Agalega : relance à Delhi de la polémique de la base militaire

La presse indienne publie des photos par satellite de l’infrastructure aéroportuaire dans l’achipel indiquant que les hangars pouvant abriter des Navy’s Submarine Hunting P-8I Aircrafts

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  Chagos : un avis du conseil légal de la FAO place Londres en situation de délicatesse en tant que Coastal State au sein de la Commission des Thons de l’OI

Agalega et l’archipel des Chagos, deux parties intégrantes du territoire de la République de Maurice, sont de nouveau projétées au-devant de l’actualité internationale. En effet, en fin de semaine, la presse en Inde, notamment Swaraiya, a publié de récentes photos prises par satellite des travaux de la piste d’atterrissage dans l’archipel d’Agalega en relançant la polémique autour de la vocation militaire de ces installations pouvant abriter des Indian Navy’s Submarine Hunting P-8I Aircrafts. D’autre part, un avis juridique du conseil légal de la Food and Agricultural Organisation (FAO), soumis dans le cadre des délibérations de la 26e session de la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI) se déroulant en fin de semaine aux Seychelles, place Londres en situation de délicatesse quant à son statut de coastal State. De son côté, Maurice a demandé au Royaume-Uni de se mettre en règle en optant pour une adhésion à cette instance régionale au titre de distant water fishing Nation.

Le dossier d’Agalega, avec la fin des travaux du chantier de la piste d’atterrissage annoncée officiellement pour septembre prochain, risque de faire la Une de l’actaulité de nouveau. En effet, des photos prises par satellite le 20 avril dernier de l’archipel et des travaux, qui ont déjà atteint un stade avancé, indiquent des « hangars large enough to house the Indian Navy’s P-8I submarine-hunting aircraft under construction next to the newly-built runway. »

La presse de Delhi, également accessible sur internet, est d’avis que « India is building military infrastructure on Mauritius’Agalega Island to increase its presence in the western Indian Ocean. Over the last few years, a 10 000-foot runway and a jetty have been constructed on the island, which is located over 1 100 kilometre north of the main island of Mauritius. »

Les informations publiées en fin de semaine font état des spécifications de ces hangars, mesurant 180 pieds de long et 200 pieds de largeur, « big enough to house large military aircraft such as India’s P-8I Poseidon, which measures 123 in length and has a wingspan of 126 feet. » Tout au moins ce que fait comprendre Asia Maritime Transparency Initiative of the Washington DC-based Center for Strategic and International Studies.

Citant des réactions d’experts en sécurité maritime, la presse indienne avance que, dans une tentative de contrer l’influence et la présence de la République populaire de Chine dans cette partie de l’océan Indien, « this development confirms India plans to deploy its P-8I long-range surveillance aircraft on the island. »

D’ailleurs, en début de semaine écoulée, dans le cadre d’un exercice militaire conjoint avec la France s’échelonnant sur cinq jours, la marine indienne avait déployé un de ses avions militaires P-8I pour entreprendre des opérations de surveillance coordonnées avec des unités de la marine française basées à l’île de La Réunion. Une précédente opération conjointe avait été organisée en 2020 avec le déploiement de ces mêmes P-8I, présentés comme des « multi-mission aircraft with state of the art sensors, proven weapons systems, and a globally recognised platform. »

Le Royaume-Uni mis hors jeu

En déduction et en conclusion de ces importants travaux en voie d’achèvement à Agalega, la presse indienne affirme que « the infrastructure coming up on Agalega will support India’s maritime assets, including P-8Is, in the western Indian Ocean, particularly waters close to the Western coast of Africa, an increasingly important region where the Indian Navy’s engagements have been relatively limited. »

Toujours en ce qui concerne les îles Éparses faisant partie intégrante de la République de Maurice, des développements notables ont été enregistrés au dossier des Chagos lors de la 26e session de la Commission des Thons de l’océan Indien (CTOI) en fin de semaine dernère aux Seychelles. En effet, un avis juridique du conseil légal de la FAO est venu remettre les pendules à l’heure, avec le Royaume-Uni mis hors jeu au sujet de son statut de coastal State.

Dans une Note Verbale en date du 9 mai, le ministère des Affaires étrangères de Maurice, ayant pris connaissance de cet avis de la FAO du 6 mai, souligne que « the Note (of the FAO) makes it clear that the instrument of acceptance purportedly submitted by the United Kingdom on 31 March 1995 in respect of the so-called British Indian Ocean Territory is invalid and that the United Kingdom cannot be a member of the IOTC as a Coastal State, since the Chagos Archipelago is an integral part of the territory of the Republic of Mauritius. »

Ainsi, après l’Union Postale Universelle lors de la 27e session de cette instance en Côte-d’Ivoire à la fin du mois d’août de l’année dernière, la FAO devient la deuxième organisation du système des Nations Unies à adopter de manière formelle les attendus de l’Advisory Opinion de la Cour Internationale de Justice du 25 février 2009, de la Résolution des Nations unies 73/295 du 22 mai 2019 et du jugement de la Special Chamber of the Internatiional Tribunal for the Law of the Sea du 28 janvier 2021.

Tout en rappelant les autorités britanniques qu’elles ne peuvent prétendre au statut de coastal State au sein de la Commission des Thons de l’Océan Indien au terme du Droit international, Port-Louis laisse une porte ouverte pour Londres. « In the light of that (FAO) Note, the Republic of Mauritius invites the United Kingdom to withdraw its Note Verbale and to take all steps necessary to bring itself in compliance with the relevant rules of law. The Republic of Mauritius wishes to reiterate that it welcomes the United Kingdom’s membership in the IOTC as a distant water fishing nation and stands prepared to cooperate with it on matters of mutual benefit », ajoute diplomatiquement le ministère des Affaires étrangères.

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