Air Mauritius : Ken Arian quitte l’avion… avant l’arrivée de Charles Cartier aux commandes

  • ll demeure pour l’heure un CEO “lame-duck” d’Airport Holdings Ltd

Ken Arian, Chief Executive Officer d’Airport Holdings Ltd (AHL) et ancien conseiller du Premier ministre Pravind Jugnauth, a démissionné du conseil d’administration d’Air Mauritius (MK) en début de semaine. Cette décision intervient dans un contexte de tensions grandissantes suite aux nombreux couacs, ces derniers temps, au sein de la compagnie aérienne et le départ récemment négocié du titulaire au poste de CEO, Kreshmir Kucko. Cette nouvelle donne a précipité l’arrivée de Charles Cartier aux affaires à MK. Cela a, sans conteste, pesé de tout son poids sur la décision de retrait volontaire de Ken Arian qui n’aurait pas eu les coudées franches et la même marche de manœuvre dans la nouvelle configuration à la tête de la compagnie aérienne nationale.

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Quoi qu’il en dise, Ken Arian demeure pour l’heure un CEO “lame-duck” d’Airport Holdings Ltd malgré ses tentatives de minimiser sa démission d’Air Mauritius après y avoir semé la tension avec sa déclaration liminaire à notre confrère Radio-Plus, “cannot and will not condone bad governance” pour ensuite venir, quelques jours  plus tard, au sein du même média, affirmer que sa démission “est une tempête dans un verre d’eau.” Mais qui donc a semé le vent pour récolter la tempête ?
Les relations entre Ken Arian et le PM ne sont plus au beau fixe, ces derniers mois, doublées de frictions notables impliquant deux Senior Ministers, nommément le ministre des Finances Renganaden Padayachy, un pilier de Lakwizinn, et Steeve Obeegadoo. L’absence de Ken Arian dans la délégation premier ministérielle pour Agaléga, récemment, a accentué la perception d’un malaise entre le PM et son blue-eyed boy.
La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase a été atteint, selon nos sources, avant un récent déplacement pré-ministériel à l’étranger quand le PM a pu constater de visu la situation chaotique à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam. Ces sources fiables indiquent un désaccord significatif à l’encontre de Ken Arian exprimé avec fermeté par le chef de l’exécutif.

Ce qui aurait nui à la quête secrète du CEO d’AHL de tout contrôler à MK – c’est, en tout cas, ce que supputent ses adversaires à Plaisance, qui n’hésitent plus à dénoncer des abus de pouvoir allégués –, depuis la suspension de Krešimir Kučko, en septembre dernier, pour maldonne alléguée, qui n’a pu être établie.
En fait, les informations de la nomination imminente de Charles Cartier, ancien Chairman de l’Economic Development Board, comme possible remplaçant de Kucko, ont mené Ken Arian à réaliser que ses desseins ne pourraient plus être réalisés. Cela aurait été le véritable déclencheur de sa démission souhaitée en haut-lieu au sein de MK. À la lecture des interviews de presse des deux hommes, ce week-end, il paraît évident qu’ils ne fonctionnent pas au diapason.

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D’autres sources suggèrent que la posture prise par Ken Arian relève des différends concernant sa propre “mauvaise gouvernance”, avec des réserves émises contre lui sur divers aspects de son influence à MK, notamment la nomination d’Atma Bumma en tant que consultant en communication pour Air Mauritius et le “Golden Handshake” contraint pour un départ de l’ex-CEO Kresimir Kučko, qui aurait continué à être grassement payé au frais de la princesse en prenant des vacances locales, forcées certes, tous frais payés, alors que l’enquête de Price Waterhouse n’aurait pas donné les résultats escomptés au départ.
S’il laisse comprendre que “j’y suis, j’y reste”, l’avenir de Ken Arian chez AHL reste incertain. Mais les prochains mois pourraient révéler la nouvelle dynamique au sein de cette Holding en vue des prochaines élections législatives. Pour l’instant, Ken Arian broie son pain noir en attendant des jours meilleurs à moins que le pire soit derrière la porte, surtout si les dégâts causés par le passage de cet ancien steward sur le board d’Air Mauritius sont actés à ses dépens…
À cet effet, ses adversaires ont déjà fait circuler des courriers qui ont pris la direction des réseaux sociaux et des salles de rédaction. Certains de ses soutiens ou complices à l’intérieur du réseau Air Mauritius, d’AML, d’Airports Holding, du Duty Free Paradise seront aussi bientôt sur la selette, dit-on. Anne ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Gouvernance à AHL et AML : les allégations d’irrégularités, de favoritisme et de népotisme refont surface

