Assises de l’Océan — Sébastien Sauvage (Eco-Sud) : « À voir le nombre des parties prenantes qui organisent ces Assises, nous craignons le pire »

Du 7 au 18 octobre 2025, le ministère de l’Économie bleue, des Ressources marines et de la Pêche organise une série de « Pre-Consultative Dialogues » dans le cadre des Assises de l’Océan. L’événement se veut inclusif et citoyens, Organisations non gouvernementales (ONG) et institutions sont invités à y participer. Cependant, plusieurs voix dont l’ONG Eco-Sud s’interrogent sur la portée réelle de ces consultations, d’autant que « tous ceux qui ont des intérêts économiques colossaux dans l’exploitation des ressources marines. »

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En effet, à la vue des partenaires déjà associés à l’initiative, dont les grandes entreprises, agences internationales et acteurs économiques majeurs, Ecosud craint que les grandes orientations soient déjà tracées, notamment en matière d’exploitation des ressources marines. « Soyons lucides : ces Assises ne sont pas un espace de dialogue équilibré. D’un côté, il y a les citoyens… De l’autre, il y a les poids lourds de l’économie mondiale et locale, ceux qui façonnent déjà l’agenda et dont la voix porte bien plus fort. L’Union européenne, par exemple — qui fait pression pour maintenir la pêche industrielle du thon, même quand les stocks s’effondrent », indique Eco-Sud dans une publication sur sa page officielle Facebook.

L’ONG cite aussi les Seychelles « qui ont déjà ouvert la voie à l’exploration pétrolière et à l’exploitation des nodules marins dans leurs eaux. Maurice elle-même qui mène des recherches sur les hydrocarbures au fond de son océan. Et bien sûr, l’EDB (Economic Development Board) dont la mission officielle est de promouvoir l’île comme un centre d’investissement attractif, une plateforme d’exportation compétitive et un pôle financier international. En d’autres termes, un acteur dont la priorité est avant tout d’accélérer la croissance économique, bien avant de s’interroger sur les limites écologiques. »

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Sébastien Sauvage d’Eco-Sud poursuit que « nous n’avons pas entendu de ce gouvernement clairement le désir d’assurer que les Mauriciens soient les gardiens de la biodiversité et des écosystèmes et à voir le nombre des parties prenantes qui organisent ces Assises, nous craignons le pire. Soit on va tomber dans un greenwashing absolu, soit on continue à vouloir exploiter la nature. Et on sait qu’on est dans la 6e extinction massive des espèces, la mer se réchauffe, l’océan s’acidifie et on vient de dépasser la 7e limite planétaire. » Il poursuit que « nous devons revoir notre rapport à l’océan. »

Eco-Sud rappelle ainsi que l’océan ne peut être réduit à sa seule dimension économique et que les choix à venir doivent prendre en compte les limites écologiques, la biodiversité et l’avenir des communautés côtières. L’organisation souligne l’importance d’un dialogue transparent et d’une participation équilibrée, afin que les préoccupations citoyennes ne soient pas reléguées au second plan.

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