains ont participé aux sessions de travail étalées sur trois jours.
« L’Afrique vit actuellement un dynamisme économique, contrairement aux pays d’Europe et aux États-Unis, qui n’ont pas dû profiter de la crise de 2007-2008 », a soutenu Salaheddine Mezouar, ministre des Finances du Maroc, à l’ouverture officielle de la réunion, d’où la nécessité pour l’ASEA de discuter des opportunités qui se présentent au niveau continental et des moyens de les saisir.
« L’Afrique dispose actuellement de nombre d’atouts à même de permettre sa croissance soutenue », a souligné, pour sa part, Sunil Benimadhu, président en exercice de l’ASEA. Toutes les prévisions tablent sur un taux de croissance supérieur à 5 % sur les dix prochaines années. Le continent représente environ 1 milliard de personnes, soit 1/6e de la population mondiale, et possède par ailleurs 25 % des ressources mondiales. L’Afrique possède une classe moyenne importante qui ne cesse de grandir. Plusieurs fonds dédiés aux Africains ont vu le jour et les investisseurs internationaux se tournent vers l’Afrique. « L’Afrique est en pleine révolution financière et elle est perçue comme la dernière frontière de croissance dans le monde », a fait remarquer le Chief Executive Officer (CEO) de la Stock Exchange of Mauritius (SEM) Ltd. Sunil Benimadhu.
On observe que sur les sept dernières années, l’Afrique a attiré plus de 600 investissements directs étrangers. Selon la presse marocaine, quelque 15 Bourses africaines ont ces dernières années enregistré 147 nouvelles introductions, totalisant un montant de 28 milliards de dollars. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il y a encore des efforts à faire pour galvaniser les IPO (Initial Public Offer) sur les marchés africains.
Dans une interview accordée à Finance News Hebdo dans le cadre de cette rencontre, Sunil Benimadhu déclare qu’il y a une urgence de stimuler la création de plus de produits sur les marchés financiers africains et d’attirer plus d’investisseurs. « Si on analyse le pourcentage d’investisseurs par rapport à la population active dans les différents pays en Afrique, on constate qu’il représente moins de 1 % dans beaucoup de Bourses. Cela démontre qu’il y a un fort potentiel de croissance » , a ajouté le CEO de la SEM. Il pense également qu’il y a un besoin d’encourager les émetteurs à s’introduire en Bourse, appelant les gouvernements à soutenir les démarches et initiatives que prennent les Bourses en général.
Sunil Benimadhu a par ailleurs fait ressortir que l’ASEA veut promouvoir une meilleure visibilité des Bourses africaines et s’affirmer comme une plateforme de rencontres entre les dirigeants des différents marchés. Il espère que l’indice panafricain à être créé aidera les investisseurs, qui souhaitent accroître leur présence sur les Bourses africaines, à disposer d’un outil de plus pour l’évaluation des performances de celles-ci.

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