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Selon des informations recueillies de plusieurs sources, des inquiétudes concernant les pratiques de gouvernance au sein d’Airports of Mauritius Ltd (AML) et d’Airports Holding Co. Ltd (AHL) ont été mises en lumière, soulevant des questions sur la transparence des recrutements, les qualifications de certains employés et les conflits d’intérêts potentiels. Des allégations mettent en lumière des personnalités clés et des pratiques au sein des organisations.

La lumière est surtout braquée sur les pratiques de recrutement au sein de AHL et AML, avec des questionnements sur les nominations du personnel clé. Le recrutement d’individus – dont les noms sont cités – est contesté, des doutes étant émis quant à leurs qualifications et leurs doubles fonctions. Une employée, initialement engagée pour travailler chez l’un, assume également la responsabilité des ressources humaines et de l’administration chez l’autre, sans apparemment détenir les qualifications requises pour le poste. Les mêmes préoccupations s’étendent à d’autres qui, malgré leurs contrat avec la holding, fonctionnent chez une subsidiare dans le département des finances.

Des allégations sérieuses de favoritisme et de népotisme ont aussi  émergé, avec des accusations selon lesquelles une haute personalité qui a été dans l’actualité récemment aurait recruté une bien-aimée en tant que responsable d’un département de transmission dans son organisation. Le processus de recrutement est remis en question, mettant en cause les principes d’égalité de chances au sein de l’organisation. Les dénonciateurs comptent faire appel aux organes de régulation tels que la Commission de l’égalité des chances et l’ICAC.

Ajoutant aux problèmes en cours, le VOH a laissé entendre la possibilité d’une conférence de presse pour aborder les griefs et les plaintes reçus liés au secteur de l’aviation et le favoritisme exacerbé au sein de ce secteur d’activité.
Par ailleurs, la démission de Ken Arian comme directeur de MK a suscité des débats sur la question de savoir si cela devrait ou ne devrait pas aussi entraîner son départ comme CEO chez AHL.

Yogita Baboo, ex-hôtesse de l’air licenciée, syndicaliste présidente de l’AMCCA : “J’ai payé au prix fort la mauvaise gouvernance à Air Mauritius”

“J’ai payé le prix fort pour avoir dénoncé la mauvaise gouvernance à Air Mauritius. Les responsables, tels que Kresimir Kucko et Ken Arian, ont fui leurs responsabilités, laissant derrière eux un chaos. Qui sera responsable de tout cela ? Qui sera responsable du fait que j’ai perdu mongagne-pain ?

Mon licenciement découle de leur gestion défaillante, ne respectant ni les lois du travail, ni les conventions protégeant les syndicalistes. L’aéroport est plongé dans une atmosphère toxique, les passagers sont mécontents et les employés sont démotivés. Chez Air Mauritius, la passion et la motivation ont disparu. Les dirigeants de MK négligent le dialogue avec le syndicat. Aucune rencontre n’a eu lieu pour entendre les doléances de l’AMCCA, contrairement aux bonnes pratiques. Il est temps que le Premier ministre écoute nos doléances.

Le dialogue peut résoudre beaucoup. On nous a promis des négociations pour un nouvel accord collectif en mars, mais rien n’a été fait. Maintenant, avec l’avènement d’un nouveau CEO, combien de temps devrons-nous attendre encore ? L’accord collectif de l’AMCCA a expiré en octobre 2018. Il est temps d’agir.”

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