La marche pacifique organisée à Port-Louis, récemment, contre l’élevage et l’exportation des singes n’était pour eux qu’un début. Entretemps, de nouvelles informations sur les fermes d’élevage de primates à grande échelle sont parvenues à la plateforme Monkey Massacre in Mauritius. Réunissant la presse, jeudi après-midi, à Port-Louis, ce mouvement qui regroupe plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG) et militants de la cause animale, a dévoilé des photos prises par drone et montrant des singes détenus en captivité dans des cages dans un environnement qui, selon lui, ne répondraient pas aux normes.
S’ils ont décidé de convoquer la presse à la rue St-Denis à Port-Louis, c’est pour déplorer les conditions de détention des macaques dans une ferme d’élevage à Henrietta. Soutenant leurs affirmations par une série de photos réalisées, précisent-ils, le 21 juillet dernier par drone, ils demandent des explications aux autorités. « La vue aérienne montre non seulement des singes détenus dans des cages et exposés à la pluie et au froid, car la toiture est grillagée.
Elle permet également de découvrir cinq baraquements dans une zone d’épandages, donc proche des cultures traitées aux pesticides et autres produits fertilisants. Ces animaux utilisés dans la recherche médicale sont exposés et respirent ces fertilisants. Nous sommes surpris que le ministère de l’Environnement ait pu décréter que ces singes répondaient aux normes pour être exportés comme cobayes pour les tests », dit Priscilla Moothien face à la presse.
La fondatrice de l’ONG Quatre Ti Lapat est d’avis que « C’est un sujet d’intérêt public, mais aussi médical, car les compagnies importatrices estiment que ces singes qui leur sont fournis pour la recherche et l’expérimentation sont en bonne santé. En revanche, si ce n’est pas le cas, c’est toute la chaîne qui est faussée. » Selon les membres de cette plateforme, il s’agirait d’une ferme implantée à Henrietta qui opère depuis 2001 et dont un permis a été délivré pour l’agrandissement de sa structure avec d’autres baraquements.
Pour Linley Moothien, il y avait urgence de déposer une plainte sur ce qu’il considère comme étant un cas de détresse et de maltraitance animale. Raison pour laquelle l’activiste s’était rendu au poste de police de Vacoas le 1er août en compagnie de son homme de loi, José Moirt, avant de déposer une autre plainte auprès de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), trois jours plus tard. N’ayant eu aucun retour de leur part, ils ont alors décidé de convoquer la presse et de dévoiler les images.