Dans un long communiqué publié, hier, le président du Board d’Air Mauritius, Kishore Beegoo, justifie la décision d’annuler les vols MK288/MK289 du 13 octobre. Il a souligné que le comité de direction, après consultation du conseil d’administration, a jugé nécessaire de fournir des informations à ce sujet.
Le président d’Air Mauritius vient donner la réplique au Premier ministre par intérim, Paul Bérenger, qui lors d’une conférence de presse, mercredi, avait fait comprendre qu’il n’était pas d’accord avec l’annulation du vol du 13 octobre. De plus, il avait soutenu que cette décision n’avait pas été prise par Megh Pillay, qui est le directeur exécutif d’Airport of Mauritius Ltd.
Kishore Beegoo affirme que la décision d’annuler un vol n’est jamais prise à la légère. Il énumère les différentes instances au sein de la compagnie aérienne, qui avaient été consultées au préalable. Il donne ensuite une série de raisons qui ont poussé Air Mauritius à entériner cette décision. Il a fait mention entre autres de la situation socio-politique à Madagascar et que des compagnies aériennes comme Emirates, Turkish Airlines et Air France avaient annulé certains de leurs vols. « Depuis que les bureaux de MK ont récemment été saccagés, causant des dégâts considérables aux biens, des pertes de tout le matériel et la mort d’une vingtaine de manifestants, le département de la sécurité d’Air Mauritius suit de près la situation toutes les heures », dit-il.
Il a évoqué également la sécurité de l’équipage et du personnel qui pourrait être bloqué dans l’éventualité de l’imposition d’un couvre-feu.
Il estime également que l’accès à l’aéroport et à l’espace aérien pourrait être refusé à court terme en raison d’activités militaires ou de troubles. « Si un avion MK devait être bloqué à Antananarivo pendant une certaine période, les conséquences sur les opérations de la société seraient dramatiques et plus particulièrement pour la haute saison à venir », indique-t-il. Il évoque également le sentiment contre l’ile Maurice prévalant à Madagascar et que l’appareil d’Air Mauritius aurait pu être pris pour cible.
Air Mauritius note que la décision était limitée dans le temps et pouvait faire l’objet d’un réexamen fondé sur des critères mesurables de sécurité et de sûreté.
Il explique également que les polices d’assurance comportent généralement des clauses qui excluent la couverture dans les cas où un vol est exploité après des problèmes de sécurité et qu’une évaluation de drapeau rouge a été soulevée et que la négligence peut être invoquée. Il conclut que « ultimately, the decision to cancel the flight was made with the safety of all passengers and crew in mind. At Air Mauritius, we take safety very seriously and will always prioritise the well-being of our customers and crew above all else. »