Air Mauritius – “Ground handling” : L’AMSA s’inquiète de la « détérioration rapide » des relations industrielles

L’Air Mauritius Staff Association (AMSA) tire la sonnette d’alarme sur la « détérioration rapide » des relations industrielles entre la direction d’Air Mauritius et l’association. Dans une lettre adressée à la direction, le négociateur de l’AMSA, Radhakrishna Sadien, rappelle qu’à la suite d’une récente réunion entre les deux parties, l’assurance avait été donnée d’un dialogue continu et constructif en vue d’assurer le bon déroulement des opérations au sol, tout en veillant au bien-être des employés.

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« Nous regrettons de vous informer que la situation au sein du département des opérations au sol se détériore rapidement sous la direction actuelle. Malgré vos assurances, le fonctionnement du département est devenu extrêmement préoccupant et contre-productif », écrit le syndicaliste dans sa correspondance.

Ce dernier cite notamment un incident récent au cours duquel le responsable des opérations au sol aurait informé les Load Controllers, alors qu’ils effectuaient des tâches hautement sensibles sur le plan de la sécurité, que leurs postes allaient être supprimés en raison de la décision d’externaliser le service. « Une telle annonce, faite à ce moment précis et de cette manière, a provoqué une grande détresse parmi le personnel et témoigne d’un manque de professionnalisme et d’empathie », déplore-t-il. Le négociateur évoque également « un climat d’intimidation et de méfiance », entretenu par certains cadres, qui aurait un impact négatif sur le moral des employés du “ground handling”. « Ces derniers travaillent désormais sous pression, dans la peur et le stress – des conditions néfastes non seulement pour leur bien-être, mais aussi pour la sécurité opérationnelle, qui devrait rester la priorité absolue d’Air Mauritius », souligne-t-il.

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Pour  l’AMSA, l’ambiance de travail se serait encore détériorée avec l’envoi fréquent de lettres d’avertissement pour des fautes mineures, devenu « la norme », instaurant ainsi « une culture de sanctions plutôt que d’engagement ». « Nous nous interrogeons sur la conformité de cette approche avec la politique de ressources humaines de l’entreprise et les valeurs qu’elle prétend défendre », écrit encore Radhakrishna Sadien.

L’association dénonce, par ailleurs, un conflit d’intérêts potentiel : le responsable des opérations au sol occuperait simultanément le poste de CEO d’une autre entreprise. Selon l’AMSA, plusieurs personnes de son entourage auraient été promues à des postes supérieurs « afin de renforcer un système de micro-gestion et de contrôle », tandis que des employés loyaux et expérimentés se retrouveraient marginalisés et pénalisés. « Ce n’est pas ainsi que la loyauté et l’engagement devraient être récompensés », ajoute Radhakrishna Sadien.

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La position de l’association demeure sans équivoque : tous les postes vacants des grades LS3 à LS5 doivent être pourvus exclusivement au sein d’Air Mauritius, en interne ou en externe. « Tout écart par rapport à cette entente sape la confiance et compromet la stabilité du personnel », prévient-elle.

Face à la gravité de la situation, l’AMSA indique qu’elle envisage de solliciter le soutien d’autres parties prenantes pour rétablir un climat de respect mutuel, de transparence et de confiance. « L’AMSA reste ouverte à un dialogue constructif, mais estime que des mesures correctives urgentes sont nécessaires avant que la situation ne se dégrade davantage », conclut la lettre.

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