Attachment Order de Rs 7,3 Mds — Cellule ou Ward : La Cour tranche sur le sort de Mamy Ravatomanga

Le sort de l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga, visé par des accusations provisoires d’entente délictueuse et de blanchiment d’argent, avec un Criminal Attachment Order de Rs 7,3 milliards, reste suspendu à la décision du tribunal de Port-Louis, attendue ce lundi. Transféré vendredi au Moka Detention Centre, il demeure toutefois sous surveillance médicale dans l’attente que la Cour ne se prononce sur une éventuelle détention à l’Eastern High Security Prison de Melrose, comme le réclame la Financial Crimes Commission (FCC). S’il a bien passé la nuit de vendredi en détention, il a fait un malaise le lendemain. Il a dû être transporté à l’hôpital Victoria et placé sous observation. Entre-temps, le milliardaire a fait face qu’à une seule séance d’interrogatoire au Réduit Triangle depuis plus d’un mois après son arrestation.

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Les débats de jeudi dernier étaient particulièrement animés. La FCC, représentée par Me Trishul Naga, soutient qu’il n’est plus approprié de garder le prévenu en prison car les trois semaines de « remand to police cell » se sont écoulés. L’avocat a insisté sur le fait que la prison de Melrose dispose de facilités médicales suffisantes pour accueillir un détenu vulnérable avec une unité médicale équipée, des médecins disponibles, ainsi que des précédents de détenus cardiaques correctement suivis sur place. L’assistant commissaire des Prisons Casimir, venu témoigner, a confirmé l’existence de ces structures, mentionnant même que plusieurs détenus ayant subi des interventions cardiaques sont actuellement suivis sans complication.

La défense, menée par Me Siddhartha Hawoldar, a fermement contesté cette position, insistant sur la fragilité cardiaque de son client. Pour appuyer ses arguments, il avait demandé l’audition des médecins traitants de Mamy Ravatomanga. Après un moment de tension entre avocats, le magistrat Prashant Bissoon a accepté d’entendre uniquement le cardiologue Aniff Yearoo. Celui-ci a décrit un patient affaibli, ayant perdu plus de dix kilos, étant sous observation constante après une intervention visant à déboucher deux artères – une troisième restant critique. Il a affirmé que son état expose Mamy Ravatomanga à un risque réel d’arrêt cardiaque et qu’un environnement clinique, équipé de moyens d’intervention immédiats, est indispensable.

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La FCC a néanmoins cherché à démontrer que les médecins privés ne pouvaient se prononcer que sur les soins prodigués en clinique, et non sur les capacités du service médical de Melrose. L’avocat Naga a aussi souligné que si le ministère de la Santé n’était pas intervenu à temps à l’hôpital Victoria, le prévenu aurait pu perdre la vie faute de consentement pour une angiographie en clinique, insinuant que la clinique n’aurait pas agi suffisamment vite.

Le témoignage de l’ACP Casimir a ensuite renforcé la position de la FCC : Melrose peut gérer des urgences, mobiliser une ambulance rapidement et assurer un suivi constant des détenus nécessitant un régime médical spécifique. La défense, pour sa part, a mis en exergue la lenteur potentielle des interventions en cas d’urgence nocturne – notamment lorsque le médecin de garde ne se trouve pas physiquement sur place.

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Ainsi, jusqu’à la décision attendue, Mamy Ravatomanga continue d’être détenu sous supervision médicale, entre cellule policière, la clinique Premium Care et l’hôpital Victoria. Son avenir immédiat dépend désormais du tribunal, qui devra trancher entre les impératifs de santé du prévenu et les exigences de la FCC en matière de détention.

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